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Portrait d'un bon footballeur, grand capitaine mais entraîneur discutable...
Figure importante du football français dans les années 90, Jean-Guy Wallemme voit le jour le 10 août 1967 à Maubeuge (département du Nord).
Il intègre le centre de formation du RC Lens à 15 ans et effectue son premier match en L1 à 19 ans contre le PSG. Défenseur central, il patiente deux ans avant de marquer en juillet 1988 son premier but contre... l'AS Saint Etienne, à Geoffroy-Guichard.
Fidèle et attaché à son club et sa région il reste à Lens 12 saisons, participe à plus de 300 matchs, avec comme apogée un titre de champion de France en 1998. A son actif aussi une finale de Coupe de France en 1998, quelques sélections en espoirs, puis en équipe de France A'. Malgré tout il reste modeste et lucide sur son métier: "J’ai l’habitude de dire que vedette, c’est une marque de machine à laver. Il faut être conscient qu’on fait un métier extraordinaire, bien payé. On fait ce qu’on aime, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. On n’a pas le droit de se prendre au sérieux. Il faut être honnête avec soi-même et savoir ce qu’on a fait et ce qu’il reste à faire."
Jean-Guy Wallemme à Lens au fil des ans (de 1991 à 1998)
A la fin de cette brillante saison 1997-98, le chouchou de Bollaert quitte son club de toujours et décide d'aller se frotter à la PremierLeague anglaise en rejoignant le club de Coventry. Il y reste simplement 6 petits mois pour 6 petits matches avant de revenir en France à Sochaux pour finir la saison.
Bref passage à Coventry en 1998
Les Verts de Robert Nouzaret tout juste promus en L1 décident alors que sa grande expérience et son statut de leader feront le complément idéal de Lucien Mettomo en défense centrale. Choix judicieux: Jean-Guy impose tout de suite sa sérénité et son sérieux au coeur de la défense verte. Un but lors de l'ultime journée contre Monaco récompense cette belle saison.
L'unique but de Wallemme en Vert le 13 mai 2000
La seconde est plus difficile. Rapidement éclate l'affaire des faux passeports et le club serein de la saison précédante perd toute sa confiance et s'embourbe rapidement. Joueurs suspendus, blessés longue durée, entraineur remercié (Nouzaret), les temps sont durs et l'équipe flamboyante devient poussive. La fébrilité gagne les joueurs et même le capitaine de route Jean-Guy Wallemme peine un peu et est moins décisif que la saison précédente.
Wallemme à la peine durant la saison 2000-01
Nouveau coup de théatre de cette saison agitée: John Toshack qui avait succédé à Robert Nouzaret démissionne et quitte le club en décembre. On privilégie alors la solution interne et sous l'appui des joueurs Jean-Guy Wallemme est désigné entraineur des Verts jusqu'à la fin de la saison, avec l'objectif de mener à bien l'opération sauvetage en duo avec Rudy Garcia. "C'est le choix de la passion. Ce sont les joueurs qui nous l'ont demandé", explique alors Alain Bompard, qui définit Wallemme comme "un chef de guerre parmi les chefs de guerre".
Cohabitation compliquée avec Rudi Garcia en 2001
Homme de défis, le capitaine stéphanois ne se voit pas quitter le navire dans la tourmente: "J'ai accepté le défi parce que j'ai senti mes coéquipiers prêts à se donner à fond. John Toshack n'a pas voulu continuer avec nous et cela nous a énormément surpris. A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle. On porte un maillot et on se doit de le défendre quoi qu'il advienne".
Malheureusement, la fin de saison va être catastrophique avec 2 victoires, 4 nuls et 6 défaites et l'opération maintien échoue. Peu complémentaire avvec Rudi Garcia, il quitte alors les Verts et rejoint son club de coeur, le RC Lens, pour sa dernière saison en temps que joueur. Il y disputera le titre jusqu'à la dernière minute de la dernière journée face à l'Olympique Lyonnais.
Au bilan plus de 400 matchs en L1, un titre de champion et une finale de Coupe de France. Un regret, aucune sélection avec l'équipe de France A: "Je n'ai jamais réussi à enlever la petite virgule du A' ". Néanmoins, il reste un joueur aussi apprécié par les supporters que par ses partenaires pour son professionalisme, sa rigueur et son amour du maillot.
La boucle est bouclée sur un presque-titre au RC Lens en 2002
Une fois les crampons raccrochés, Jean-Guy enfile la chasuble d'entraineur et rejoint le Racing Club de France 92, alors en National, en mai 2002. Dès son arrivée, changement de programme: le club est relégué de National en CFA par la DNCG. Il décide de rester et mène alors le Racing à la montée en 2002-03, mais elle est refusée administrativement par la DNCG. Sollicité par d'autres clubs, il persiste cependant au Racing et mène l'équipe à la première place de son groupe en 2003-04 mais se voit proposer en janvier 2004 la direction de l'équipe de Rouen en L2. Coach Wallemme décide d'accepter la proposition.
A son arrivée au FC Rouen où il remplace Yves Brécheteau, le club est dernier de L2 et reste sur 5 mois sans victoire. Malgré une victoire pour son premier match, la fin de saison est difficile (3 victoires en 17 matchs ) et le club n'évite pas la descente en National puis touche même le fond quelques mois plus tard (une 16e place à mi-saison). Wallemme décide alors de démissionner, et part sans réclamer d'indemnité. Il finit la saison au KSK Renaix en D2 belge.
A l'intersaison suivante il est engagé par l'US Roye, relegué en CFA. Après avoir entraîné deux saisons le club picard et atteint la 4e place du championnat, Jean-Guy est nommé entraîneur du Paris FC (National) en juin 2007. Il a alors sous ses ordres Samy Houri. Il n'y restera qu'une saison, conclue sur une moyenne 10e place.
Expérience mitigée de Wallemme au Racing Paris en 2007
Mais à l'été 2008, tout s'accélère: le Racing club de Lens vient de tomber en L2 et a besoin d'un nouveau coach (Guy Roux et Jean-Pierre Papin ayant été catastrophiques à ce poste). Bien que contesté par de nombreux détracteurs, il parvient sans trop de problème à réaliser la saison parfaite et remporte à la fois le titre de Champion de Ligue 2 et l'accession à la L1. La saison 2009-10 est délicate pour le promu mais Wallemme réussit son pari: Lens se maintient grâce à sa 11e place. Il est désormais bien installé dans le paysage footballistique lensois mais sa troisième saison sera fatale. Les résultats ne sont pas au rendez-vous et le technicien jette l'éponge: il demande au président Martel de le débarquer au mercato d'hiver et est remplacé par l'austère Roumain Lazlo Bölöni (le RCL sera quand même relégué à l'issue de la saison): "Je savais que le niveau d'exigence est forcément plus élevé quand on travaille chez soi. On vous en demande plus. Malgré la remontée, il fallait que je prouve encore. Ça n'a pas collé, mais je ne me voyais pas demander un gros chèque au président alors que j'étais partie prenante du projet qui venait d'échouer. En tout cas, moi, je ne me suis jamais pris pour le dictateur suprême !"
Jean-Guy est moins fringant sur le banc lensois (ici en 2010)
Jean-Guy en profite pour finir l'exercice 2010-11 en tant que recruteur pour le RC Lens puis il s'engage à l'été 2011 au Congo pour y tenter sa première aventure en tant que sélectionneur. Ses objectifs sont de se qualifier pour la CAN 2013 et dans la foulée la Coupe du Monde 2014, une tâche difficile pour ce petit pays du football. Si le premier objectif est un échec, Walemme ne perd pas le nord pour autant et cumule son mandat de sélectionneur au poste d'entraîneur de l'AJ Auxerre en mars 2012. Laurent Fournier vient de se faire licencier par Gérard Bourgoin et le club bourguignon est alors au plus mal. Malgré ses efforts et la mise en place d'un jeu d'une pauvreté absolue (mais solide, les spectateurs du Auxerre-ASSE de cette saison-là s'en souviennent encore), il ne pourra pas enrayer la chute du club en Ligue 2. C'est sa 2e relégation en 2 ans.
Pour autant, il reste à Auxerre et décide même de lâcher la sélection du Congo pour se consacrer exclusivement au redressement de l'AJA. Pas mieux: il jette à nouveau l'éponge en décembre 2012, la faute à un début de championnat complètement raté.
Opération sauvetage désastreuse à Auxerre
Jean-Guy Wallemme n'est peut-être pas le meilleur entraîneur du monde mais il a un bon réseau et jouit d'une bonne notoriété. Il ne passera que 6 mois au chômage. En juin 2013, il est recruté par le Royal White Star de Bruxelles au poste d'entraîneur.
Jean-Guy Wallemme a peut-être un bon réseau et une bonne notoriété mais il n'est pas le meilleur entraîneur du monde: en juillet 2013, soit un mois après son arrivée, il est limogé par le club bruxellois, le temps de deux stages de préparation et d’une défaite face à Lens 1-0 en amical...
Wallemme baisse de standing au RWS Bruxelles en 2013
Mais pour rajouter une pierre à l'édifice branlant de sa carrière d'entraîneur, il persiste et signe au RWDM Brussels FC (D2 belge), six mois jour pour jour après son éviction de l'autre club bruxellois. On est en janvier 2014 et il y reste... 4 mois à peine ! Une période tout à fait honorable depuis son départ de Lens.
Pas découragé pour autant, il trouve sans mal un nouveau club à coacher en Algérie dès le mois de juin 2014: l'USM Bel Abbès, un club promu dans l'élite locale. Cette fois, il y reste 6 mois (un record !) avant de se faire licencier en janvier 2015 et de rebondir à la JSK (Jeunesse Sportive de Kabylie) où cette fois, il ne tient que 3 mois avant d'être viré. Oon commence à manquer de synonyme pour évoquer son parcours...
Jean-Guy coach de la JSK en 2015. Une image fugace...
Mais le plus étrange est que sa réputation ne l'ait pas encore grillé: dès le début de saison 2015-16, Jean-Guy retrouve un poste en Algérie, à l'ASO Chlef, formation de D2. L'ancienne colonie sera t'elle enfin sa terre de cocagne ? Que nenni, il la quitte dès l'hiver pour une pige au WAC Kenitra (Maroc) avant de rejoindre le FC Dieppe (CFA) fin 2017, qu'il ne peut sauver de la relégation.
En toute logique, l'ami Jean-Guy reprend son baton de pélerin et va se poser non loin de Dieppe, dans un tout nouveau club de National 2 dirigé par son ancien compère Gérard Soler: le C'Chartres Football, grâce auquel il va enfin regouter au succès entrevu à Lens dix ans plus tôt.
En Eure-et-Loire, la mayonnaise prend imméditament et le CCF caracole dans le trio de tête de la poule C avant de finalement échouer sur le fil à la troisième place, au profit de Bastia-Borgo. Reconduit par Soler et épaulé par Maurice Bouquet à la formation, il est nommé en parallèle de son job d'entraîneur chartrain au poste de sélectionneur du Niger fin 2019. Son objectif est de décrocher une qualification pour la CAN 2021 qu'il n'obtiendra pas, se faisant donc logiquement limogé un an plus tard.
L'aventure chartraine se termine en queue de poisson d'eau douce
Entre temps, le C'Chartres Football réussit à nouveau une superbe saison de N2 et se dispute la tête du classement avec le Stade Briochin qu'il doit affronter à domicile lors de l'utlime journée. Tout est réuni pour un final en apothéose, malheureusement la pandémie de COVID vient détruire ce bel espoir en amenant la FFF à clore la compétition en mars. Saint-Brieuc est donc promu en N1, Chartes, deuxième, reste à quai et Jean-Guy Wallemme est licencié par son ami Gérard Soler, pour ne pas avoir atteint à son objectif de montée en N1. Il n'y a pas de sentiment dans le football, même en cas de circonstances aussi particulières...
Mais Jean-Guy rebondit. Deux jours après son licenciement, il retrouve un poste dans un autre club du même niveau, à l'Étoile FC Fréjus-Saint-Raphaël (N2), qui se mêle rapidement à la lutte pour la montée, échouant à nouveau au printemps 2021. Reconduit, il manque encore l'accession de peu en 2022 et est donc encore remercié par un ancien Vert, en l'occurrence le Couramiaud Sébastien Perez.
Pas de quoi décourager l'expérimenté technicien qui, faute de parvenir au National sportivement, se fait recruter dans la foulée par un promu en National 1: le Paris Atlético 13. Il n'y restera que 4 mois avant d'être mis à pied pour mauvais résultats, devenant officiellement l'ancien Vert le plus viré de l'histoire.
Wallemme retrouve le maillot vert (de Colmar) en 2023
Mais pour pouvoir être viré, il faut d'abord être engagé. Et cà, Jean-Guy maîtrise. Le chômage ne le guette jamais bien longtemps. Aussi, dès le mercato d'hiver 2023, le voici sur un nouveau banc. Après l'ASSE, le Racing Paris, Rouen, Renaix, Roye, le Paris FC, Lens, Auxerre, le White Star Bruxelles, le RWMB Bruxelles, l'ASM Bel-Abbès, la JS Kabylie, l'ASO Chlef, le WAC Kenitra, Dieppe, Chartres, Fréjus et donc le Paris Atlético 13, Wallemme s'installe dans son 19e club sur les bords de la Lauch, à Colmar (68) alors très mal classé en N2.
Dans un championnat plus en adéquation avec son niveau, il y décroche brillamment un maintien mal embarqué et est prolongé dans la foulée, espérant alors ne pas connaître de sitôt une 20e affectation en France ou à l'étranger...