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Formé à Lyon, adulé à Paris et apprécié à Sainté, Bordeaux et Marseille.
Chapeau monsieur Lolo !
Né à Lyon (personne n'est parfait) et formé à Villeurbanne, le jeune Laurent Fournier débute logiquement sa carrière au plus haut niveau à l'OL et ce, très tôt puisque c’est le 8 novembre 1980 qu’il foule son premier stade de première division. Il est alors âgé d’un tout petit peu plus de 16 ans. Lors de ses huit saisons sous le maillot lyonnais, il croise Robert Herbin, bref entraîneur des Gones à la suite de son départ de l’ASSE lors de la saison 1982-83 ainsi que Jean-François Larios, Felix Lacuesta, Alain Moizan, François Lemasson, Franck Priou et autres Philippe Millot.
Il y dispute ses premiers derbies dont une mémorable rouste 5-1 à Gerland en février 1985 et ceux-ci tournent rarement à son avantage: sur ses 7 oppositions avec l'ASSE, Laurent n'en remporte que deux...
Moizan (à gauche) et Fournier (au centre) en 1984 sous un vilain maillot
Mais lors de la saison 1988-89, alors qu’il est en fin de contrat avec l’OL, c’est justement dans le sillage du Sphinx, redevenu entraîneur des Verts, qu’il débarque dans le Forez: "J’ai commencé ma carrière à l’âge de 15 ans et demi à Lyon dans les années 80 mais quand je suis parti de Lyon à Saint-Étienne en 1988, Lyon jouait en deuxième division. Pour me remettre à niveau parce que j’avais joué sept ans en D2, il y avait un entraîneur qui s’appelait Herbin que j’avais eu à Lyon. Je savais qu’il allait me faire confiance et qu’il me voulait".
Fournier (au centre) est recruté en 1988 par le président André Laurent
Laurent Fournier fera deux saisons à l’ASSE en tant que titulaire indiscutable. Pourtant, on ne peut pas dire qu'il marque les esprits: il faut dire que l'ASSE, au sortir d'une excellente saison 1987-88, dilapide son football dans des matches insipides et de faible niveau. Après deux saisons gâchées, disputées dans le ventre mou, Laurent quitte le Forez, pile au moment où l'ASSE va légèrement redorer son blason suite à un recrutement judicieux à l'été 1990.
Son dernier match en Vert, à Geoffroy-Guichard, sera le plus douloureux: une amère défaite en demi-finale de Coupe de France 1-0 face au Montpellier de Cantona, le futur vainqueur. Lolo avait d'ailleurs permis à l'ASSE de l'emporter en 8e face à Valenciennes en inscrivant le but décisif du 4-3.
A son départ pour l'OM à l'été 1990, il laisse à Saint-Étienne le souvenir d’un milieu de terrain bosseur, appliqué, infatigable et d’un bon professionnel. Avec 81 matches en deux saisons pour 8 buts, il peut quitter l'ASSE la tête haute et avec la satisfaction du travail bien fait.
Fournier face à Vercruysse de l'OM de Tapie en 1990 (photo l'Équipe)
Transfuge du grand OM de Tapie, c’est pourtant avec le PSG qu’il rejoindra un an plus tard, en 1991, qu’il gagnera la plupart de ses titres, même s’il est déjà Champion de France et finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions avec Marseille: "A Paris, vous ne vous dites pas "Je suis le rival de Marseille, je suis le rival de Saint-Étienne", l’objectif c’est de jouer, de mouiller le maillot pour le club qui vous paye. Dans tous les sports il y a des rivalités. Quand je suis arrivé à Paris, il n’y avait pas de rivalité avec Marseille. La rivalité était entre l’OM et Bordeaux, où j’ai également joué."
Avec le PSG, Fournier remporte une Coupe de France en 1993, un nouveau titre de champion en 1994, une Coupe des Coupes en 1996, et après un bref intermède bordelais, une nouvelle Coupe de France et une Coupe de la Ligue en 1998. Peu de joueurs français peuvent alors s’enorgueillir d’un tel palmarès !
Malgré un titre avec l'OM, Fournier est associé au PSG des années 2000
A la fin de sa carrière, il rejoint Bastia pour la saison 1998-99 et devient entraîneur de l’équipe au mois d’octobre 1998, en pleine saison. Sa reconversion est toute trouvée et son profil de meneur en fait un coach prometteur.
Pourtant, c’est le début d'une longue série d'échecs...
Après une première année ratée en Corse, Laurent Fournier est débarqué suite à un conflit avec ses joueurs. Dégoûté, il envisage de changer de milieu professionnel. C’est pourtant dans le club de Pacy-sur-Eure qu’il refait surface avant de retourner en 2003 dans son club de cœur, le PSG, pour entraîner les jeunes.
En février 2005, il remplace Vahid Hallilodzic en pleine tourmente parisienne et s'assoit sur le banc du Parc des Princes, 4 ans après sa dernière expérience en Ligue 1. Le résultat est bien meilleur cette fois puisqu’il prolonge son contrat à la tête de l’équipe et bénéficie d’un soutien sans faille de son équipe, dithyrambique sur ses qualités. Le milieu du foot étant ce qu’il est, il est pourtant remplacé par Guy Lacombe dès le mois de décembre alors que les résultats plaident plutôt en sa faveur. La crise d'automne a encore frappé au PSG.
Fournier viré du PSG: un imbroglio bien digne du club de la capitale
Laurent rebondit alors dans le sud, à Nîmes deux ans plus tard, en 2007. Il remplace Régis Brouard, fraîchement débarqué, pour remonter les Crocos en Ligue 2 mais son expérience gardoise toure court: en décembre de la même année, soit à peine deux mois plus tard, il démissionne pour cause de résultats insuffisants.
A nouveau deux ans de traversée du désert (une habitude pour lui) et en 2009, Laurent Fournier retrouve un club de National, l'US Créteil Lusitanos: "Aujourd’hui, j’ai envie de revenir au travail et de me faire plaisir avec le football ! De toute façon si on ne prend pas de risque on n’avance pas dans la vie ! C’est peut être un risque pour moi de m’engager avec Créteil, comme c’est un risque pour Créteil de m’engager. C’est un risque collectif que nous prenons ensemble !". Cette fois, la saison est correcte mais Fournier ne parvient qu'à obtenir la 4e place, insuffisante pour une promotion. Perfectionniste (ou mauvais perdant), il décide alors de quitter l'Île de France pour l'Alsace et rejoint le RC Strasbourg, également en National après sa dégringolade sportive et administrative.
Créteil, Strasbourg, Auxerre: standing qui monte, résultats qui baissent
Les saisons se suivent et se ressemblent: Strasbourg finit 4e, rate la montée (par contre n'évite pas la rétrogadation financière en CFA2) et Laurent s'en va: "Le président Jafar Hilali a dit à mon agent qu’il estimait que je n’avais pas le niveau pour ramener l’équipe en Ligue 2. C’est son choix". Mais cette fois, il a retrouvé un vrai statut, c'est donc l'heure du retour en L1. L'AJ Auxerre vient de perdre Jean Fernandez (parti à Nancy) et lui propose donc de prendre en main le prestigieux club bourguignon.
Las, une fois encore, c'est un échec total. Malgré une qualification en Champions League où elle fait un parcours honorable (mais anecdotique), l'AJA coule en Ligue 1. Après 7 mois de championnat et quelques purges mémorables, le club auxerrois est dernier de Ligue 1, Fournier est limogé et remplacé par un autre ancien Vert peu en réussite en tant que coach: Jean-Guy Wallemme.
Fournier en difficultés au Red Star en 2013
Auxerre ne s'en relèvera pas. Laurent Fournier, lui, décide alors de revenir aux fondamentaux: une petite année de break et on repart en National. A l'été 2013, il s'engage avec le Red Star, pour relancer le club de Jules Rimet et le mener vers la Ligue 2. Mais comme l'histoire n'est qu'un éternel recommencement, après une entame de saison catastrophique, il est démis de ses fonctions dès octobre de la même année, laissant le Red Star filer vers la Ligue 2 sous les ordres de Sébastien Robert.
Alors voilà Lolo reparti pour un nouveau break de trois ans (rien que çà) et retour à Créteil en juin 2016, où il remplace un autre Laurent ancien Vert qui peine à retrouver le succès, Laurent Roussey. Et comme l'histoire de Lolo n'est qu'un éternel recommencement, il est démis de ses fonction quelques mois plus tard pour mauvais résultats, prend 3 ans de vacances et retente sa chance à Poissy en 2019. Six petits matches, un nouveau départ, une nouvelle pause de 3 ans, vous connaissez la musique...
Bref, c'est à Chartres, en Régional 1 (le 6e échelon national) que Fournier reprend du service en juillet 2023.
Rien ne vaut le Régional 1 pour retrouver les vraies valeurs !
En attendant la prochaine truculente expérience sur un quelconque banc de division inférieure, courage Lolo, la Ligue 1 n'attend que toi !