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Purge désespérante, parodie ennuyeuse, neurasthénie misérable: rien que de repenser à ce match, on s'endormirait presque sur son clavier.
A vous faire prendre un discours de Lionel Jospin pour un spectacle de Desproges et Jacques Santini pour Speedy Gonzales...
La feuille de match
Samedi 25 février 2012 - Championnat de France de L1 - Stade de l'Abbé-Deschamps
25e journée: Auxerre 0-0 ASSE
Spectateurs: 13.683 - Arbitre: M. Moreira
Auxerre: Sorin - Hengbart, Boly, Grichting, Dudka - Segbefia (Ben Sahar 86e), Mandjeck, E. Cissé, Kapo (Contout 52e), N'Dinga - Oliech. Entraîneur: Laurent Fournier
ASSE: Ruffier - Ebondo, Marchal (Zouma 46e), Mignot, Ghoulam - Nicolita (Batlles 63e), Guilavogui, Clément - Sako, Gradel, Aubameyang. Entraîneur: Christophe Galtier
Les faits du match
Saint-Étienne va bien. Très bien, même: 43 points (soit trois points de plus que les Vilains), à un jet de dé du podium, pas mal pour un club de milieu de tableau. On peut même parler d'euphorie, tellement la semaine en cours est spectaculaire !
Dimanche 19, Rennes s'en prend 4 dans le Chaudron. Mercredi 22, Lorient en mange autant. C'est la joie sur le Furan, au moment de se rendre à l'Abbé-Deschamps. En face, l'AJA, avant-dernière, va mal: elle se dirige vers la première relégation de son histoire. On s'attend à un carton à l'extérieur. Mais rien ne pouvait laisser présager le néant qui allait pourtant suivre.
La première mi-temps n'est pas bien belle, et se résume facilement: Sainté essaie de se porter vers l’avant, n'y arrive pas, perd le ballon et concède une grande mine devant pour Dennis Oliech. Le Kenyan met la misère aux défenseurs centraux parce qu’il est taillé pour le sprint bien qu’il soit plus carré d’épaules que Mignot et Marchal. D’ailleurs ses pieds aussi sont carrés, et heureusement pour les Verts. Toutes les occasions d’Auxerre se calqueront sur ce modèle, avec éventuellement la variante N'Dinga à la place de son coéquipier sprinter. Stéphane Ruffier sort le grand jeu, repousse toutes les tentatives des locaux et à la pause, on ne peut que le remercier côté vert.
Max-Alain Gradel semble s'amuser entre N'Dinga et Mandjeck
Christophe Galtier et ses joueurs sont échaudés. Impuissants et coupés en deux, les Stéphanois sont tellement friables en contre que la décision dans les vestiaires est radicale: on attend et on prend éventuellement les Auxerrois en contre, pour ne pas tomber dans leur propre piège.
A partir de ce moment-là, attention mesdames et messieurs: on entend souvent à tort et à travers l'expression "parodie de football" mais la seconde période de ce surréaliste AJA-ASSE est à ce jour celle qui mérite le plus ce qualificatif. Car les Verts respecteront les consignes à la lettre mais les Auxerrois ne sortiront pas plus de leur camp et les quelques 13.683 pauvres hères abandonnés dans les travées de l'Abbé-Deschamps quitteront le stade en titubant sous le poids et le choc de l'ennui.
Georges Mandjeck, consterné par le niveau global de la rencontre
On pourra retenir de ces 45 mortelles minutes:
- entre la 45e et 80e, l’AJA ne garde la balle plus de 20 secondes que sur 2 phases de jeu
- à la 68e, les Verts font tourner la balle entre défenseurs et Clément pendant plus d’une minute. La première passe vers l’avant est interceptée, l’Auxerrois tape un coup devant pour Oliech qui contrôle et se fait prendre la balle. Et on recommence...
- à la 82e, les Stéphanois se lancent dans une nouvelle passe à dix. Dix secondes plus tard, Oliech sort de son camp et presse mollement. Le toro mené par Zouma, Mignot et Clément dure environ une minute. C’est alors que N'Dinga franchit lui aussi la ligne médiane pour faire semblant de presser. Il faudra encore une minute pleine de possession stéphanoise pour que le reste des Auxerrois se décide enfin à essayer de conquérir la balle.
Le match se passe de commentaires. Tout le monde s'ennuie tellement que même l'arbitre M. Moreira, finira par demander à Christophe Galtier: "Dites à vos gars de jouer" ! Il ne laissera que 30 secondes de temps additionnel.
Bilan de la soirée: un point en déplacement et les urgences du Centre Hospitalier d'Auxerre qui débordent de patients aux mâchoires décrochées.
Le Saviez-vous ?
- Ce soporifique point à l'extérieur ne sera pas bonifié par les Stéphanois car leur mois de mars sera catastrophique, avec un bilan d'une victoire et 4 défaites (dont un derby) en cinq matches. Ils finiront le championnat à la 7e place. Quant à Auxerre, la débandade avait commencé bien avant et elle se terminera avec un titre de champion à l'envers 2012.
- On note la présence de deux anciens Verts sur le banc icaunais: le coach Laurent Fournier et l'attaquant de verre Anthony le Tallec.
- Lynel Kitambala, remplaçant stéphanois non utilisé, revient sur le terrain de son premier club: l'AJA. Il ne savait pas encore qu'il finirait par retourner jouer pour son club formateur en 2013-14... en Ligue 2.
- Max-Alain Gradel, habituellement cantonné aux ailes, joue ici une bonne partie du match dans l'axe de l'attaque, pour un résultat peu concluant. Ceci expliquant cela ?
- Ce match est le seul des 97 matches de Ligue 1 que Jean-Pascal Mignot dispute à l'Abbé Deschamps dans sa carrière sans porter la tunique ajaïste.
- Auxerre et l'ASSE ne se croiseront plus avant 5 ans, pour une victoire auxerroise en Coupe de France. Puis à nouveau 5 plus tard pour un barrage remporté par Auxerre. Finalement, on préfère encore les 0-0 ennuyeux...
Potins