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Portrait d'un briviste amoureux du sport qui avait choisi le ballon rond...
Au marché de Brive-la-Gaillarde, à propos des buts d'Hognon, quelques douzaines de gaillardes se crêpent parfois le chignon. L'enfant du pays David Charriéras sait qu'il ne faut pas tenter d'interrompre l'échauffourée: la plus grasse de ces femelles, ouvrant son corsage dilaté, matraque à grands coups de mamelles tous ceux qui passent à sa portée.
Pour échapper aux mégères gendarmicides, le petit David se réfugie très tôt sur les terrains de sport. A Brive, les gaillards choississent souvent le rugby. Mais le jeune Charriéras n'est qu'un petit bonhomme en mousse: il délaisse le monde de l'Ovalie et s'adonne à sa passion, le football. David tient à son quartier, comme Raymond: c'est la Corrèze avant le Zambeze, du coup Charriéras est balèze à l'AS Concèze, un petit club local.
Charriéras lors d'un 0-0 face à Lorient à l'été 1997 (photo le Progrès)
Repéré par le père de Sébastien Perez, David rejoint l'ASSE à l'âge de 14 ans. Au poste d'arrière gauche, il gravit les échelons dans les équipes de jeunes, avant de faire ses grands débuts chez les pros sous la direction de Pierre Mankowski lors de la saison 1996-97, comme un certain Jérémie Janot. Cette année-là, il marque son premier but sous le maillot vert en trompant le gardien castelroussin (et futur vert) Ronan Le Crom, mais les Verts concèdent une lourde défaite: ils s'inclinent 5-3 alors qu'ils menaient 2-0 à la pause !
Prémonition d'un destin en Vert peu reluisant ?
David Charriéras à l'ASSE en 1998
David Charriéras disputera en tout 64 matches durant ses trois années stéphanoises. Lors de sa dernière saison, en 1998-99, il contribue à la montée des Verts en inscrivant sur coup franc le but de la victoire au Mans. Mais il n'entre pas dans les plans de Robert Nouzaret, qui le considère comme doublure, tantôt de Lionel Potillon, tantôt de Christophe Robert. Joueur polyvalent (arrière gauche ou milieu gauche), Charriéras est échangé en cours de saison avec Marc Zanotti et prêté au Stade Malherbe de Caen. De retour à Sainté après six mois passés en Normandie, il apprend que Stéphane Pédron vient d'être recruté et réalise que ses chances de jouer en première division se sont réduites à peau de chagrin: "Aujourd'hui, je peux dire que j'ai fait une grosse connerie. J'aurais dû être plus patient mais à l'époque j'avais des prétentions, je n'étais pas satisfait de mon temps de jeu. Pourtant j'étais régulièrement dans le groupe, ça prouve que Robert Nouzaret comptait sur moi. Mais bon, je me suis braqué bêtement"
Au Mans, Charriéras devient un régulier de la Ligue 2
Laissé libre par l'ASSE, Charriéras rejoint alors le Mans pour trois saisons. Dans le club sarthois, il côtoie son ancien compère Claude Fichaux ainsi que Damien Bridonneau qui fera plus tard le chemin inverse pour le plus grand bonheur des supporters stéphanois. Il fait ainsi son retour à Geoffroy-Guichard le temps d'un match mais après 80 rencontres et 8 buts, David, en conflit avec l'entraîneur Thierry Goudet, décide d'aller voir ailleurs pour retrouver du temps de jeu. Sollicité par Créteil, il choisit finalement de jouer à l'échelon inférieur et rejoint Rouen (National) à l'été 2002. Convaincu par le discours ambitieux de l'entraîneur Yves Brécheteau (ancien adjoint de Nouzaret), Charriéras est à créditer de très bonnes performances et se révèle comme l'un des principaux artisans de la montée du club normand en Ligue 2.
Rouen et Charriéras (accroupi à droite) montent en L2 à l'été 2003
Mais la saison suivante tourne au chauchemar: Rouen peine en deuxième division, et est relégué en National à l'issue du championnat malgré le remplacement d'Yves Brécheteau par Jean-Guy Wallemme. Content de rejouer encore deux fois à Geoffroy-Guichard (en Coupe de la Ligue puis en championnat), David Charriéras déchante quelques semaines plus tard: il est contraint de mettre un terme à sa carrière de joueur professionnel, en raison de l'aggravation d'une douleur récurrente au genou gauche. Il n'a alors même pas 28 ans: "On a détecté que j'avais une arthrose au genou droit. J'ai du mettre un terme à ma carrière de joueur au cours de cette saison 2003-04 car je n'avais plus de cartilage. Je n'étais plus opérable"
David Charriéras (à droite) en discussion avec
un autre ancien vert, Didier Tholot, en 2006
Il aura joué en tout 148 matches en L2 et y aura inscrit 10 buts. Il se reconvertit par la suite dans la gestion de deux magasins de sport dans son Limousin natal, à Saint-Yrieix-la-Perche (87) tout en restant toujours attaché à son club formateur: "Plus les années passent, plus mon coeur reverdit. Saint-Étienne est en moi, je suis vacciné à vie ! J'ai encore des attaches dans la Loire car ma belle famille est à Saint-Marcellin-en-Forez. J'ai donc l'occasion de retourner de temps en temps à Geoffroy-Guichard. Quand je vais au stade, j'ai des frissons"
David Charriéras dans le petit club de Ladignac-le-long (87) en 2014
Et puis, et puis... Le naturel revient au galop: Charriéras est un Limousin et de foot dans le Limousin, il n'y en a guère. Le "gros" club du coin, c'est le Limoges FC (87), non loin de St-Yrieix-la-Perche. Pris dans une tourmente financière, le club est finalement repêché en National 3 par la DNCG après un redressement judiciaire à l'été 2018. David fait partie du tout nouveau comité de direction en tant qu'entraîneur adjoint de Colbert Marlot et directeur sportif.
L'aventure aurait pu être belle puisque sportivement, le club se débrouille plutôt bien mais la gestion catastrophique du club le conduit à une nouvelle rétrogadation administrative conduisant au dépôt de bilan en 2020. Pas abattu pour autant, le coac-adjoint se découvre une vocationd e coach principal et déménage à Thiviers en Dordogne (R3) pour une nouvelle aventure dès la reprise des championnats amateurs en 2020 !
Charriéras au stade Beaublanc de Limoges en 2019
Retrouvez ici l'interview que David Charrieras avait accordé à Poteaux-Carrés en 2009