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Anonyme défenseur de D2 à son arrivée, Vincent Hognon est devenu en quelques années à l'ASSE le patron d'une défense de fer...
Date de naissance: 16 août 1974
Lieu de naissance: Nancy
Taille: 1m83
Poids: 75 kg
Poste: Défenseur
Captain Hognon (debout à gauche) à Nancy en 1989
Vincent Hognon est né en 1974 à Nancy. C'est donc tout naturellement qu'il effectue ses premiers pas de footballeur sous les couleurs du club lorrain. Défenseur sérieux et au sens du placement très développé, il n'a pas encore 19 ans lorsqu'il fait ses débuts en équipe fanion en 1993, en Deuxième Division. Vincent ne sortira quasiment plus de l'équipe et portera les couleurs de Nancy jusqu'en 2002. Le 10 août 1996, six jours avant ses 22 ans, il a le bonheur de jouer son premier match de Division 1 pour un Nancy-Cannes perdu 2-1. Pendant ses années lorraines, Hognon évolue le plus souvent en défense centrale aux côtés de Cédric Lécluse, formant un duo solide et difficile à prendre en défaut.
Néanmoins, le club lorrain fait l'ascenseur entre la D1 et la D2 et Hognon, titulaire indiscutable stagne quelque peu dans son club au chardon.
Captain Hognon à Nancy en 1999
La porte de sortie va donner dans le Forez. En 2002, après 202 matches joués en rouge et blanc, Vincent Hognon décide de donner une nouvelle orientation à sa carrière quand, sollicité par Frédéric Antonetti qui cherche un leader défensif après les échecs de Bia et d'Oliveira, il signe à l'AS Saint-Étienne. Les Verts sont alors en D2 et bien moroses après un échec cuisant de remontée immédiate. Ce championnat, Vincent le connaît bien et son profil d'expérience va faire des merveilles. Sous le maillot vert, Hognon s'impose rapidement comme l'élément de base des lignes arrières et sa régularité dans la performance est appréciée de ses entraîneurs comme des supporters. Bien qu'ayant toujours évolué en défense, Hognon n'en possède pas moins quelques talents de buteur. Son jeu de tête est performant, notamment sur corner, et son flair pour se placer devant le but adverse lui permettra de marquer 17 buts en L2 dans sa carrière, dont 8 avec l’ASSE. En Ligue 1, il en inscrira 11 dont 8 en Vert.
Hognon s'impose dès son arrivée chez les Verts en 2002
Défenseur respecté et régulier, aussi déterminé sur la pelouse que discret en dehors des terrains, Vincent Hognon sera pendant cinq ans l'une des pièces maîtresses de la formation forézienne. Associé tour à tour en L2 à Eduardo Oliveira, Stéphane Hernandez et Laurent Morestin, il reste l'unique élément à être systématiquement aligné en défense centrale. De retour en L1 en 2004, il forme avec Zoumana Camara une défense centrale d'acier devant Jérémie Janot, qui restera notamment imperméable à domicile pendant 1534 minutes en 2004-05. Les internautes de "Poteaux-carrés.com" lui décernent d'ailleurs le titre de Joueur Stéphanois de l'année 2005.
Même la concurrence de Damien Perquis (en 2005-06) et de Bayal Sall (en 2006-07) ne lui portera pas préjudice puisqu'il ne disputera jamais moins de 29 matches par saison sous le maillot vert: "Mon passage à Saint-Étienne sera incontestablement celui qui m’a le plus marqué dans ma carrière. Dans cette région, le foot est une véritable religion. Nous sommes confrontés chaque jour aux supporters. Cette pression est à la fois excitante et dure à gérer. Ce n’est pas du tout comparable avec Nancy. À Saint-Étienne, j’ai connu quatre présidents lors de ma première saison."
Retour en L1 pour Hognon avec l'ASSE en 2004 (photo le Progrès)
Néanmoins l'été 2007 est un tournant. Plusieurs cadres de la remontée ont déjà quitté la maison verte, Julien Sablé en tête, et Vincent pense qu'il est temps de tourner la page. Il s'engage alors pour deux saisons et une bouchée de pain à l'OGC Nice qui flaire la bonne affaire, et où il retrouve Frédéric Antonetti et David Hellebuyck. Bonne pioche pour les azuréens et mauvais coup pour l'ASSE qui le remplace par le Lillois Stathis Tavlaridis (mais ceci est une autre histoire...)
Lorsqu'ils quitte le Forez, le duo de présidents Caiazzo-Romeyer lui rend un vibrant hommage: "Vincent Hognon était le grand frère, celui à qui nous demandions son avis sur tel ou tel jeune. Il a détecté très tôt le talent de Bafé Gomis ou de Loïc Perrin. Toujours franc et direct, Vincent a notamment aidé l'AS Saint-Etienne à retrouver l'élite. A bientôt 33 ans, il voulait encore jouer en Ligue 1 au moins deux ans. L'ASSE l'a libéré de sa dernière année de contrat pour qu'il rejoigne Nice, où deux ans de contrat et une place de titulaire lui ont été offerts. Ce n'est pas sans un pincement au coeur, comme pour Julien Sablé et Hérita Ilunga, que nous voyons Vincent Hognon partir. La centaine de matches de ces trois dernières saisons, faites de joies et de peines partagées, raisonnent en nous avec nostalgie."
Sur la côte d'Azur, Vincent joue deux saisons mais seulement 34 matches en raison d'une blessure récurrente au genou, avant de mettre un terme à sa carrière. Il a alors 35 ans et le sentiment du travail bien fait. A son palmarès, Hognon aura été sacré deux fois champion de France de Division 2: sous les couleurs de Nancy en 1998 et bien sûr avec l'ASSE lors de la remontée de 2004.
Retraite sportive sur la Côte d'Azur en 2009
Après une année sabbatique lui permettant de décrocher le DEF (Diplôme d'Entraîneur de Football), il retourne au club de ses premières amours, l'AS Nancy Lorraine où il assouvit ses ambitions de coaching. Il y devient l'entraîneur des U19 qu'il dirigera jusqu'en janvier 2013: "Même si je garde encore un peu l’âme d’un joueur, j’étais prêt à devenir entraîneur. C’est un métier complètement différent qui occupe à plein temps".
A ce moment-là, le club lorrain est au plus mal et Patrick Gabriel est nommé entraîneur de l'équipe 1 en remplacement de Jean Fernandez. Vincent Hognon devient alors son adjoint et, s'il ne pourra empêcher le club de descendre en L2, malgré un spectaculaire redressement en 6 mois, il sera néanmoins confirmé dans ses fonctions à l'intersaison avec la mission de ramener l'ASNL au plus vite en L1.
Adjoint de Gabriel, Hognon devient rapidement celui de Pablo Corréa, emblématique coach nancéien. Malheureusement pour lui, l'ASNL termine 4e de L2 et échoue de peu dans son objectif de remontée immédiate. Mais Vincent ne désespère pas et continue d'engranger de l'expérience aux côté de son ancien coéquipier franco-uruguayen, tout en conservant sa touche personnelle: "Si je devais m’inspirer d’une caractéristique de chacun des entraîneurs qui m’ont dirigé en pro, ce serait la rigueur, l’état d’esprit et tout l’aspect défensif de Lazlo Bölöni et la psychologie d'Elie Baup. Ce dernier cerne parfaitement le profil du joueur et s’adapte en conséquence. Enfin, j’ai beaucoup appris tactiquement avec Frédéric Antonetti. Avec lui, il y avait cette solidité mais aussi toujours la recherche du jeu."
Hognon sur le banc... d'entraîneur avec Pablo Corréa à Nancy en 2013
Bis repetita en 2015 (5e de L2) mais la troisième sera la bonne: L'ASNL termine champion de L2 2016-17 et retrouve enfin la Ligue 1 après 4 ans de purgatoire. Évidemment, une saison de promu dans la peau du candidat au maintien n'a rien d'évident et Hognon l'apprend à ses dépends: Nancy termine 19e et retourne illico en L2, non sans avoir battu l'ASSE en guise d'adieu et tout en voyant son grand rival et promu également, le FC Metz, se maintenir sans grande difficulté.
Pour autant, l'histoire a déjà été vue, elle est classique et elle se reproduit à l'été 2017: après seulement 5 matches en L2 (3 nuls et deux défaites), Pablo Corréa est limogé et remplacé par son adjoint, sans rancune.
Vincent Hognon peut donc étrenner ses galons de coach principal... dans le bourbier des bas-fond de la L2 ! Il n'y survivra guère longtemps: dès la fin janvier, la situation n'étant guère meilleure, l'inconstant président Jacques Rousselot se débarrasse du novice Hognon pour le remplacer par... Patrick Gabriel. La boucle est bouclée.
Débuts peu concluants sur le banc de Nancy
Lassé de Nancy mais pas de la Lorraine, Vincent Hognon va alors faire ce que les supporters pardonnent rarement: rejoindre l'ennemi héréditaire. Dès l'été 2018, Frédéric Antonetti prend les commandes du FC Metz et débarque avec Hognon dans ses bagages. Les deux hommes se connaissent bien, forcément, et leur association sera fructueuse.
Le FC Metz démarre la saison en trombe et caracole en tête de la L2 lorsqu'un drame se prduit: l'épouse de Fredéric Antonetti tombe gravement malade au mois de décembre. Le Corse décide alors de se mettre en retrait et laisse les rênes de son équipe à son premier adjoint. Il ne reviendra qu'en octobre 2020, quelques mois après la mort de son épouse.
Entre temps, Hognon aura non seulement remporté le titre de champion de L2 2019 mais également réussi à se maintenir en 2020. Il rend les clés sans amertume à son mentor mais , auréolé d'un nouveau statut, il préfère quitter le club de Metz pour aller tenter sa chance ailleurs.
Hognon s'impose (encore) face aux Verts à GG en 2019