Les Verts ont connu contre Metz leur deuxième victoire en 2021 et continuent ainsi leur belle série, qui leur permet de s'éloigner de la zone rouge...


 
L'adversaire du jour était une des équipes le plus en forme du championnat, invaincue depuis le début de l'année civile (12 points en 6 matchs, pendant que les Stéphanois n'avaient pris que 5). Le match n'était donc pas gagné d'avance, mais les protégés de Claude Puel ont su mettre les ingrédients nécessaires : "j’ai vu une première période très intéressante. On a pris du plaisir dans le jeu. En seconde mi-temps, on a tenu au courage et pris alors du plaisir dans le combat. Il y a eu du positif dans l’attitude, dans l’agressivité, dans la recherche de bien faire".
 
 
La physionomie du match peut être résumée très simplement. Les Verts ont ont complètement dominé leurs adversaires lors du premier quart d'heure, ouvrant logiquement le score. Et ils les ont ensuite parfaitement muselés, les rendant inoffensifs (0 tirs cadrés). Voici quelques exemples.
 
 

Un quart d'heure à haute intensité

 
Le staff stéphanois a choisi un système de jeu inhabituel, 3-5-2, pour pallier l'absence de Debuchy, mais surtout parce qu'il était très adapté pour bloquer le jeu messin :
 
 
Une défense à 5 avec KMP et Bouanga en pistons, un triangle pointe basse au milieu Gourna-Douath - Neyou - Camara et un duo complémentaire devant, Hamouma et Modeste. 
 
 
Si ce système était fait pour empêcher les Messins de développer leur jeu, l'animation offensive stéphanoise s'est appuyée sur les points faibles du système adverse. Des points faibles déjà identifiés avant le match et bien visibles dans cet exemple à la 8e minute :
 
 
Les Verts construisent en partant de Moulin, avec Cissé. Le premier rideau adverse, de 3, est en place et les 2 milieux messins sont au marquage de Camara et Neyou (seulement le premier visible sur cette image). Premier point faible identifié : un attaquant qui décroche a beaucoup d'espace entre les lignes. Hamouma est donc facilement trouvé par Cissé et il écarte à droite avec Moukoudi. 
 
 
Les Verts ont passé le premier rideau et sont sortis de leur camp. Moukoudi joue avec Neyou, qui relaye jusqu'à Camara. Le bloc adverse se reforme dans sa propre moitié et les Stéphanois profitent du deuxième point faible identifié : les offensifs ne couvrent pas bien à leur gauche.
 
 
Moukoudi a donc beaucoup d'espace devant lui, où il reçoit le ballon, de la part de Camara, qui continue ensuite sa course...
 
 
... pour être lancé dans la surface pour Hamouma. Son centre est repoussé en corner, mais l'attaque stéphanoise a été très bien menée.
 
 
Ce n'est pas seulement avec des attaques placées que les Verts ont mis la pression sur les Messins lors du premier quart d'heure, mais aussi avec une forte intensité dans les duels et grâce au contre-pressing dans la moitié adverse. Voici plusieurs exemples dans moins d'une minute de jeu :
 
 
Une passe lobée de Cissé à destination de Bouanga est interceptée par un attaquant et la possession devient messine, avec le ballon qui arrive jusqu'à un milieu axial. Qui est pressé par KMP...
 
 
... et quand il essaye de passer vers l'autre milieu, Camara se jette et dévie le ballon. Qui arrive dans les pieds d'un défenseur...
 
 
... mais quand il essaye de donner le ballon vers l'avant et un de ses attaquants, Bouanga se jette et les Verts récupèrent la possession. Sur la suite de l'action Bouanga est envoyé dans le couloir gauche, où il ne réussit pas son dribble contre le piston droit. Ballon perdu...
 
 
... mais contre-pressing et gêné par Camara, un adversaire met le ballon en touche. La touche est jouée quelques seconde plus tard et après une combinaison, Bouanga essaye de passer en dribblant. Il perd le ballon...
 
 
... mais l'étau stéphanois se resserre immédiatement, les trois milieux adverses étant entourés. Un d'entre eux fait une faute sur Camara et Hamouma marque sur coup franc direct, bien aidé par les deux poteaux et un défenseur. Une concrétisation logique, une équipe en voulait vraiment plus que l'autre en début de match.
 
 
 

Des Messins bloqués

 
Le reste du match a été plus équilibré, avec des Verts qui ont continué à être présents dans le combat, aidés par leur système qui a anéanti l'animation adverse. Comme dans cet exemple à la 24e :
 
 
Le 5-3-2 stéphanois est en place, le milieu offensif de Metz doit décrocher pour toucher le ballon. Il cherche son piston gauche, mais KMP tient le couloir. Le jeu est donc envoyé à l'opposé...
 
 
... mais Bouanga tient aussi son couloir, la largeur est facile à couvrir avec 5 joueurs. Les milieux messins sont très axiaux, où ils sont en infériorité numérique, les pistons sont bloqués et le ballon est donc donné aux défenseurs :
 
 
Moment choisi par Hamouma pour déclencher un pressing, lui sur un défenseur, Modeste sur l'autre, pendant que les 3 milieux stéphanois montent aussi. Pas d'autre solution que de passer par le gardien, qui dégage en touche.
 
 
Ce système était si bien adapté pour contrecarrer l'animation adverse, qu'il a été maintenu à travers tous les changements de joueurs effectués en 2MT :
 
 
Nordin à la place de Hamouma, en soutien de Modeste, Zaydou à celle de KMP dans le couloir droit : système maintenu, avec le même triangle au milieu. Cette image est d'ailleurs l'illustration parfaite de comment les Messins étaient enfermés dans le bloc stéphanois.
 
Système maintenu avec l'entrée de Moueffek pour Neyou et celle de Trauco en piston gauche, ce qui a fait monter Bouanga en avant-centre à la place de Modeste :
 
 
Vers la fin du match les Messins ont enfin adapté leur animation pour chercher la faille dans le bloc stéphanois. Les Verts évoluaient en 5-3-2, tout comme Nice, leur adversaire une semaine plus tôt. Le problème du système niçois avait été identifié : difficile pour les 3 milieux de faire essuie-glace sur toute la largeur si le jeu va sans cesse d'un côté à l'autre. Les Stéphanois en avaient profité, mais les Messins n'ont pas su le faire, comme le regrette leur entraîneur : "je pense qu’on ne s’est pas adapté au jeu. On a voulu aller trop vite vers l’avant alors qu’il fallait beaucoup plus combiner".
 
 
Les Niçois avaient su s'adapter pendant le match, passant en 5-4-1 pour bloquer les couloirs. Les Verts l'ont fait aussi en fin de match, Nordin descendant à la hauteur des milieux. 
 
 

Conclusions

 
Les protégés de Claude Puel ont répondu présents dans le combat, ont bien appliqué les consignes tactiques et ont ainsi signé leur deuxième succès dans une semaine à 3 matchs. A chaque fois sans encaisser de but, à chaque fois contre un adversaire évoluant avec une défense à 3, à chaque fois en gagnant clairement la bataille tactique. Ça ne donne pas forcément des matchs spectaculaires, mais dans la situation actuelle, le plus important reste réellement les 3 points. Surtout accompagnés par des matchs bien préparés, des joueurs appliqués et de la réussite offensive - on a tellement vu le contraire cette saison, qu'il faut savoir savourer ce genre de victoire.