On a regardé pour vous les deux derniers matchs du prochain adversaire des Verts, son système de jeu et son comportement avec et sans ballon.


Depuis maintenant plusieurs matchs, les protégés d'Adrian Ursea évoluent dans un 3-5-2, avec une sentinelle au milieu (pointe basse) :
 
 
La défense à trois est composée de Daniliuc, Saliba et N'Soki (ou Bambu), les pistons sont Kamara et Atal (ou Lotomba), les deux avant-centres sont Dolberg et Gouiri. Quant aux trois milieux, ça tourne entre Thuram, Boudaoui, Lees-Melou et Reine-Adelaide.
 
Caractéristiques du système : la présence de 3 défenseurs centraux rassure en cas de contre adverse, les latéraux peuvent monter sans avoir peur d'être complètement découverts derrière. Le grand nombre des milieux offre des possibilités pour ressortir et garder le ballon. En revanche, ce système repose beaucoup sur la qualité de ses pistons, leur volume de courses et leur placement. Et c'est un système qui a du mal à défendre sur la largeur, qui n'est pas facile à couvrir par seulement 3 joueurs.
 
Utilisation du système : Nice est une équipe qui aime avoir ballon et quand elle ne l'a pas, c'est un bloc moyen qui est proposé : ni trop haut, ni trop bas, avec parfois un pressing sur les défenseurs adverses, mais pas souvent. A noter aussi que les deux avant-centres ne font pas trop d'efforts défensifs - ils se placent proprement, mais sans vraiment couvrir ou mettre la pression sur les défenseurs. Voici deux exemples tirés de leurs derniers matchs.
 

Défensivement...

 
... les difficultés à couvrir la largeur ont été bien exploitées par Bordeaux, comme dans cet exemple à la 50e minute de leur confrontation :
 
 
Les défenseurs bordelais font circuler le ballon d'un côté à l'autre, obligeant le bloc niçois (pas trop bas, pas trop serré) de coulisser. C'est facile pour les 5 défenseurs de couvrir toute la largeur, mais plus difficile pour les 3 milieux. 
 
 
Le ballon est gardé un peu sur le côté gauche de l'attaque, ce qui attire bien les défenseurs et les milieux niçois - les avant-centres ne s'approchent toujours pas des défenseurs pour les gêner. Et ensuite le jeu est envoyé sur le côté opposé...
 
 
... où Bordeaux a deux joueurs de couloir, contre un seul Niçois. Les attaquants et les milieux ne peuvent pas couvrir, c'est le piston gauche qui sort sur le latéral. Son défenseur central doit s'excentrer pour prendre l'ailier, ce qui laisse un grand espace, pris par le milieu offensif bordelais. Qui n'a pas été suivi par les milieux :
 
 
Le décalage est fait, après une construction toute basique. L'essuie-glace bordelais et l'incapacité des attaquants et milieux à couvrir toute la largeur ont obligé les défenseurs adverses de sortir et laisser des espaces dans leur dos.
 

Offensivement...

 
... le jeu passe par les côtés, mais avec une phase de préparation entre les défenseurs, dans l'axe. Voici une phase de possession niçoise lors de leur dernier match, à Lens, avec un 3-1-4-2 visible sur cette image :
 
 
Pour Nice, la préparation de l'attaque est faite par les défenseurs, qui gardent le ballon en attendant la possibilité de passe vers l'avant. Dans cet exemple, une passe mal ajustée oblige les défenseurs de reculer un peu par rapport à la ligne médiane. Le ballon arrive au défenseur axial droit...
 
 
... qui trouve son avant-centre, qui avait décroché entre les lignes. Il s'agit ici d'un classique de l'animation offensive niçoise, très souvent c'est cet attaquant qui est recherché par un défenseur. Le premier rideau défensif a été passé, les milieux combinent pour envoyer le jeu dans le couloir gauche :
 
 
Le piston de ce côté combine avec l'autre avant-centre et après l'intervention des milieux, le ballon est redonné à la défense...
 
 
... et c'est le couloir opposé qui est recherché :
 
 
Du jeu assez simple, qui passe forcément par les côtés, mais qui nécessite une certaine maîtrise dans l'axe pour la phase de préparation.
 
 

Conclusions

 
Tactiquement, le jeu des Niçois peut être contrarié par une équipe évoluant en 4-2-3-1 / 4-4-2, à la fois pour bloquer l'animation type, mais aussi pour pouvoir appuyer sur le point faible de leur système.
 
Sans le ballon, les Verts peuvent museler les attaques adverses. Un pressing des deux attaquants peut rendre difficile la préparation des attaques par les 3 défenseurs adverses. Si des ailiers sont au marquage des pistons niçois, ceux-ci auront du mal à percer dans leurs couloirs. Et deux lignes resserrées empêcheront leur avant-centre d'être trouvé par une passe verticale venant de la défense, ce qui est un circuit de passe préférentiel pour Nice.
 
Avec le ballon et une certaine maîtrise, il faut faire coulisser le bloc niçois d'un côté à l'autre en attendant que les espaces se créent, ce qui arrivera forcement, les milieux n'étant pas assez nombreux pour couvrir toute la largeur. Comme en plus le bloc n'est n'y trop bas, ni trop serré, des appels intelligents entre les lignes ou dans ces espaces peuvent amener le danger.