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Aujourd'hui fête son anniversaire celui qui entre 1972 et 1981, aura passé près de dix ans dans les cages vertes.
Retour sur la vie et la carrière de ce gardien hors du commun: Ivan Curkovic...
Curko, avec un grand "C" !
Ivan Curkovic voit le jour le 15 mars 1944 à Mojtar en Yougoslavie (sur le territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine). Yvan ou Ivan ? Mojtar ou Mostar ? Vous trouverez toujours des orthographes différentes. Nous ferons donc le choix de celles qu'il emploie dans son livre "Dans mes buts".
L'autobiographie de Curkovic
Footballeur pro mais diplômé d'architecture
Ivan Curkovic donc, grandit au sein d'une famille modeste mais unie. Ses parents font tous les sacrifices financiers pour que leurs enfants puissent suivre des études. Il est l'aîné, celui que son père emmène le premier au stade, quand il a onze ans. Ivan, comme vous tous qui avez eu la chance d'avoir un papa qui vous a emmenés un jour voir jouer l'équipe de vos rêves, se souvient dans les détails de ce moment exceptionnel: Yougoslavie-Suisse, avec un arbitre autrichien, Monsieur Zolt, ce score de 0-0 et ce coffre-fort suisse dont les Yougoslaves n'arriveront pas à faire sauter le verrou !
Son père est un très bon joueur de niveau semi-professionnel. C'est lui qui lui inculque le goût du sport. Natation, ping-pong et naturellement football. Dès dix ans, à l'âge pourtant où on n'a qu'une envie, celle de jouer devant pour marquer, lui choisit le poste de gardien de but ! Son idole, c'est Gordan Irovic: "Je m'endormais en rêvant de ses exploits. Sa photo était dans ma chambre. C'était un dieu pour moi. Je guettais le moindre de ses gestes. Je savais tout de ses manies et j'ai voulu faire comme lui".
Dès l'âge de 16 ans, en mars 1960, Curkovic est sollicité par son club de Velej Mojtar pour signer un contrat professionnel. Les négociations avec son père ne sont pas simples, il met deux conditions: qu'Ivan poursuive ses études (il obtiendra ainsi plus tard son diplôme d'architecte) et qu'il travaille pendant l'intersaison. C'est son père d'ailleurs qui lui trouve son boulot estival de terrassier-manoeuvre. Et Ivan Curkovic est sans doute le seul joueur à avoir participé à la construction du stade dans lequel il évoluera bientôt en tant que titulaire.
Sa mère, elle, est son soutien le plus inconditionnel, sa première supportrice. Elle lui cachera même l'infarctus de son père alors qu'il allait jouer la demi-finale face à Eindhoven. Elle ne le lui apprendra qu'une fois son père tiré d'affaire.
Gordan Irovic, l'idole de jeunesse de Curko
Pro et international junior à 16 ans
Il a donc 16 ans quand il signe son premier contrat professionnel. Mais il n'est pas psychologiquement prêt et passe trois mois sur le banc, trois mois à observer à la loupe les placements du gardien titulaire, ses relances, se rendant compte de ses lacunes et les corrigeant. Trois mois dont il dira: "Cette période a été pour moi une révélation. Elle m'a fait énormément de bien".
Il rentre de nouveau sur le terrain en avril 1961, à la mi-temps d'un match. Son équipe perd alors 2-0 et lui encaisse encore un but. Pourtant, il joue bien et la presse est élogieuse avec lui. Il conservera d'ailleurs précieusement tous ces articles.
Curko, c'est le joueur qui va à l'entraînement comme on va à l'usine ou à la mine ! Il est travailleur, acharné. Orgueilleux aussi dans le sens noble du terme, et ambitieux. Travail, Orgueil et Ambition seront les trois moteurs qui le pousseront toute sa vie à se dépasser.
Il sait dire sans fausse modestie quand il a été bon mais sait aussi être impitoyable sur ses contre-performances. Ses grands débuts internationaux, il les jugera ainsi, très tranquillement: mauvais contre les Roumains, excellent à Sofia.
Nous sommes le 15 avril 1960. Curko essuie son premier match en tant qu'international junior mais aussi sa première défaite: les Yougoslaves perdent 2-1 contre les Hongrois, leur bête noire. Mais l'entraîneur conserve sa confiance dans le jeune gardien qu'il rappellera huit fois, avant que Curkovic ne s'envole sous les cieux de l'équipe A.
Du match à Sofia, il dira que ce fut "le meilleur match de sa vie", même devant celui d'Eindhoven. C'est d'ailleurs ce match qui lui donne son billet pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
Le jeune Curkovic, 17 ans, est gardien de but à Mostar en 1961
(debout, troisième en partant de la gauche)
Le Chant du Partizan
En 1964, il participe donc aux JO mais est aussi transféré au Partizan Belgrade, le plus grand club yougoslave avec l'Étoile Rouge.
Là, il est en concurrence avec un autre excellent gardien, Soskic. La Yougoslavie est la terre des gardiens et la concurrence est âpre. Curko bénéficie de la mobilisation de Soskic à l'armée pour prendre sa place et le Partizan remporte le championnat en 1965.
Mais une fois de retour, Soskic retrouve son niveau et même Curko doit reconnaitre que ce gardien est pour beaucoup dans l'incroyable parcours en Coupe d'Europe des Clubs Champions du club cette saison-là. C'est d'ailleurs Soskic qui dispute la finale perdue (2-1) contre le Real de Madrid.
Rendus nerveux par cette concurrence tendue, les deux gardiens poussent un "ouf !" de soulagement quand Soskic est transféré à Cologne.
Ce dernier a 32 ans, Curko dix de moins. Un homme va alors débarquer au club et transformer le jeune joueur: Stjepan Bobek ! Le nouvel entraîneur du Partizan lui tient ce discours: "Il faut que tu changes ton style, que tu joues "moderne", que tu participes de plus près au jeu de l'équipe, que tu anticipes, que tu sortes: tu dois être le premier arrière de la défense, et surtout un être vivant pendant quatre-vingt-dix minutes". Bobek et Skovic, l'entraîneur des gardiens, vont modeler Curko à cette image. Si bien que Bobek, pourtant avant-centre qui a passé sa carrière à marquer des buts et non les arrêter, déclarera à un journaliste: "Ivan Curkovic, c'est mon chef d'œuvre d'entraîneur."
Curkovic et Soskic (les deux à droite), rivaux ennemis à Belgrade
Un carrière internationale barrée
Curkovic est sélectionné plusieurs fois dans l'équipe nationale. Ainsi, en 1968, il se souvient de ce match de la Yougoslavie perdu 6-5 contre la Hongrie. Un certain Palotaï marque contre Curko... Ce joueur, il ne se doute pas encore qu'il le retrouvera huit ans plus tard, à Glasgow, en tant qu'arbitre !
comme dit précédemment, la Yougoslavie est une terre de gardiens de but de talent et être le numéro 1 n'est pas facile. Dans les années 70, des gardiens comme Ilija Pantelic, Enver Maric ou Ognjen Petrovic lui sont tour à tour préférés... D'autant qu'en 1972, il fait le choix de l'étranger. Curko a 28 ans. En Yougoslavie, c'est l'âge limite pour le service militaire (qu'il a effectué il y a peu), mais aussi l'âge légal pour les footballeurs pour pouvoir "s'évader" de l'empire soviétique (ce sont les seuls de l'URSS à bénéficier de ce traitement de faveur) et passer à l'Ouest, s'ils ont l'autorisation de leur fédération.
L'un des derniers matches de Curkovic avec le Partizan en 1970-71
Garonnaire, le "lâche-rien" !
Comme toujours, l'affaire manque de peu de ne pas se conclure. Mais c'est sans compter sur l'opiniâtreté d'un certain Pierre Garonnaire...
Les premiers contacts entre le recruteur de l'ASSE et le gardien du Partizan sont pris dès 1969. Grâce à son bon vieux copain Durkovic, Curko entend parler de Saint-Étienne et s'intéresse à cette petite ville de province française qui cartonne. Garonnaire va vite mettre une option sur le joueur.
En 1972, c'est donc l'année de ses 28 ans et Curko doit, ô paradoxe !, choisir son destin: le Partizan lui propose un véritable pont d'or qui n'a encore jamais été proposé à un joueur yougoslave mais le club laisse libre son joueur de faire son choix entre rester et partir. Bastia est alors sur les rangs et le Partizan a déjà signé un protocole d'accord avec le club corse. Curko, lui, ne veut pas signer avant d'en parler à Garonnaire, par correction.
Mais un évènement inattendu se produit: Curko se blesse sérieusement... en déplacement avec le Partizan à Mojtar, son club formateur, la ville où il a vu le jour. Bilan: fracture du maxillaire, plusieurs dents cassées.
Garonnaire appelle à l'hôpital, Garonnaire est présent deux jours plus tard à la sortie du joueur. Garonnaire c'est l'homme qui sait être où il faut quand il faut. Et Bastia de son côté l'a lâché et a engagé des pourparlers avec Pantelic. Il n'en faut pas plus à Curko pour décider de signer chez les Verts !
Le journal L'Équipe annonçant la venue de Curko à l'ASSE
L'appel du 18 juin !
C'est donc le 18 juin 1972 qu'Ivan Curkovic débarque à Saint-Étienne pour remplacer Gérard Migeon et concurrencer le prometteur André Castel.
Il fait la connaissance de Robert Herbin qui lui aussi débute... en tant qu'entraîneur. Il se lie aussi très vite d'amitié avec un certain Aimé Jacquet dont il louera l'extrême gentillesse. A tel point qu'il dira: "J'aurais été heureux, quelques années plus tard, pour Jacquet que Lyon gagne la Coupe" Oui bon ! Y a des limites à l'amitié virile tout de même !!!
Mais une tragédie va marquer son arrivée en France: son grand ami Vladimir Durkovic, son copain de l'Étoile Rouge et de la sélection nationale, est assassiné à Sion par un policier ivre, seulement trois jours après son arrivée à Saint-Étienne ! Lui qui lui avait tant vanté la chaleur de cette ville forézienne, la vaillance de ce club vert... Les mots lui manquent pour exprimer sa peine dans ce pays étranger.
Dure épreuve qu'il devra vivre seul à cause de la barrière de la langue...
Plus qu'à n'importe quel autre poste, la communication est vitale pour un gardien. Alors cet acharné du travail s'astreint à apprendre vingt mots chaque jour ! Pour lui, il est impensable de rester dans un "ghetto linguistique". Et il veut servir d'interprète à sa femme qui va bientôt arriver dans le Forez avec leurs deux filles.
Sachant qu'il mettrait des semaines à parler correctement français, il fait des schémas en attendant pour se faire comprendre et expliquer aux joueurs comment faire le mur, protéger des corners...
Curkovic pose avec deux recrues de la même saison que lui:
Piazza et Rocheteau
Gardien de but: on n'a pas le même métier mais on a la même passion !
Curkovic n'est pas attendu comme le messie à Saint-Étienne. Le poste de gardien est ingrat et en France, il est assez méprisé. Pourtant, aucune grande équipe ne s'est construite sans un grand gardien ! Et même quand Curkovic débarque à Saint-Étienne, le Président Rocher aura ces mots quelques peu désobligeants mais symptomatiques de l'état d'esprit d'alors: "C'est ça, Curkovic ?"
En effet, ses prédécesseurs se nomment Claude Abbes ou Georges Carnus et la comparaison n'est pas flatteuse pour lui lorsque pour son premier match avec les Verts, Curko encaisse deux buts. Heureusement, l'ASSE remporte 3-2 ce match contre les suédois d'Avitaberg. Curko s'explique: "Les Stéphanois pratiquaient alors la défense de zone, à responsabilité collective, où tout le monde marque tout le monde et personne. Je ne voudrais pas critiquer cette conception mais elle est gênante pour un gardien de but comme moi qui aime sortir et anticiper, surtout lorsque la surface de réparation est trop encombrée. Cela rappelle les heures de métro à six heures du soir."
Ivan le Maître des airs
"C'est ça, Curkovic !"
Pourtant Curko restera ensuite invaincu pendant six matches. C'est ça, Curkovic !
Et c'est en amical face à Chelsea que les Stéphanois vont commencer à l'adopter: "Très vite je me suis aperçu que Saint-Étienne n'était pas un club comme les autres, comme ceux que j'avais connus, mais aussi ceux dont m'avaient parlé mes amis et collègues. Il faut avoir effectué comme moi un voyage à l'intérieur de l'ASSE pour mesurer pleinement la variété de l'itinéraire, la richesse humaine qui l'environne, l'espèce de complicité qui anime les différentes composantes du club. Cette confiance entre les joueurs, mais également entre joueurs et entraîneurs, joueurs et dirigeants, joueurs et cadres, joueurs et employés du club, joueurs et public, toute cette interconnection de liens, toutes ces ambitions communes, c'est ça, essentiellement, le secret de la réussite stéphanoise"
Curkovic cultive aussi toujours une très grande admiration et affection pour le Président Rocher. Tout comme lui, il a cet attrait pour l'être humain, pour la connaissance des hommes. Il est surpris de voir ce Président, qui pourtant dirige une entreprise par ailleurs, être toujours présent aux entraînements, s'impliquer autant pour ce club qu'il aime tant !
Pour Curkovic, sa première vraie rencontre en Coupe d'Europe, c'est contre le Sporting Portugal qu'il la joue ! Il se souvient encore des mots que lui adresse alors le Président Rocher: "Ivan je ne te demande qu'une chose: demeurer toi-même."
De même, il est très proche d'Herbin, qu'il supplée parfois sur le terrain. Ces deux hommes partagent un point commun aux gardiens de but et aux entraîneurs: la solitude. Ils passent tous les deux de longues soirées à refaire le monde du football.
Robert Herbin et Ivan Curkovic, deux hommes que tout rapproche
L'épopée stéphanoise !
Le match suivant celui du Sporting, contre Hadjuk Split, Curko a alors à coeur de bien faire... Mais la rencontre se solde sur un cinglant 4-1 !
Ce qui l'encourage pour le match retour, c'est la sérénité du club et des joueurs. On sait que cette rencontre est l'une des plus incroyables de l'épopée stéphanoise. Un match référence comme il en manque à certain club d'outre A47: 5-1 après prolongations !
Pour Curko, c'est le point de départ: "À l’époque la France était une grande nation dans le sport, la culture, l’industrie, dans tous les domaines. Depuis 1958 jusqu’à l’époque de Saint-Étienne, il n’y avait pas beaucoup de succès footballistiques, surtout sur le plan international. On était une jeune équipe dans une petite ville industrielle de mineurs de 300 000 habitants. Elle ne comptait que deux étrangers, l’Argentin Piazza et le Yougoslave Ćurković. Face à Split, on a renversé une situation incroyable. Saint-Étienne et puis la France ont commencé à vibrer. Saint-Étienne l’a rendu fière. La fierté, c’est le plus important pour une nation"
Cette année-là, l'aventure stéphanois s'arrête face à un certain Bayern de Munich, au stade des demi-finales.
Le début de saison suivante est délicat. Après des débuts laborieux (Nice aura jusqu'à sept points d'avance), l'ASSE se rassure en Coupe d'Europe, passant les tours les uns après les autres. Avec en point d'orgue Eindhoven et cette demi-finale retour aux Pays-Bas durant laquelle il fait une dizaine d'arrêts incroyables !
Avant, il y avait eu Kiev. Kiev et son match aller catastrophique, que Curko qualifiera de "plus pénible" de sa carrière et dont le seul mérite des Verts fut de limiter les dégats en ne perdant "que" 2-0.
Et le match retour encore historique, encore référence ! Curkovic connaissait la mentalité soviétique. Curkovic cherchait toujours à se renseigner sur l'état psychologique des adversaires. Curkovic savait que Blokhine avait des failles.
Symétrie des appuis, vivacité, oeil concentré:
tout Curkovic résumé dans ce duel face au PSV Eindhoven
La finale perdue : l'explication de Curkovic
En finale, l'ASSE échoue encore face au Bayern Munich, sa Némésis ! 1-0, un triste but de Roth et un gardien stéphanois pas irréprochable. Curko donnera son explication à propos de cette désillusion: "D'abord, notre équipe a été privée de trois joueurs, un par ligne, qui avaient contribué à nos succès antérieurs. Or, une équipe ne peut se permettre une telle saignée. (...)
Cela dit, et malgré ce handicap, nous n'avons pas réalisé à Glasgow le match que j'attendais de... nous. Car il ne faut pas se voiler la face: seuls Piazza et Sarramagna ont joué au niveau requis. Lopez, voire Santini ont été assez proche de ce niveau. Bathenay, par manque d'entraînement, a perdu 50% de son rendement habituel. Patrick Revelli a eu surtout pour lui sa combativité, les deux arrières d'ailes ont été modestes (...). Hervé Revelli a été souvent dépassé et Larqué traumatisé.
Quant à moi, dans la mesure où il est difficile d'exprimer sur soi un jugement totalement objectif, je m'inscris dans le groupe de ceux qui ont à peine atteint la moyenne de leur rendement habituel. (...)
Je m'estime heureux qu'elle (la finale) se soit déroulée... au mieux, c'est à dire en ayant donné à nos supporters l'illusion que nous pouvions l'emporter. (...) Alors j'en conclus que nous avons disputé un match agréable mais "léger", quelque chose comme un bon match amical (...) Il faut dire que si Saint-Étienne a raté la dernière marche, elle n'a pas gravi toutes les autres par hasard. Cette équipe a été bâtie avec des matériaux solides qui s'appellent le travail, le sérieux, la concertation et la confiance. Elle a donc droit à une revanche sur elle-même.
Avec ou sans moi."
Voilà des propos qui résument l'homme. Impartialité, sévérité envers ses coéquipiers et lui-même, mais reconnaissance du travail accompli.
Farison et Curkovic sur les Champs-Elysées au retour de Glasgow
Ce Yougoslave qui n'arrive pas à quitter Saint-Étienne !
Et d'autres propos encore qu'il tient à Valéry Giscard d'Estaing, lorsque le président français recevra les Stéphanois à l'Elysée: "Admettez que l'AS Saint-Étienne et moi avons contracté un mariage heureux"
Le contrat de Curko s'achève en 1977. Mais ce diable de Yougoslave est désormais trop intégré pour partir. Tout comme Osvaldo Piazza, il est devenu un véritable Stéphanois, imprégné de la culture forézienne. Et malgré sa femme qui a le mal du pays (elle a fait cinq années de beaux-arts qui ne lui servent à rien en France), il prolonge son contrat. Ils ont deux filles, Ella et Anna, qu'il n'a pas vu naître en raison de ses déplacements avec le Partizan, mais pour qui il veut être un père attentif.
Il restera à l'ASSE jusqu'en 1981, jusqu'à ce qu'un conflit l'oppose à Herbin et lui fasse mettre un terme définitif à sa carrière. C'est Jean Castaneda, qu'il a formé, qui lui succède dans les buts. En 9 ans de carrière chez les Verts, il n'aura manqué que 4 matches !
Curkovic, entouré de Castaneda et Caullery, saison 1980-81
Et puis et puis...
Il travaille ensuite à Roanne dans les travaux publics. Puis il entame une brillante carrière de négociant en... diamants ! Alors qu'il l'avait toujours refusée durant sa carrière, il endosse la nationalité française en 1982, accordée par François Mitterand, par décret et pour services rendus.
Pour autant, il reste proche du milieu footballistique: il est d'abord l'entraîneur des gardiens de l'équipe de France au Mondial 82 puis en 1989, le Partizan fait appel à ses services pour rejoindre l'équipe dirigeante. Il accepte, à condition que la moitié du comité exécutif soit renouvelé: "En 1989, le club était dans un état désastreux. Il avait des dettes et était miné par des querelles internes. Trois des principaux membres du comité exécutif m'ont alors demandé de devenir le président du Partizan Belgrade. J'y mis une seule condition: le départ de ces trois membres ! À mon arrivée, 50 % du comité exécutif a été changé ainsi que 30 % des membres de l'assemblée générale. C'est ce qu'il aurait également fallu faire à Saint-Étienne au début des années 80. J'ai été élu comme président bénévole, je tiens toujours à préciser "bénévole". J'ai repris le club en février et nous avons gagné la Coupe trois mois plus tard. En 14 ans, nous avons remporté six titres de champion et cinq coupes."
En 2001, il assure l'intérim à la tête de l'équipe nationale de Serbie-Monténégro avant de prendre ses fonctions actuelles au Partizan et d'occuper dans le même temps le poste de président du Comité National Olympique de son pays, qu'il quitte en février 2009. Insolite, Ivan Curkovic est également Consul des Seychelles à Belgrade.
Décoré de la légion d'honneur par Michel Platini
Le 5 octobre 2005, Ivan Curkovic est décoré de la légion d'honneur par Michel Platini. La cérémonie a eu lieu au palais de Présidence Serbe et la réception à l'ambassade de France. Aimé Jacquet, Michel Platini, Patrick Revelli, Georges Bereta... De nombreux anciens partenaires de Curko sont alors présents. Laissons lui le mot de la fin: "Mon regard est tourné vers Saint-Étienne. Je dois à ce club et cette ville une grande reconnaissance pour m’avoir laissé la chance d’être l'égal de Jacquet, Platini, Revelli, Piazza, Bereta... mais plus encore d’avoir été le capitaine de cette équipe. Je considère la distinction que je reçois comme la confirmation d'avoir moi aussi laissé quelque chose à ce club, à cette ville et au sport français. Cela me rend vraiment très heureux. Ma carrière stéphanoise a influé sur ma vie entière, familiale, sociale et professionnelle. Saint-Étienne est mon pays"
En 2013, Ivan Curkovic fait don de sa Mercedes au Musée des Verts
Carrière et palmarès
1960-1965 : Velez Mojtar
1662-1972 : Partizan Belgrade
1972-1981 : Association Sportive de Saint-Étienne (383 matches)
1989-2006 : Président du Partizan de Belgrade
4 titre de champion de France (1974, 1975, 1976 et 1981)
3 Coupe de France (1974, 1975 et 1977)
19 sélections en équipe nationale de Yougoslavie (1974-1981)
Sources
- "Les Verts Super Star", éditions Star System, décembre 1976
- "Dans mes buts", Ivan Curkovic, édtions Calmann-Lévy, 1976
- Blog "Sur la route des Verts"
- So Foot