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Stéphane Hernandez est souvent considéré comme le parfait joueur de devoir, lui qui pendant huit saisons a magnifiquement joué ce rôle à Saint-Etienne, en étant le substitut idéal de nombreux titulaires décevants.
Au final, même s’il n’a jamais été à proprement parler un joueur hors norme, il n’aura que rarement déçu et est resté dans le cœur de nombreux supporters verts...
Stéphane, un prénom prédestiné pour jouer en vert, voit le jour le 24 août 1979 à Echirolles, tout prés de Grenoble. C’est dans sa ville natale qu’il apprend les rudiments de footballeur et la rudesse du métier de défenseur central.
Car ce qui caractérise avant tout notre héros du jour, c’est l’aspect athlétique de ses interventions. Ne cherchez pas des relances sauce Ruud Krol ou Laurent Blanc chez Stéphane, ni même une appétence pour l’anticipation ou le tacle bien maîtrisé façon Christian Lopez, l’un de ses illustres prédécesseurs. Par contre, si tu aimes le contact, que tu es blonde, que tu apprécies la rudesse, que tu as une forte poitrine et que tu n’as pas peur de te retrouver les quatre fers en l’air, Stéphane est ton homme !
Il est vrai que 1,82 m pour 78 kg, ça aide aussi, le tout agrémenté d’un jeu de tête des plus honorables. L’altruisme qui le caractérise s’accompagne également d’un manque de retenue sur le plan physique, qui ne lui aura pas permis de s’attirer les faveurs des hommes en noir, lesquels sont rarement blondes à forte poitrine il est vrai.
Stéphane Hernandez de 1998 à 2000, une évolution peu souriante
Bref, Stéphane Hernandez est, par ses caractéristiques, le type de joueur qu’on apprécie dans le Chaudron, battant, jamais battu (ou si peu) et toujours prêt au sacrifice. Il commence sa carrière sous le maillot vert, après le traditionnel passage au centre de formation, lors de la saison 1997-98. L'ASSE termine 17e de D2, ca vous pose un destin. Avec son faciès adolescent, il y sera notamment la doublure de Zoumana Camara et jouera tout de même 21 matches, signant la première de ses trois réalisations en Vert lors d’un 2-2 concédé à domicile contre Mulhouse.
Pourtant, malgré ses bons débuts, il ne prend pas part à la remontée triomphale de la bande au Nouz' la saison suivante. Mais on le retrouve, par la suite, comme suppléant en première division. Tout le monde suppute sur son éventuel départ mais il tient bon la barre… Il dispute ainsi son premier match en D1 le 28 août 1999 à Sedan, pour une défaite 3-2 de triste mémoire. Il jouera six matches cette saison là dans l’élite, plus deux autres la saison suivante, sans réellement être convaincant.
Hernandez au dessus de la mêlée nancéenne en 2001
On le retrouve alors en 2001-02, et de nouveau en D2, dans la "drame team" d’Alain Michel. D'abord doublure de Lucien Mettomo, il joue les pompiers de service pour pallier à la faiblesse des Bia et autres Yao pour finir par devenir enfin titulaire à part entière en défense centrale. Il entre ainsi 26 fois en jeu durant cette saison pour 2 réalisations: lors d’une victoire 3-1 contre Laval et lors d’un nul 1-1 concédé contre Gueugnon.
C’est Frédéric Antonetti, arrivé en cours de saison, qui lui donne pleinement sa chance comme remplaçant de luxe. Il est vrai que le courant ne peut que bien passer entre ce joueur de devoir et ce coach exigeant. Hernandez sera encore aligné 33 fois lors des deux saisons suivantes, dont 26 fois l’année de la remontée.
Hernandez sous le maillot de la remontée en 2003-04
En 2004-05, année d’un nouveau retour en Ligue 1, Elie Baup continue à lui faire confiance pour 15 rencontres au total. Jamais décevant, affirmant même des progrès intéressants sur le plan de la confiance, Hernandez ne parvient pas pour autant à supplanter Vincent Hognon et Zoumana Camara, dont il est à nouveau la doublure 8 ans plus tard. Lorsque l'ASSE recrute Damien Perquis à l’issue de cette belle saison, Stéphane Hernandez demande à partir. A 26 ans, il est transféré à Amiens.
Sous son nouveau maillot, plus adapté à ses compétences footballistiques, Hernandez dispute 60 matches en Ligue 2 et marque un nouveau but. Mais ses apparitions se raréfient au fil du temps, il se blesse, doit purger une suspension de 4 mois pour une expulsion en CFA2 et après trois saisons de bons et loyaux services (avec notamment une demi-finale de Coupe de France perdue contre le PSG), il quitte la Picardie pour s'engager avec les bretons du Vannes OC, eux aussi en Ligue 2.
Aux prises avec Lilian Compan sous le maillot amiénois
Mauvaise pioche: suite à une blessure d'emblée, il n'y joue pas un seul match et rompt son contrat à l'amiable après trois mois seulement passé dans le Morbihan. Cette mauvaise Vannes avalée, Stephane rebondit rapidement vers les sommets... enneigés en rejoignant Croix de Savoie. Le futur Evian-Thonon-Gaillard, alors en National, lui permet de disputer 15 matches avant que de nouvelles blessures ne l'éloignent des terrains. Il ne dispute que 3 matches lors de la saison 2009-10 et préfère donc rompre son contrat à l'amiable encore une fois. Il manque de fait la spectaculaire ascension du club savoyard vers la Ligue 1.
Hernandez en Savoie, premier acte manqué
Son avenir se jouera désormais en Amateur. Hernandez se rend à Aurillac, terre d'un ancien mauvais souvenir en Coupe de France, et y revit le temps d'une demi-saison pleine (15 matches, 1 but) puis il redescend d'un étage, une habitude chez lui ! Il pose ses valises, en Savoie (pour changer) mais cette fois à Chambéry, plus près de ses origines grenobloises. Remplaçant en défense centrale, il a surtout le loisir de s'exprimer en Coupe de France avec un parcours fantastique qui verra Chambéry vaincre trois clubs pro (Monaco, Brest et Sochaux) avant de caler face à Angers en quarts de finale.
A l'été 2012, fidèle à son habitude, il descend d'un étage et lui qu'on aura considéré longtemps comme le joueur de club par excellence s'engage finalement avec un club d'Excellence: le FC Hauts-Lyonnais. Il aura à cette occasion ce mot qui veut tout dire: "Mes regrets ? Sûrement mon manque d’ambition, je n’avais pas totalement l'esprit pro."
Hernandez en Savoie, deuxième acte réussi à Chambéry
Entre temps, Stéphane Hernandez s'était reconverti comme commercial au sein de l'entreprise Duarig, ancien équipementier de l'ASSE mais a malheureusement fait partie des employés mis sur le (pascal) carreau suite à la liquidation de l'entreprise grenobloise début 2014: "Ça fait mal de voir cette entreprise liquidée. En tant qu'ancien joueur, je suis super attaché à Duarig car je l'avais connu du temps de la remontée. On avait de beaux produits, de belles parts de marché. Je suis affecté pour tous ceux qui y travaillent depuis 15 ans"
Au final si l'on omet ses années post-ASSE, Stéphane Hernandez aura donc disputé 133 matches (23 dans l'élite et prés de 90 à l'étage inférieur) pour trois buts, sous la tunique verte. Il compte également à son actif 9 matches de Coupe de France et 11 matches de Coupe de la Ligue, dont la fameuse demi-finale contre Sochaux perdue 3-2. Il aura quand même affirmé une progression lente mais régulière sous le maillot vert, notamment à ses débuts où il n’inspirait pas une pleine et entière confiance à ses différents entraîneurs. Mais à force de persévérance, sa grande force, il aura finalement réussi à s’exprimer pleinement en Vert, au point de devenir un joueur "symbole" du club, en terme de valeurs et d'esprit.