Ancien supporter des Verts et actuel entraîneur d'Amiens, Christophe Pélissier s'est confié avant de recevoir l'ASSE ce samedi soir lors de la 31e journée de Ligue 1.


Tu es né à Revel comme le Get27. C'est de là que vient ton amour pour nos vertes couleurs ?
Peut-être, oui ! (rires) J'ai tendance à dire que chez nous, on était élevé au Get27. La couleur nous rapproche. Et les Verts m'ont fait vibrer dans mon enfance et mon adolescence. C'était l'époque où Saint-Etienne faisait chavirer beaucoup de cœurs car c'était vraiment l'équipe phare du football français. J'ai eu la chance de suivre l'épopée et d'assister à la finale à Glasgow le 12 mai 1976. Je me le rappelle très bien car c'était aussi l'anniversaire de ma mère le 12 mai. Avec mon meilleur ami, on s'est retrouvé à onze ans vivre ce rêve-là. Être à la finale de la Coupe d'Europe pour encourager le club qu'on supportait, qu'on voyait à la télé, c'était énorme ! A l'époque mon idole était Dominique Rocheteau. L'Ange vert c'était l'idole, le Mbappé de l'époque.

T'avais son poster je suppose !
J'avais tous les posters des Verts, cette équipe je la connais par coeur. Les Osvaldo Piazza, Christian Lopez, Gérard Farison, Gérard Janvion, Dominique Bathenay... Bon je ne vais pas te citer tous les noms ! (rires) Ils sont gravés. Et n'oublions pas Robert Herbin ! Récemment, France Football a publié le classement des meilleurs entraîneurs mondiaux de l'histoire. Il y avait cinq français. Je trouve qu'il y a une anomalie, le Sphinx n'y figurait pas. Ce qu'il a fait avec Saint-Etienne, c'était fabuleux ! J'ai eu la chance, comme ma tante était mariée avec quelqu'un de Saint-Chamond, d'assister à beaucoup de matches dans le Chaudron. Je me souviens notamment de ce fameux 6-0 contre le PSV Eindhoven. Jean-François Larios avait joué attaquant sur ce match-là. On avait perdu 2-0 au match aller, et au bout de cinq minutes de jeu au match retour il y avait déjà 3-0 pour les Verts ! Ça reste un très grand souvenir. Saint-Etienne était le club cher à beaucoup de Français voire à tous les Français à l'époque. L'ASSE a gardé depuis une très belle cote de popularité.

Tu rêvais des Revelli à Revel ?
Ah, les frères Revelli, Hervé et Patrick... De sacrés joueurs, de sacrés souvenirs ! On connaissait tous la chanson des Verts par cœur. "Allez, qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts !" On la connaît encore tous par cœur, ça a marqué ma jeunesse. Même si depuis le temps a passé et que je regarde ça désormais avec plus de distance que d'idolâtrie, ça fait toujours quelque chose de voir jouer les Verts. La première fois que je suis venu à Geoffroy-Guichard en tant que coach, en août 2017, ça a été un moment particulier, riche en émotions. J'y venais en tant que spectateur, je savais bien où j'étais placé...

Dans le kop ?
Non à l'époque mon père ne voulait pas que je me mette derrière le but car c'était vraiment une marée verte. Du coup nous on allait dans les tribunes un peu plus calmes du Chaudron. Venir dans ce stade mythique en tant qu'entraîneur, ça fait bizarre au début. On avait perdu 3-0. Jonathan Bamba avait ouvert le score assez tôt sur péno et Bryan Dabo avait mis un doublé. Le score était un peu sévère pour nous car on avait tapé deux fois sur les poteaux. Mais j'avais encore pu mesurer que l'efficacité fait souvent la différence entre les équipes et que l'ASSE ne jouait pas le haut de tableau par hasard. Cette saison on a réussi à faire un match nul dans un stade qui continue de faire son effet. Le Chaudron reste le Chaudron ! Cette saison, il y a encore eu quelques huis clos partiels là-bas, je trouve ça dommage. Bien sûr, il y a des raisons. Mais quand tu viens à Geoffroy-Guichard avec des tribunes fermées, c'est un peu triste, il y a un côté magique qui s'efface. Quand tu vas à Sainté, t'as envie de voir un Chaudron en ébullition !

Tu as mûri à Muret où tu as côtoyé trois anciens Verts : Jean-François Soucasse, Dominique Casagrande et Franck Solacroup.
En fait le seul avec qui j'ai joué, c'est Domi Casagrande. Franck Solacroup et Jeff Soucasse sont partis quand j'arrivais. Je suis arrivé en même temps que Domi a éclos à Muret. Je l'ai revu dernièrement à Lyon, quand on a joué là-bas il est venu me voir à l'hôtel. J'ai gardé d'excellentes relations avec lui. Au-delà de ses qualités de gardien, c'était et ça reste un super gars. Après, j'étais ami avec Pascal Despeyroux, on était en sélection ensemble. Il a été capitaine de Saint-Etienne. Il est maintenant conseiller technique à la région Midi-Pyrénées. C'est quelqu'un avec qui on partageait des vacances parce qu'on avait une maison familiale à côté.

Tu ne t'es pas contenté de jouer à Revel et à Muret, tu as aussi coaché ces deux clubs. Mais c'est à Luzenac que tu t'es révélé. là-bas, tu as entraîné deux anciens pensionnaires du centre de formation de l'ASSE.
Effectivement, j'ai entraîné Idriss Ech Chergui et Sébastien Malfleury. Ils ont tous les deux apporté un vrai plus à l'équipe qui jouait à l'époque en National. Ils avaient tous les deux des capacités techniques hors normes. Félicitations aux formateurs de Saint-Etienne, ils en ont fait techniquement des joueurs très doués et de bons compétiteurs ! A Luzenac, on a vécu une aventure humaine incroyable mais ça reste aussi une cicatrice incroyable. Quand je suis arrivé là-bas, le club était était en CFA. On est monté, puis on a fini deuxième de National. On avait gagné sur le terrain le droit de jouer en Ligue 2, mais on nous a empêchés de le faire. Il y avait un engouement, quelque chose de fort qui s'était créé autour de ce petit club, de ce petit village de l'Ariège. On avait fédéré tout un département. Et il y a eu cet épilogue terrible. On me dit souvent que pour moi ça a été un mal pour un bien car j'ai eu la chance derrière de faire monter Amiens du National jusqu'à la Ligue 1. Si j'étais resté à Luzenac, je n'aurais sans doute pas connu l'élite. J'ai eu l'occasion de la découvrir avec ces deux accessions consécutives avec Amiens.

Peux-tu nous rappeler le contexte de ton arrivée à Amiens en 2015 ?
Il faut savoir que le président d'Amiens m'avait contacté deux ans avant. Comme j'étais malheureusement libre suite à ce qui s'est passé à Luzenac, dès le mois de septembre le contact a été très vite établi. J'ai relevé le challenge intéressant qui consistait à retrouver la Ligue 2 en deux ans. Plusieurs autres clubs de National m'avaient sollicité, ainsi qu'un club, à l'époque en L2, Créteil, mais je n'avais pas encore fini ma formation au DEPF. Le challenge amiénois était le plus intéressant. En deux ans, on a eu la chance de monter non pas en Ligue 2 mais en Ligue 1.

Toi qui n'avais exercé que dans des clubs amateurs, as-tu eu des difficultés à t’adapter aux rouages d'un club pro ?
Franchement, non, je me suis facilement adapté. C'est surtout l'environnement qu'il faut appréhender, notamment l'environnement des joueurs. Il y a des hauts et des bas mais je pense être arrivé à appréhender ça assez sereinement. Quand t'entraînes chez les pros, le travail reste un peu le même, mais c'est la perception que les gens ont à l'extérieur qu'il faut appréhender. Les caisses de résonance, notamment en Ligue 1, des paroles que l'on prononce, des actes qu'on met en place. Bien sûr, les joueurs ont un niveau différent en Ligue 1 qu'en National mais ça fait partie du métier. En Ligue 1, on est davantage des managers. On est aussi des entraîneurs mais on doit gérer des staffs de plus en plus étoffés, des joueurs avec leur environnement. Je crois que j'arrive à gérer ça.

Peux-tu nous présenter succinctement l'organigramme de ton club et ton périmètre d’intervention ? Y a-t-il deux présidents, un DG, un directeur sportif plus un responsable du recrutement comme à l'ASSE ? Tu valides tous les recrutements ?
Non, à Amiens on est organisé différemment. On a un président, Monsieur Joannin. Il a à ses côtés un conseiller qui est également en charge du recrutement, John Williams. Il n'y a pas de directeur sportif, c'est moi qui gère l'entité sportive, la partie sportive. Dans la mesure du possible, je donne mon avis sur le recrutement. Cela fait partie de l'environnement d'un club de L1. A Luzenac je faisais tout de A à Z. Là il faut composer avec des choix stratégiques au niveau du club. Quelquefois on n'a pas la main à 100% sur le recrutement mais ça aussi, il faut qu'on le prenne en compte. On doit également intégrer le fait qu'on n'a pas les mêmes moyens financiers que les autres clubs de l'élite. On a la 19e masse salariale de la L1, on est obligé de tenter des coups, de faire des paris. Parfois ça marche, parfois non, parfois ça met du temps... C'est compliqué, il faut avoir un staff bien compétent pour faire grandir certains joueurs et pour faire grandir le collectif.

La formation amiénoise est rarement mise en exergue. Est-elle importante à tes yeux ? Avec ton staff, suis-tu les jeunes, les intègres-tu au groupe pro ?
La formation est primordiale pour moi. Il ne faut pas oublier qu'en 2012 le club d'Amiens a perdu son statut professionnel. Le club a perdu tous ses jeunes donc il faut reconstruire depuis 2015-2016 et la montée en Ligue 2. La reconstruction est toute récente mais il y a énormément de travail qui est fait dans ce domaine. Le club y consacre beaucoup d'efforts. Cette année j'ai pris en préparation huit jeunes joueurs. Il y en a deux qui ont signé pro qui étaient avec les U19 la saison dernière. Chaque semaine je tiens à ce qu'il y ait des jeunes du centre qui viennent s'entraîner avec nous. Là on vient d'en faire signer trois à nouveau leur premier contrat professionnel. La formation est bien présente à Amiens, malheureusement on sait que ça prend du temps. En tout cas c'est très important pour moi, dans ma philosophie et dans le club, que la formation soit mise en avant. Je rappelle que c'est quand même ici qu'a été formé Tanguy Ndombele, on voit maintenant où il en est...

Oui, on voit et c'est vilain... Sainté s'était intéressé à lui, pourquoi tu ne lui as pas recommandé de choisir un vrai club de foot sympa ?
(Rires) Tanguy avait beaucoup de courtisans, Sainté en faisait partie. Je me souviens qu'il avait fait les quatre premiers matches de la saison dernière avec nous. Il avait notamment joué à Saint-Etienne. D'ailleurs tu te souviens il avait mis une belle frappe sur le poteau. J'avais eu une discussion avec lui par rapport à son avenir. Moi je pensais qu'il devait faire encore une année chez nous pour grandir encore plus, bien sûr ça nous aurait aidé aussi. Il n'était pas fermé à ça mais Lyon a fait une proposition qui sur le plan financier ne pouvait pas être repoussée par le club. Je crois que Tanguy avait envie de son côté d'aller à Lyon donc ce transfert était inévitable. Moi, le seul conseil que je lui ai donné, c'est de rester à Amiens, Il ne m'a pas écouté ! (rires)

Ça change pour un coach de passer d'un effectif franco-français issu de National à un effectif construit sur pas mal de recrutements internationaux ? Tu as cette saison dans ton effectif plusieurs joueurs non francophones : deux Colombiens (Mendoza et Otero), un Suédois (Krafth), un Néerlandais (Pieters), un Iranien (Ghoddos)..
Oui, il faut appréhender la barrière de la langue. J'ai la chance de parler espagnol donc avec les hispanophones c'est un peu plus facile.Avec les anglophones il faut reprendre un petit peu ses connaissances. Avec mon staff, on prend des cours pour pouvoir mieux communiquer. En début de saison, ce n'est jamais facile de mettre un projet en place, un cadre de travail, avec des joueurs qui ne comprennent pas au niveau de la langue. Par contre, après, c'est un enrichissement. On travaille avec plusieurs cultures, on compose avec d'autres façons de travailler, il y a un enrichissement mutuel. De toutes façons, on est obligé de tenter certains paris, on ne peut pas aller sur certains marchés ne serait-ce qu'en Ligue 1 car sur le plan salarial on ne peut pas rivaliser. Il faut tenter des coups. Le club a besoin de s'asseoir encore quelques saisons en Ligue 1 pour pouvoir rivaliser, notamment en termes de conditions salariales.

Sainté n'a pas ignoré Gnahoré mais n'a pas donné suite à l'essai qu'il a effectué à L'Etrat l'automne 2013. Eddy serait encore suivi par les Verts. Quel rôle joue-t-il dans ton équipe ? Il a participé à la dernière séance ?
(Rires) Oui, Eddy était à l'entraînement ce matin et ce ne sera pas sa dernière séance.C'est un joueur intéressant, qui casse énormément les lignes, qui a les capacités par la course et les transmissions à jouer vite vers l'avant. Il a le profil pour le haut niveau. A lui à un moment donné de bien se stabiliser aussi. C'est un joueur qui a énormément de potentiel à ce poste de milieu relayeur.

Les Verts semblent avoir percé le secret de la Licorne, puisque nos deux derniers déplacements en 2004 en d2 et la saison dernière se sont soldés par deux victoires. En revanche, en 3 matchs nous n'avons pas marqué une seule fois à Moulonguet (2 défaites et 1 nul), as-tu pensé à y délocaliser le match de samedi ?
C'est en discussion, je pense que le match va se jouer là-bas. On va en discuter ce soir avec le président ! (rires)

La seule fois que ton équipe a marqué plus de deux buts cette saison, c'était à Amiens contre des Verts de Reims. C'est un élément que tu vas mettre en avant dans ta causerie d'avant-match samedi ?
Pourquoi pas mais ce ne sont pas des choses sur lesquelles on insiste beaucoup. On sait très bien qu'on va affronter ce week-end le quatrième du championnat, qui dispose d'un effectif de haut niveau capable de jouer l'Europe. Ce match s'annonce très difficile pour nous. Mais on va quand même essayer de battre enfin un des cinq premiers du championnat. Ça ne nous est encore jamais arrivé en deux ans de Ligue 1 ! C'est un beau challenge pour mon équipe.

En attendant Ghoddos, en attendant que Guirassy se relève, comment gères-tu l'animation offensive de ton équipe ?
C'est un peu plus difficile, on l'a vu, c'est environ 50% de notre animation offensive qui a disparu. On essaye de faire au mieux même si malheureusement pour nous, depuis que Serhou Guirassy n'est pas là, on n'a pas marqué, que ce soit à Angers ou le week-end dernier contre Bordeaux. On espère vaincre le signe indien samedi, un petit 1-0 nous suffirait.

Tu as encore des cartouches offensives à ta disposition dont Moussa Konaté, lui aussi pisté par Sainté l'été dernier. Es-tu satisfait de sa saison, qui semble moins performante que la précédente ?
Lui aussi ? Il y a décidément beaucoup de rumeurs ! (rires) Il faut savoir que Moussa a été blessé quatre mois, il a eu une grave blessure aux adducteurs au mois de novembre. On ne peut donc pas lier ses statistiques d'une année à l'autre. Il sortait en plus de la Coupe du monde. Je suis satisfait de l'état d'esprit de Moussa. Comme tu dis, il y a des rumeurs qui l'envoient à droite ou à gauche mais c'est un joueur qui est reste totalement focalisé sur le projet collectif, c'est important pour l'entraîneur.

Tu entraînes un ancien Vert très expérimenté, Mathieu Bodmer. Joue-t-il un rôle important dans ton groupe ? Sera-t-il apte pour affronter Sainté ?
Il joue un rôle important du fait de son vécu et de ses qualités. Il a joué un rôle important cette année sur le terrain, il a été titulaire un paquet de fois sur la première partie de saison. Malheureusement pour nous, la saison passée il a vraiment été embêté par un mollet, cette blessure l'a éloigné sept mois des terrains. Depuis quinze jours il a un problème au dos, ce problème ne lui permet pas de s'entraîner. Il sera donc forfait pour la réception des Verts.

Alors que Sainté a claqué 7 pions lors des deux derniers matches sans son meilleur buteur, Amiens n'a pas trouvé le chemin des filets lors des deux dernières rencontres. Vas-tu essayer de relancer l'ancien pensionnaire du centre de formation de l'ASSE Romain Poyet pour tromper Stéphane Ruffier ?
Oui, il s'est entraîné ce matin, je vais voir si on le met ce week-end. Je trancherai après la séance de demain, je me laisse encore un temps de réflexion. Il est en forme, Romain, attention ! (rires) J'hésite car on a encore besoin de lui dans le staff. Quand je suis arrivé à Amiens, il était capitaine en National. On lui a proposé d'intégrer le staff à la fin de sa carrière de joueur. Il se forme, il est d'ailleurs en formation cette semaine à Clairefontaine. C'est quelqu'un qui a appris sur le tas, maintenant il commence à passer ses diplômes. C'est l'un de mes adjoints, il s'occupe particulièrement de la vidéo et travaille avec les attaquants de manière spécifique. Il apporte des qualités intéressantes. Je suis content de notre collaboration.

Tu collabores également avec le père d'un entraîneur actuel de l'ASSE...
Oui, avec Gérard Batlles. Je le connais très bien pour avoir déjà collaboré avec lui à Luzenac. A Amiens il supervise les adversaires, il suit aussi des joueurs qu'on pourrait recruter en post-formation. J'ai des atomes un peu crochus avec lui. J'apprécie aussi son fils Laurent, qui entraîne avec bonheur l'équipe réserve de l'ASSE. J'aimais déjà beaucoup le joueur, sa longue et belle carrière impose le respect. Je sais qu'il a eu son DEPF, il attend le bon moment pour passer le cap et prendre une écurie professionnelle. Je pense qu'il en a largement les compétences.

Ton équipe a pris un point par match depuis le début de saison. Tu comptes garder ce rythme jusqu'à la fin de saison. Avec un nul contre Sainté et 38 points en fin de saison, c'est le maintien assuré ?
Ce serait parfait, on signe de suite ! Je vais demander à Jean-Louis de nous laisser un point, ça nous irait bien ! (rires) C'est difficile de savoir le nombre de points qu'il faudra avoir cette saison pour se maintenir. Cela ne dépend pas que de nous mais des résultats des autres. Cette saison je pense que ça va se jouer aux alentours des 37 voire 36 points. Je ne pense pas que ça se joue à plus cette année.

Quel regard portes-tu sur la saison de l'ASSE ?
Le même regard que j'avais dès le match aller : c'est une belle équipe, armée pour l'Europe. Elle est d'ailleurs en train de montrer qu'elle est fidèle à ses objectifs de début de saison. Elle est quatrième à l'heure actuelle. L'ASSE est bien placée pour décrocher une place européenne au terme de ce sprint final. J'espère que les Verts vont nous laisser des points samedi puis gagner leur sept derniers matches pour finir européens. Ça marche comme deal ? (rires)

Tope-là Christophe ! Qu'as-tu pensé de la prestation de Sainté contre Nîmes ?
C'était un match plaisant à suivre, un match ouvert. Saint-Etienne s'est créé de nombreuses occasions, Nîmes aussi. On voit que cette équipe a énormément de possibilités, de capacités. Quand je vois en plus qu'il n'y avait pas Wahbi Khazri et Loïc Perrin qui vont très probablement faire leur retour contre nous... L'ASSE a un effectif bien sûr pas comparable au nôtre mais on va évidemment essayer de faire un bon match. Je signe pour un nul avec les deux mains.

La VAR a validé le but victorieux de Beric contre les Crocos. Ce n'est que justice, d'autant plus qu'il aurait dû obtenir un péno contre ton équipe au match aller, non ?
Oui, d'après ce qu'on a vu, bien sûr. Mais autant le but accordé à Beric contre Nîmes est tout à fait logique, autant le péno se siffle ou ne se siffle pas. Je préfère ne pas m'étendre sur la VAR parce que quand on est une petite équipe comme nous, elle nous avantage rarement. Peut-être qu'elle nous a avantagés à Saint-Etienne, c'est vrai, mais pour le reste... Ceci étant, je sais aussi que la VAR a rarement été favorable à Saint-Etienne cette saison.

Amiens n'a plus perdu depuis cinq matches. Peux-tu dévoiler les faiblesses mal exploitées de ton équipe pour qu'on mette un terme à cette inquiétante série ?
On n'a pas de faiblesse. On est très forts ! (rires)

La Licorne sera probablement à guichets fermés ce samedi. C'est le signe que les Verts font toujours recette ou ça montre qu'il y a un vrai élan populaire à Amiens entretenu par la bonne passe actuelle de ton équipe ?
Bien sûr Saint-Etienne attire toujours les foules mais c'est plutôt ta deuxième proposition que je mettrais en avant. On est à guichets fermés depuis quatre ou cinq matches. Il y a une énorme communion entre le stade et l'équipe. Les supporters voient une équipe qui montre des valeurs, c'est important dans une région comme ici. Contre Caen déjà, il y a un mois, on était à guichets fermés. C'était encore le cas dimanche dernier contre Bordeaux. Après, c'est un stade qui ne contient que 12 000 personnes, c'est plus facile d'être à guichets fermés que dans d'autres enceintes. Mais c'est important que notre petit stade soit bien garni. Saint-Etienne attire, c'est normal, mais j'espère que samedi les supporters seront là pour nous voir nous et pas pour voir Saint-Etienne.

Je t'annonce qu'ils verront les deux ! Évoquons ton avenir pour clôturer cet entretien. Tu n'as pas encore prolongé ton contrat à Amiens. Serais-tu intéressé par une aventure dans un club ayant des moyens et des objectifs plus importants ? Rêves-tu d'entraîner les Verts ?
Je suis en fin de contrat au 30 juin. Il n'y a pas de discussions à l'heure actuelle avec le club. Tant qu'il n'y a pas de maintien, il n'y a pas de discussions. Moi j'ai une envie, c'est de continuer d'entraîner au niveau Ligue 1 la saison prochaine. A Amiens, ça peut être une possibilité. Ailleurs ça peut en être aussi. Après, avoir plus de moyens, et bien oui, j'aimerais à titre personnel si c'est possible franchir un cap. Entraîner les Verts, ce serait un rêve. Mais c'est encore difficilement envisageable, c'est plutôt utopique. On dit qu'il faut toujours avoir des rêves dans la vie. Ce serait pour moi bien sûr un rêve.

 

Merci à Christophe pour sa disponibilité