Une deuxième très solide victoire de suite face à l'une des meilleures équipes du championnat : et si elle était lancée pour de bon, la machine ?


Le premier évènement de ce match, c’est la titularisation de Josuha Guilavogui, la première depuis son retour : des fils rompus en août se sont reconstitués, et les Verts ne s’en plaindront pas au vu de la prestation du Guil’, convaincant malgré une baisse de régime prévisible en fin de rencontre. Pour le reste, Galette n’étonne pas. En face, Ranieri remplace sans surprise Abidal, malade, par Isimat-Mirin. En revanche, le coach italien aligne Martial à la place de Rivière : c’est un choix étonnant, au vu du faible temps de jeu du bébé Lacombe depuis début 2014. Nous voilà donc face à un duel de 4-3-3.


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Mais comme on le voit bien sur l’image ci-dessus, les deux dispositifs sont pourtant bien différents dans leur ligne offensive. A Sainté, Brandao joue le pivot axial tandis que les deux ailiers attaquent certes, mais doivent également tenir de près les latéraux adverses. Il y a peu de permutations, sinon de temps à autres entre ailiers. A Monaco, c’est très différent : les trois attaquants sont plus ou moins interchangeables ; ce qui compte, c’est qu’il y en ait toujours deux qui soient proches pour fixer la défense, tandis que le troisième s’éloigne pour chercher l’espace. En phase défensive, leur consigne est d’abord de presser les relanceurs axiaux stéphanois…en aucun cas de tenir les latéraux. Et c’est là la grande faille de Monaco, que les Verts vont exploiter avec gourmandise en première mi-temps.

Nous avions avancé lors de la présentation du match que, si l’on se fiait à l’aller, la relance serait l’un des secteurs-clés de la rencontre. De fait, Monaco refait le coup de l’aller : énorme pressing sur Perrin et la sentinelle Clément, histoire de nous empêcher de sortir proprement. Mais Sainté a retenu les leçons : le pressing des Verts est haut et sans relâche, et les tsarévitchs ne sont pas à l’aise. Les deux équipes vont avoir tendance à allonger pour sauter le milieu – d’où un nombre significatif d’ouvertures échouant en touche. Rapidement, les Verts vont pourtant prendre le dessus : déjà, Mouss Sall confirme qu’il peut également bien relancer, ce qui complique la tâche des presseurs sudistes. Surtout, les latéraux sont systématiquement disponibles : Trémoulinas et Clerc ont de l’espace et le jeu devant eux. L’axe est certes globalement bloqué ; mais les stéphanois ont la maîtrise des ailes, et vont dicter leur rythme à la première mi-temps.

 

Sans aucun doute



Ce premier acte se découpe en trois mouvements : un premier quart d’heure où les Verts attaquent fort, un second où ils gèrent tranquillement, un troisième où ils reprennent leur domination territoriale. Au sein de ces mouvements, deux poussées sont à noter : une forézienne, autour du quart d’heure de jeu, avec en point d’orgue les deux corners –un à droite pour répéter (14’), un à gauche pour marquer (16’) – renvoyés dans les pieds de Lemoine qui fait 1 sur 2 à la minasse de 20 mètres, et ouvre logiquement le score. La seconde est monégasque, alors que les Verts sont dans un temps fort (38’) : il faut en deux minutes un sauvetage en dernier recours de Sall, un Ruffier décisif et Lemoine sur la ligne pour éviter l’égalisation. Un Lemoine qu’on retrouvera d’ailleurs très vite de l’autre côté du terrain, à deux doigts (de Subasic) du doublé (40’).

A la pause, Ranieri a bien saisi le problème des latéraux. Il change totalement de plan : dehors Martial et Moutinho ; bonjour Ocampos et Dirar. Ces deux-là sont des ailiers ; Monaco revient en 4-2-3-1, et les latéraux stéphanois ont maintenant un vis-à-vis, moins d’espace et moins de rayonnement. Malgré un début de seconde période très enlevé (tête trop molle de Guilavogui sur coup-franc, 46’ ; double occaze de Germain puis James Rodriguez qui butent sur Ruffier, 47’), le match se ferme. Sainté laisse la direction des opérations à Monaco, qui n’arrive à rien. Pire même : on sent très tôt que les Lithiques sont friables en contre dès qu’un Vert gagne un duel : Trémoulinas (59’), Hamouma (62’) mettent le feu après un dribble réussi. Même Bayal se paiera le luxe de chevauchées à terminer en position de frappe (80’, pour la plus belle). Les situations intéressantes se multiplieront, mais n’aboutiront qu’à peu de chose, la faute notamment à une mauvaise gestion du hors-jeu. Il faut dire que l’exploit individuel d’Hamouma, doublé d’une toile de Subasic, qui amène le second but (66’), met également un gros coup sur la tête de Rouges et Blancs incapables de réagir. Les Verts ne douteront à aucun moment.

Pour conclure, revenons sur l’un des faits marquants du match, totalement occulté par les résumés, et pourtant hautement regrettable. A la 33’, sur une intervention anodine, et alors que rien ne laissait présager cette catastrophe, Loïc Perrin s’est troué. Les images sont accablantes. Pour ne rien arranger, Valère Germain traînait dans le coin. Vraiment, cap'taine Loïc : tu nous as tellement habitués à la perfection (ou pas loin) jusqu'à présent que j'en suis encore sous le choc.