Monaco est le dernier adversaire de prestige à venir dans le Chaudron cette saison, comme lever de rideau d’un mois de mars costaud de chez costaud.
Monaco, Paris, Lyon, le déplacement traditionnellement perdu au Moustoir, enfin Sochaux pour le maintien : il y a des chances pour qu’on ne rigole pas beaucoup dans le mois qui vient. Faut se préparer à souffrir, les gars. En commençant par l’autre club de nouveaux riches.
1- Le parcours
On se demandait avant le début de saison si la mayonnaise prendrait rapidement sur le Rocher : c’est bien de faire venir des stars ; encore faut-il qu’elles jouent ensemble. Les doutes ont rapidement été levés : l’ASM a pris la tête du championnat dès la 3è journée, et ne l’a perdue qu’à la dixième. Et encore, si Monaco ne coure pas devant, c’est parce que le PSG va encore plus vite : les hommes de Ranieri sont quand même sur un rythme qui doit leur permettre de dépasser les 80 points cette saison ! La blessure de Falcao n’a pour l’instant pas amené de coup d’arrêt à une machine qui tourne bien.
Vaincre les tsarévitchs serait en effet une performance : en L1 seuls Lille (alors marchant sur l’eau) et Valenciennes (là, personne n’a compris) ont battu les coéquipiers de Rivière. Une bonne source d’inspiration pour Galette peut être cherchée du côté de la Champagne : Reims a en effet éliminé Monaco de Coupe de la Ligue (1-0), et posé de gros problèmes aux Sudistes en championnat (nul à Delaune, et défaite à la dernière minute à Louis II).
2- L’effectif
Dans les buts, Subasic ne laisse sa place à Romero qu’en coupe.
Ranieri n’a pas encore cédé aux sirènes de la défense à trois : les Verts auront face à eux un bon vieux rideau à 4. La charnière Carvalho-Abidal, qui affiche 69 ans au compteur, garde la préférence du coach. Raggi et Isimat-Mirin dépannent en cas d’absence de l’un des papys. On attend encore les grands débuts d’Abdennour, recruté cet hiver, mais empêché par une blessure. Sur les côtés, la hiérarchie est claire : Kurzawa devant le nouveau venu Echiejile à main gauche ; Fabinho devant Raggi à main droite.
Dans l’entrejeu, le trio Kondogbia/Toulalan/Moutinho a si belle allure, que le 4-2-3-1 strict a quasiment disparu du Rocher. Obbadi est la quatrième roue du carrosse.
Devant, depuis que Falcao est sur le flanc, la paire Germain/Rivière, soutenue par James Rodriguez, ambiance la Principauté – si l’on peut dire, le stade Louis II n’affichant que l’avant-dernier taux de remplissage de L1 malgré les stars et les résultats. Lucas Ocampos est le remplaçant de premier choix, devant Martial, Dirar (revenu légèrement en grâce) et Ferreira Carrasco (passé progressivement de titulaire régulier à réserviste depuis l’automne, pour des raisons extra-sportives). L’intégration progressive de Berbatov va sans doute redistribuer un peu les cartes.
L'équipe possible :
Un onze-type se dégage assez nettement des dernières semaines de compétition : Subasic – Fabinho, Carvalho, Abidal, Kurzawa – Toulalan, Kondogbia, Moutinho – James Rodriguez, Germain, Rivière. Reste à savoir si Ranieri pratiquera un peu de turn-over, ou s’il estimera qu’une de ses recrues hivernales (Echiejile, Abdennour, Berbatov) est mûre pour une première titularisation en L1.
3– Souviens-toi la dernière fois
Privé notamment de Loïc Perrin, Jérémy Clément et de ses deux avant-centres, Galette n'arrive pas sur le Rocher avec toutes ses armes à disposition, d'autant que Corgnet revient de blessure et est trop juste pour prétendre à la titularisation. Autrement dit : il lui manque en même temps les joueurs-clés qui font tenir son 4-3-3 et son 4-2-3-1.
Plutôt que d'innover, le coach stéphanois choisit le 4-3-3. C'est sans doute ce qu'avait anticipé son homologue : le pressing monégasque est particulièrement bien organisé, et musèle littéralement toutes les velléités stéphanoises. Sans se montrer extrêmement dangereux, Monaco marque sur l'une de ses seules occasions, et mène au terme d'une première mi-temps à peine plus rythmée qu'un film de Jim Jarmush. Dans les vestiaires, changement de stratégie : Sainté revient en 4-2-3-1 avec Cohade un cran plus haut, et décide de prendre Monaco à la gorge : cela paye immédiatement avec l'égalisation d'Hamouma. La fin de match est ouverte ; Sainté a l'occasion de prendre l'avantage (Cognet, 80' ; Gradel, 84') : mais c'est Ocampos qui arrache les trois point au terme d'une action litigieuse (87').
Si l'on se fie à ce match, la clé de la rencontre de samedi pourrait bien être la relance. Celle des Verts à la récupération du ballon, bien entendu, pour s’extirper du pressing et avoir la maîtrise du jeu ; mais également celle de Monaco : le temps fort des stéphanois a en effet correspondu avec la neutralisation de Carvalho et de Moutinho, les deux rampes de lancement monégasques ce soir-là.