Avec environ 60% de possession lors de leurs deux derniers matchs, les Verts ont fait le jeu et ont essayé de construire des actions, avec plus ou moins de réussite. Retour en images sur les fondations des attaques Stéphanoises contre Bastia et Mainz.


Le circuit de relance stéphanois en 4-3-3 est en général simple : gardien - Perrin - Selnaes qui distribue ensuite vers ses milieux relayeurs ou les latéraux. Ou, s'il n'a pas des possibilités, il repasse par ses défenseurs centraux, pour recommencer, avec de la patience, en attendant qu'une faille soit créée. C'est assez simple et standard, la qualité de passe de Perrin et Selnaes fait en général la différence, mais pas seulement. Un autre ingrédient est nécessaire : les déplacements sans ballon des autres joueurs, surtout des milieux relayeurs. Pour mieux comprendre les attaques placées des Verts, regardons des exemples des deux derniers matchs.

Contre Bastia


Les Corses ont proposé un 4-3-3 assez bas sur le terrain, laissant leur avant-centre (AC) presser à lui tout seul les défenseurs Stéphanois. Sans surprise, un seul joueur pris dans le triangle centraux - Selnaes n'a aucune chance pour empêcher une relance propre, notre meneur reculé est facilement trouvable. Il peut donc orienté le jeu, soit vers l'avant, soit en passant de nouveau par ses centraux, comme dans cet exemple :


On peut voir la ligne des trois milieux centraux de Bastia (MC) qui doivent gérer nos deux relayeurs (Pajot et Veretout), les ailiers corses s'occupant naturellement de nos latéraux. Dans cet exemple, le ballon circule entre Perrin, Selnaes et Lacroix pour arriver sur le côté droit à Malcuit 10 secondes plus tard. C'est bouché de ce côté, alors on repasse par le triangle derrière :

 
Cependant, cette fois-ci, les données au milieu ont changé : Pajot s'est projeté vers l'avant en même temps que Beric décroche pour faire un appel. C'est un mouvement dans le vide, censé concentrer l'attention des Corses, pendant que le ballon, suivant son trajet habituel central - Selnaes - central, arrive de nouveau à Perrin, 5 secondes plus tard :
 


Et maintenant c'est Veretout qui fait un appel en profondeur, pendant que Pajot revient au milieu du terrain, un vrai exemple du double pivot qui n'a pas trop marché contre Bordeaux. La défense adverse était attirée d'un côté, ce qui crée de l'espace pour Veretout, entre le latéral (au marquage de Tannane, pas dans le cadre), le défenseur central (qui a du serrer à gauche quand Pajot s'est projeté et Beric a décroché) et derrière son milieu central.

La suite de l'action n'est pas importante (le latéral doit bloquer Veretout, libérant ainsi Tannane qui est trouvé par Perrin), c'était juste un exemple d'attaque stéphanoise. Attaque construite sur deux piliers : un Selnaes facile à trouver au centre du terrain et des appels en double pivot des deux relayeurs.

Contre Mainz


Quelques jours auparavant, en Allemagne, ça n'a pas été si facile, pour deux raisons simples. La principale est que Mainz jouait avec un élément offensif supplémentaire (le "10" dans un 4-2-3-1) et le jeu stéphanois avait été bien décrypté. Ainsi, les quatre offensifs Allemands ont effectué un bon pressing qui avait comme but d'empêcher une relance propre et pas forcement de récupérer le ballon :

 
 
Deux joueurs, l'avant-centre et le "10", coupaient les angles de passe entre les centraux et Selnaes et rien que par ça, ils ont empêché une relance propre. Ce qui forçait un circuit de passe stéphanois vers un de nos latéraux. Et les deux ailiers adverses se positionnaient pour couper les passes vers l'intérieur (donc vers Selnaes ou un autre milieu), nous forçant ainsi de jouer le long des lignes de touche.
 
 
Pour pousser le vice encore plus loin, de temps en temps le "10" adverse faisait une montée quand le ballon était dans les pieds de Perrin, mais quasiment jamais quand c'était KTC qui l'avait. Le but était d'empêcher notre capitaine de faire une longue relance et de nous forcer la faire avec le défenseur moins à l'aise dans ce registre. KTC a fini ainsi le match avec deux fois plus des longues passes que Perrin.
 
Cette première ligne de défense à 4 nous a bien gêné et on a eu du mal à construire en partant de derrière. Par contre, tout a changé à l'ouverture du score : les Allemands ont arrêté le pressing et ont fait un pas en arrière, nous laissant ainsi construire et attaquer proprement. En même temps, Galtier avait déjà prévu une solution tactique pour s'en sortir, le passage à deux milieux défensifs, Selnaes et Lemoine (puis Veretout), pour ouvrir plus des possibilités de passe pour nos défenseurs.
 
En conférence de presse d'après match, le coach stéphanois était assez remonté sur le manque des appels et sur le fait qu'il a du changer de dispositif tactique pour y parvenir. Et il a tout à fait raison, dans un système avec deux milieux relayeurs, rien n'empêche un d'entre eux de descendre bas et offrir une possibilité de passe supplémentaire à nos centraux. Lemoine et Dabo l'ont fait que trop rarement et ce manque de mouvement sans ballon a détruit nos ambitions offensives autant que le pressing de Mainz.

 

Conclusions


On a un jeu qui se met en place peu à peu, avec beaucoup des nouveaux joueurs, mais on construit nos attaques et on est patients. Quand on met les ingrédients nécessaires, ça marche, même si cette construction de jeu a comme but seulement de créer des décalages et amener le ballon dans les 30 derniers mètres adverses - à partir de là c'est aux attaquants de faire la différence et pour l'instant cette partie coince encore un peu. On remarque qu'il est possible de contrer la relance stéphanoise, avec un pressing des quatre éléments offensifs comme Mainz l'a fait ou avec un marquage individuel comme Toulouse, mais c'est dur physiquement pour les adversaires, il faut être patient pour les fatiguer. Et tant qu'il y a du mouvent, on peut contourner ce pressing, ce qui nous donne droit à espérer encore plus de jeu de la part de nos Verts.

 

 

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