Voici les résultats d'un sondage que même dans leurs rêves les plus fous les stratèges de l'Élysée n'auraient pu imaginer. À la demande du Point, Ipsos a interrogé un panel de Français sur une question : « Qui, d'après vous, parmi ces personnalités, ferait un meilleur ou un moins bon président qu'Emmanuel Macron ? » Ils étaient vingt-trois sur la ligne de départ. À l'arrivée, sur le papier, aucun d'entre eux n'est jugé meilleur que l'actuel chef de l'État.
« Certes, Emmanuel Macron n'a pas une bonne image dans l'opinion, mais quand on le teste face à des rivaux possibles, il gagne à chaque fois, et le plus souvent de façon large, commente Federico Vacas, d'Ipsos. Le président tire sa principale force de la faiblesse de ses adversaires. Cette étude relativise son déficit de popularité. »
Rejet des populistes. Dans son camp, Emmanuel Macron n'est « challengé » par personne. Édouard Philippe ne ferait un meilleur président que pour 8 % des sondés - et 27 % jugent qu'il serait moins bon.
C'était attendu : Marine Le Pen est bien classée, puisque 24 % des sondés considèrent qu'elle ferait une meilleure présidente. Mais la présidente du Rassemblement national est récusée par près de la moitié des Français interrogés, rejet massif qui affecte tout autant sa nièce Marion Maréchal que le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Les populistes ne convainquent pas comme potentielles forces d'alternance au pouvoir.
Détail croustillant : les scores de Nicolas Hulot. Sans grande surprise, celui qui reste l'une des personnalités les plus populaires arrive en troisième position. Il est crédité de très peu de points positifs (5 %) chez les partisans de Macron, mais atteint un soutien important non seulement dans « sa » famille écologiste, bien sûr, mais aussi chez les Insoumis - pour 43 % d'entre eux, il ferait mieux que Macron.
Profitant d'un désert de « présidentiables » socialistes, Ségolène Royal ne se place pas trop mal ; et François Hollande bénéficie d'un - surprenant - regain de popularité, 20 % de nos sondés considérant qu'il serait meilleur que son successeur
Mais le « roi » de cette étude, qui confirme là son grand retour en force, c'est Nicolas Sarkozy. L'ancien président de la République est le seul à pouvoir rivaliser avec Emmanuel Macron. Le naguère impétueux Sarkozy incarnerait-il désormais, en ces temps chahutés, une certaine stabilité ? Ce leader expérimenté plaît aux jeunes de moins de 35 ans : ils sont majoritaires - 28 %, contre 24 % - à juger qu'il serait aujourd'hui un meilleur président qu'Emmanuel Macron. Il séduit les femmes : 26 % d'entre elles (contre 23 %) le préféreraient comme chef de l'État. Il bénéficie aussi d'une image positive, solide auprès des sympathisants lepénistes : pour 44 % d'entre eux, l'ex-président ferait mieux que Macron. Sarkozy, le recours en grâce