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Les Casistes ont deux missions : le maintien et la promotion du rugby de haut niveau dans la région
Et si le chiffre treize leur avait porté chance. Recalés l'an passé en quart de finale du championnat de France de Fédérale 2 pour apparaître parmi les douze clubs invités à rejoindre la division supérieure, les rugbymen stéphanois ont été repêchés in extremis, fin juin, à la suite du désistement des Gersois de Lombez-Samatan.
Cette décision espérée par les dirigeants, joueurs et sympathisants du CASE les a cependant plongés dans une nouvelle dimension. Celle de l'antichambre du rugby professionnel où le Sud-Ouest se taille encore et toujours la part du lion. Vingt-deux des quarante-huit équipes que la Fédérale 1 héberge proviennent du berceau même de l'Ovalie. Dans ce contexte, Saint-Étienne va devoir se faire une place et prouver que le XV a toute sa légitimité dans une région où le rugby de haut niveau se situait jusqu'alors à une heure et demie de route, à Clermont-Ferrand ou Bourgoin-Jallieu. Encore faut-il que le club en ait les moyens (lire par ailleurs).
Le budget en question
Les dirigeants du CASE aimeraient bénéficier d'un traitement égalitaire avec les autres sports qui évoluent au même niveau / Maxime Jegat
Les dirigeants du CASE aimeraient bénéficier d'un traitement égalitaire avec les autres sports qui évoluent au même niveau / Maxime Jegat
Crise ou pas crise, la montée en Fédérale 1 oblige inéluctablement à une augmentation de budget. De 750 000 euros en Fédérale 2, il passera cette année à 850 000. En effet, le déplacement chaque week-end de quarante-quatre joueurs prévus sur la feuille de match, obligés de loger à l'hôtel ou d'emprunter l'avion pour se rendre dans les destinations les plus lointaines (Nice, Béziers, Tournefeuille) va peser sur les dépenses. Ajouter à cela une augmentation conséquente de la masse salariale avec le recrutement de deux nouveaux éducateurs et de huit joueurs supplémentaires par rapport à l'effectif de la saison dernière et la différence de 100 000 euros se retrouve comme une évidence. Pour autant, le CASE possède un budget dans la moyenne des clubs de son rang. Entre Béziers et ses 4 millions d'euros et Tournefeuille avec 440 000, le club stéphanois se situe dans le ventre mou financier de sa poule. « Cela devrait être suffisant pour le maintien, confirme Jean-Marc Boudon, président du CASE rugby, même si je pense que l'on bouclera plutôt à 890 000. »
Si, comme le prouve Arnaud Zapotocky, commercial chez Média Sport Promotion chargé du marketing au CASE, les sponsors sont au rendez-vous - « Nous en avons cent dix qui ont confirmé leur engagement et nous comptons en faire rentrer quarante de plus en fin d'année » - l'interrogation vient plutôt de l'engagement financier de la mairie de Saint-Étienne. « Je ne suis pas certain que nos interlocuteurs savent à quel niveau on évolue », s'inquiète le président. « Dans un budget de n'importe quel club de F1, l'enveloppe d'une municipalité correspond à environ 30 % du budget total. Aujourd'hui nous sommes à 10, il y a une marge. Nous aimerions avoir un traitement égalitaire avec les autres sports qui évoluent au même niveau que nous et ce n'est pas le cas aujourd'hui. Alors, on attend une réponse ». A l'heure où le CASE doit rendre un prévisionnel à la DNACG, histoire de bien démarrer la saison, on peut affirmer que le temps presse du côté de l'Etivallière.
Si l'objectif maintien débutera le 20 septembre, lors de l'ouverture du championnat à Monteux, dans le Vaucluse, l'opération séduction auprès du grand public ouvrira ses portes le 4 octobre pour la réception de Châteaurenard (Bouches-du Rhône) à l'Etivallière.
Ce travail de longue haleine, dans un département où le football et le basket occupent une place importante, a débuté depuis quelques années déjà. Mais il va profiter cette saison d'une formidable vitrine venue de l'Hérault. Le hasard de la composition des poules a bien fait les choses en offrant aux Foréziens un monument du rugby national. Béziers et ses onze Boucliers de Brennus font certes figure d'épouvantail sportivement parlant, mais représentent un incroyable coup de projecteur pour promouvoir la discipline et surtout pousser le club stéphanois sur le devant de la scène.
Une scène qui pourrait être Geoffroy-Guichard. Si la réponse de Saint-Étienne Métropole est attendue avec une certaine impatience, les dirigeants du CASE multiplient d'ores et déjà les initiatives pour faire de ce 7 novembre une date à marquer d'une pierre blanche. Plus de quinze mille jeunes, issus des clubs du comité du Lyonnais mais également des centres sociaux, pourraient être invités à assister à une rencontre que la chaîne Eurosport souhaite diffuser. A Béziers aussi, l'hypothèse d'évoluer dans le Chaudron soulève l'enthousiasme puisqu'on n'hésite pas à annoncer la présence de deux mille supporters. La magie verte est décidément toujours aussi vive. C'est la raison pour laquelle la couleur de l'espoir devrait faire son apparition sur les épaules et les manches d'un maillot rouge et blanc que les Casistes veulent porter de plus en plus haut.
Thierry Séauve