Diawara: "C'est du plaisir"
À bientôt 25 ans, Yakhouba Diawara est un joueur que l'on connaît peu en France, même s'il évolue en NBA. Après être passé par les championnats universitaires américains puis être revenu un an en Europe, l'ex-Dijonnais a signé un contrat de deux ans avec les Denver Nuggets en 2006. Capable d'évoluer aussi bien à l'aile qu'à l'arrière, sa polyvalence a plu à Claude Bergeaud, le sélectionneur de l'équipe de France. À un mois de l'Euro en Espagne (3-16 septembre), Diawara a confié ses premières impressions durant sonstage à Divonne-les-Bains.
Yakhouba, vous êtes nouveau dans le groupe. Comment se passe votre intégration ?
Ça se passe très bien. C'est ma première sélection depuis celle avec les juniors, lorsque nous avons gagné les Championnats d'Europe (en 2000, Ndlr). J'observe, j'apprends, j'essaye de m'intégrer très vite car on n'a pas beaucoup de temps. Je regarde autour et j'essaye de me situer par rapport aux autres.
Vous auriez pu l'intégrer dès l'an dernier cette équipe de France, mais vous aviez fait le choix de partir tenter votre chance aux Etats-Unis dans les camps d'été.
Oui, c'était un choix particulier pour ma carrière. Je ne le regrette pas du tout. J'avais pris ma propre décision. Les deux sont importants, mais différents. La NBA c'est une carrière. L'équipe de France, c'est le plaisir de porter le maillot de son pays. Les deux se sont croisés, donc tant mieux.
Vous êtes un des joueurs français évoluant en NBA que l'on connaît le moins. Cet Euro, c'est pour vous l'occasion de vous faire connaître du public Français ?
Oui, c'est sûr qu'on ne me connaît pas beaucoup. Je suis parti aux Etats-Unis à 18 ans. J'ai fait des va et vient, et quand j'ai joué en France et en Italie, je ne suis pas resté plus de trois mois et demi. On a tous des parcours différents. Le mien est très différent par rapport aux autres. Je vais bien sûr essayer de me montrer, de faire un bon championnat et de gagner un billet pour les Jeux Olympiques.
Quelles sont vos ambitions personnelles ?
Je n'ai pas vraiment d'ambitions personnelles. Cela passe plus par l'équipe de France, par le collectif. Il faut gagner. Le côté personnel, c'est prendre du plaisir.
"Le potentiel de cette équipe est très fort"
Claude Bergeaud a utilisé l'expression de 'couteau suisse' pour vous définir. Qu'est-ce que vous en pensez ?
On peut faire beaucoup de chose avec un couteau suisse, donc c'est plutôt bien. Je peux défendre sur les postes 1, 2, 3 et 4, je peux attaquer en 2, en 3 et en 4 aussi. Je peux faire beaucoup de choses. Quand une personne peut faire plusieurs choses, au lieu de prendre 4 joueurs, tu peux en prendre qu'un ou deux. Donc c'est un grand compliment.
Quelle position a votre préférence ?
Je n'ai pas de préférence. À Dijon je jouais ailier-fort, en Italie ailier, et maintenant que je suis en NBA, je suis arrière. J'ai l'habitude de changer souvent de postes.
L'équipe de France a gagné face à la Suisse, samedi dernier, sans Tony Parker (blessé à la cheville), ni Boris Diaw (problème d'assurance), ni Frédéric Weis (malade). C'est une bonne chose, non ?
Oui, on a gagné en sachant qu'on avait trois joueurs blessés et qu'on était fatigué. L'essentiel c'est de rester groupé et concentré. Même avec trois joueurs en moins, il en reste toujours 11. Il fallait faire le boulot, et je pense qu'on l'a fait. C'était le premier match, donc il y a eu un peu de tout, des balles perdues notamment. Il fallait qu'on se trouve car on avait jusque-là pas beaucoup joué ensemble. Moi j'essaye de me situer, d'apprendre auprès des uns et des autres et d'avancer.
Vous jouerez également votre qualification aux Jeux Olympiques lors de cet Euro. Cela rajoute-il une pression supplémentaire ?
On est plus concentré sur nous. Chaque année on perd avant la finale. Il faut essayer de faire un gros truc cette année et se donner à 100%. Le potentiel de cette équipe est très fort. Tous les ans, le niveau est très bon. Après, c'est à nous de faire la différence. L'équipe qui nous fait peur c'est l'équipe de France.
Cet Euro ne vous laisse pas vraiment le temps de souffler ?
J'ai plutôt l'habitude d'enchaîner les compétitions. Après l'Université j'ai fait les camps d'été aux Etats-Unis, et je suis arrivé directement après à Dijon. C'est un peu difficile, c'est vrai, mais j'essaye de gérer ça tranquillement. Je crois qu'après l'Euro, qui se termine le 16 septembre, je ne reprendrai pas avant le 1er octobre. J'essayerai donc de bien me relaxer, me reposer. Car si en plus on se qualifie pour les JO, ce sera la même chose l'an prochain. Il faut être professionnel dans la vie de tous les jours. Et comme ce sont de bonnes expériences, on ne peut pas passer à côté.
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