Poteau gauche wrote:Poteau gauche wrote:Le prestigieux
Guardian nous consacre aujourd'hui un long papier :
https://www.theguardian.com/football/bl ... car-garcia
L'un d'entre vous maitrisant bien la langue de Keira Knightley
pourrait-il nous proposer une traduction des passages les plus intéressants en vue d'un potin ? Merci !
Le potonaute Alex Dias, qui n'est pas bilingue, a pris le temps de nous proposer la traduction suivante. On le remercie, c'est une bonne trame de départ
. Certaines formulations sont sans doute perfectibles, n'hésitez pas à proposer des améliorations !
En regardant Saint-Étienne contre Amiens samedi, on aurait difficilement pensé que les hôtes jouaient un promu à la maison. Dans les premières phases de jeu, la défense et le milieu de terrain ont joué un grand nombre de ballons en passes longues, essayant de trouver des espaces dans le dos et sur les ailes. Ce qui s’est avéré payant contre les Picards. Les hôtes ont obtenu un penalty converti par le jeune Jonathan Bamba. Mais l'impression générale était que le jeu s’inscrivait dans la continuité dans le style terne de l'ancien manager Christophe Galtier. Un tel manque d'imagination était à peine ce qu'on aurait pu imaginer lorsque le club a annoncé la signature de l'ancien joueur de Barcelone Óscar García pour remplacer Galtier cet été.
L'éthique de Barcelone, en particulier pendant et après le règne du regretté Johan Cruyff, a notamment été la possession et le jeu de passes, mélangeant l'éclat sublime individuels des joueurs avec une approche méthodique qui a fait son succès. García n'a pas échappé à son héritage tactique dans le passé, notamment à Brighton du côté de l’Angleterre. Cependant, le succès n’a pas été au rendez-vous. Il a obtenu titres et championnats en Israël et en Autriche, mais l'Espagnol gérait des effectifs de clubs disposant de ressources financières bien supérieurs à celles des principaux concurrents.
Son arrivée du côté du Stade Geoffroy-Guichard a même été vu par beaucoup comme un prix de consolation, alors que Patrick Vieira avait rejeté les avances du club avant le rendez-vous de García. Bien que García n'ait pas été le premier choix du club, il l'a pris dans la foulée, souhaitant appliquer les leçons de Cruyff en Ligue 1, un championnat plus intense physiquement.
Alors que Saint-Étienne est actuellement à égalité de point avec Monaco et Paris Saint-Germain, avec un bilan parfait après trois matchs, cela pourrait se terminer rapidement avec le voyage du vendredi au Parc des Princes. En cas de défaite contre les parisiens, García aura encore une chance réelle d'améliorer la position de son équipe : une huitième place décevante sous Galtier.
Ce n'était pas seulement le placement de l'équipe qui avait engendré de la frustration dans la vallée du Rhône, mais plutôt les méthodes de Galtier, qui avaient finis par être lourdes. Cet étrange état de jeu, conjugué aux relations compliquées avec Bryan Dabo et Oussama Tannane, ont marqué la fin de l’ère Galtier malgré ses impressionnants résultats. Compte tenu du pedigree de García, beaucoup attendaient une réforme du côté de Sainté. Une approche axée sur la possession, et non ce qui a été offert contre Amiens samedi. On serait négligent en imaginant que ce nouveau Saint-Étienne applique les leçons de Cruyff.
Ce n'est pas le « Football Total », pour être juste, mais les statistiques de possession et de passes enregistrées par Saint-Étienne sont un peu trompeuses, car elles masquent l'importance d'un des principes fondamentaux du système de Cruyff, celui de la récupération de balles et de la posession. À maintes reprises, samedi, les hôtes ont récupéré la possession avant de perdre rapidement la balle quelques instants plus tard. La différence de qualité entre, par exemple, Saidy Janko et Dani Alves est que la balle a été perdue plus fréquemment. L’empressement et la fluidité des joueurs du milieu de terrain est que, même sans possession, ils n'étaient jamais en position de contrôler le jeu et souvent dans des positions dangereuses.
À maintes reprises, les trois milieux de terrain, Dabo, Ole Selnaes et Assane Dioussé, se sont déplacés vers l'avant, permettant au trio d'attaque d’élargir et d'étirer le jeu. Sainté a mieux maitrisé la seconde mi-temps, ils comptent encore sur leur énergie, peut-être leur chance dans une certaine mesure. Kévin Théophile-Catherine avait déjà dégagé un tir de la ligne d'un coin dans la première période, et Tanguy N'Dombélé a frappé le bois aussi. L’écart final semblait flatteur pour les joueurs de Saint-Etienne qui ont marqué de nouveau grâce à Dabo profitant du gardien d'Amiens, Régis Gurtner, qui n’est pas parvenu à tenir au ballon
Les sceptiques pourraient ajouter que le calibre des adversaires auxquels Saint-Étienne ont fait face lors de leurs deux victoires précédentes est faibles. Caen et Nice ne sont certainement pas des favoris pour la relégation, mais aucun des deux membres ne s'est distingué en attaque cette saison. En effet, du côté normand on aurait pu se considérer comme malheureux le week-end dernier, ayant également, comme Amiens, frappé le bois lors de leur défaite face aux verts.
Pourtant, García mérite la confiance accordé pour la façon dont il a façonné cette équipe, non seulement dans leur approche, mais aussi en termes de personnel. Il a habilement mélangé de nouveaux joueurs et des jeunes dans le noyau expérimenté de l'équipe, et un sentiment d'unité et de conviction dans l'équipe est déjà bien présent. Loïc Perrin, Stéphane Ruffier et Théophile-Catherine restent toujours aussi solides, alors que l'inventivité de Romain Hamouma est encore la clé de l'attaque, mais d'autres joueurs moins familiers ont également attiré l'attention.
Parmi eux, le jeune arrière Ronaël Pierre-Gabriel, qui a principalement joué à gauche cette saison, confirme depuis le départ de Kévin Malcuit. Plein d'énergie en attaque mais aussi disciplinée défensivement, RPG a également été rejoint par le produit de l'académie Bamba en attaque et le tout jeune jeune milieu Dioussé. Bamba a impressionnée lors de son prêt à Angers la saison passée, et cherche à continuer sa trajectoire ascendante, avec la liberté et la frénésie de l'approche de García, tandis que Dioussé, jouant dans le milieu de terrain central à la place du blessé Vincent Pajot, fait preuve d’une présence énergique similaire.
Dans la conférence de presse d’après-match, García s'est enthousiasmé de la foi de son équipe dans la jeunesse (Selnaes, Janko et Tannane ont tous aussi 23 ans ou moins), en disant: "Pour moi, tout le monde est au même niveau. Je ne remarque pas si un joueur est une présence d’ancien dans le vestiaire, s'il est un nouvel arrivé, un produit du centre de formation. J'aime travailler avec de jeunes joueurs, mais je ne m'intéresse pas à l'âge de mes joueurs. Ce qui est important pour moi, c'est que les joueurs s'entendent bien et progressent, et c'est actuellement le cas ".
Tout s’appuyant sur de jeunes combattants, García peut compter sur les retours de Dabo et Tannane. Egratignés par Galtier, la paire n'a pas été très utilisé la saison dernière. En particulier Dabo, achété pour 4 millions d'euros, un investissement important pour le club des Verts, il a été considéré comme l'un des transferts le plus décevant de la saison. Cette saison, il est de retour à son meilleur niveau, celui de Montpellier. Sa longue foulée lui permettant de couvrir d'énormes quantités de terrain en milieu de terrain, à la fois briser le jeu et aider l'attaque. Tannane, qui n'a pas participé samedi, a également impressionné, démarrant et décrochant une passe décisive contre Nice, bien qu'il puisse éventuellement se retrouver sur le banc avec le retour Loïs Diony, Hamouma et Bamba devraient être le premier choix attaque.
Bien que Saint-Étienne ait probablement pris sa chance contre une opposition moyenne samedi, trois victoires sont néanmoins impressionnantes, et montrent l'influence du manager. En permettant à ses joueurs une plus longue laisse que Galtier, García a nettement amélioré l'esprit de l'équipe et ses performances. S'il n'a pas apporté l'esthétique de Barcelone dans la Loire, il a au moins apporté une joie de vivre qui manquait depuis longtemps. Encore une fois, un voyage à Paris sera beaucoup plus révélateur que leurs matchs d'ouverture, mais García et Saint-Étienne, jouant librement des attentes, sont la première surprise de la Ligue 1, et c'est certainement quelque chose à savourer après l'austérité générale du passé récent..