Tres beau discours, du Hmon, un ideal mais alors completement deconnecté de la realité.alexioninho wrote:Olaf wrote:Après, sur les thématiques favorites du FN, je ne pense pas qu’il faille simplement tourner le dos, en disant « bouh les mauvais ». Elles expriment aussi de réelles questions, sur lesquelles il me semble important de revenir, et ce même si je ne partage pas du tout les conclusions et les propositions de solutions frontistes.
- la sortie de l'€ : je n'y suis pas favorable personnellement ; mais la question de la monnaie devrait être re-politisée. On nous affirme comme une nécessité la supposée neutralité de la gestion de la BCE et la maîtrise de l'inflation comme seul horizon de la politique monétaire. C'est un problème qu'il n'y ait pas de débat. Je pense qu'il faut sortir du dogme de la monnaie unique, et réfléchir plutôt en termes de pluralité des monnaies (voire des formes de revenu) et de leur articulation. De toute façon, on y est déjà : les monnaies alternatives (liées à un territoire spécifique, ou le bitcoin, ou même les points fidélité de certaines enseignes...) émergent d'elles-mêmes.
- la question de l’Europe et de la souveraineté : c’est évident qu’il faut en parler. On est nombreux, et pas forcément d’extrême droite, à être des cocus du TCE. On est nombreux, et pas forcément d’extrême-droite, à dénoncer le fait que cette Europe-là serve d’abord les intérêts du grand capital.
- la question de la préférence nationale : là aussi, il faudrait pouvoir en débattre. "Qu'est-ce qu'être Français ?" n'appelle pas une réponse simple, et surtout pas une réponse figée, ni aujourd’hui ni demain. La transition d’une France culturellement homogène à la Astérix vers une France multiculturelle ne se fait pas sans frottements, et c’est normal ; se contenter d’opposer de belles valeurs aux peurs ne suffit pas. Notre civilisation capitaliste se caractérise par la destruction des repères traditionnels et de ce qui peut donner un sens au quotidien : rien d’illogique à ce que la nation/la patrie apparaisse comme une valeur refuge - qu’il faut dépoussiérer plutôt que de tenter de la ressusciter tel qu’il y a un siècle, à mon avis…
- la question de l’immigration, et surtout des réfugiés : Bien sûr que dans un contexte de paupérisation générale des classes les plus fragiles et de chômage de masse, l’arrivée plus massive que par le passé de personnes qui fuient leur pays et arrivent en France sans rien est plus problématique qu’à l’époque où il suffisait de se présenter sur un chantier pour avoir du taf. Là encore, les belles valeurs ne suffisent pas. Mais là encore, cela fait appel à des problématiques bien plus larges que la simple question des frontières et de la police, qui ne sont que des rustines sur une jambe de bois.
- la question de la sécurité : d’où vient ce sentiment de peur permanent ? C’est quand même fou que, dans le même temps où l’on peut objectivement prétendre que la France n’a jamais été un pays aussi sûr qu’aujourd’hui – à quelques territoires près -, le sentiment d’insécurité soit aussi répandu et aussi fort. Il y a vraiment quelque chose à creuser.
- la politique internationale : nous sommes quand même dans une soi-disant démocratie, porteuse de paix et de valeurs universelles, mais où le chef de l’Etat peut envoyer l’armée guerroyer aux confins de la planète sans demander l’autorisation à qui que ce soit, et ce pour des motifs douteux – la palme revenant à Sarkozy avec l’invasion de la Lybie.
On en revient au plus gros problème de notre supposée démocratie : elle est incapable de garantir le débat. Elle n'organise que la confrontation de points de vue radicalisés, et in fine la victoire de l’immobilisme gestionnaire. D’où, je pense, l’extrême urgence de soutenir ceux qui prônent une refonte globale de nos institutions. La première pierre à poser, elle est là.
Le problème est qu'il est difficile de débattre sereinement lorsque le débat est capté par une minorité qui prône des solutions démagogiques et destructrices.
1) Sur l'Euro. On est assez d'accord sur le constat. le retour au Franc est aussi un retour aux solutions antérieurs et aux dévaluations au petit matin qui permettait de solutionner bien des problèmes et des laisser aller budgétaires. Laisser de la dette aux générations futures n'est pas non plus la solution si on veut être un peu sérieux. Deux zones Euro seraient peut être plus appropriés. Les monnaies alternatives peuvent permettre de sortir du tout monétaire notamment lorsque le territoire concerné reste à taille humaine : je pense ici au quartier par exemple qui peut trouver une manière de revivre
2) L'Europe n'est celle que l'on aimerait, mais le retour à l'Europe des nations n'est pas non plus la solution. C'est à l'intérieur de l'Europe qu'il faut se battre. Il y a de belles idées à mettre en oeuvre au sein de l'Europe pour qu'elle ne soit pas qu'économique et financière. Mais ce sont souvent ceux qui dénoncent l'Europe marchande qui bloquent paradoxalement toute intégrations supplémentaire au nom de la nation fossilisée (et même à gauche) sans voir que l'Europe peut permettre un surplus de libertés locales. Au FN qui pose Nation, département, communes j'oppose sans problème Europe, Région, communes. On a été trop vite dans l'expansion territoriale au détriment de l'intégration. L'idée d'une Europe à plusieurs vitesses et la sortie de la GB devraient nous permettre d'aller plus loin dans l'intégration. Mais là encore l'Europe est en construction et reste un horizon à construire, un dépassement des égosilles nationaux qui reste indispensable.
3) La préférence nationale est juste abjecte et réactionnaire. La nation n'est pas le seul espace de proximité rassurant et disponible pour affirmer notre identité (et solidarité) même en temps de capitalisme déshumanisé. Il y a aussi la ville dans laquelle on vit, son quartier.... L'expansion de la France pavillonnaire me préoccupe en ce sens tout autant que le modèle d'extension du capitalisme dans la destruction de nos modes de vies (tu me diras les deux sont peut être liés) ... Ce que je veux dire c'est qu'à un moment si on est préoccupé par la déshumanisation du monde, l'individualisme et le repli sur soi, il faut aussi arrêter de pleurnicher, éteindre sa télé, sortir dans son quartier et sa ville ... Sur l'insécurité, il y a un truc simple qui se vérifie tout le temps. Quand une société arrête de vivre dans la rue, l'insécurité augmente. Partout ou les gens vivent dans la rue, l'insécurité est moindre et la société plus conviviale. .... Quand je rentre à Saint Etienne, la première chose qui me frappe, c'est le désert de nos rues. Le sentiment d'insécurité, il commence aussi dans nos propres comportements ... Pourquoi l'Espagne pourtant violemment touchée par la crise ne s'adonnent pas à l'extrême droite xénophobes ? Parce qu'elle est restée en dépit des coups une société conviviales ou le vivre ensemble a encore un sens.
Pour l'europe, Explique moi comment il est possible d'accorder 28 pays, dont tous ont des interets differents et des niveaux salariales 3/4 fois inferieure au notre. Croire qu'on va pouvoir changer, niveler tout ca alors que le principe meme de l'integration de ces pays est d'avoir dans son espace la possibilité d'avoir de la main d'oeuvre pas cher...
Pour ton dernier point, pose la bonne question, on n'arrive pas a un tel niveau de personne reclamant plus de fermeté securitaire sans qu'il y est des cause, si toi la ou tu habite tu connais pas ce probleme c'est pas le cas de tout le monde. La télé y fait, je suis d'accord mais pas au point d'atteindre 1 personne sur 3 ou 4.