sam42 wrote:
L'énorme inconvénient de ton pavé, c'est qu'il ne repose que sur des rumeurs qui deviennent avec toi des faits acquis.
Ton premier point sur l'interview tient pour le moment plus du fantasme que de la réalité et je ne crois qu'il assume dans le sens qui te fait plaisir. Il est d'ailleurs étonnant que l'on ne retienne que cette interview alors que plusieurs fois, il a tenu des propos qui montraient qu'il allait rester. Il a d'ailleurs rappelé qu'il était toujours sous contrat et se projette assez souvent avec les Verts la saison suivante. L'an dernier, on a eu exactement la même discussion, il avait montré qu'il allait rester mais certains assuraient qu'il allait partir et qu'il ne souhaitait que ça. Je ne comprends pas ta comparaison avec Romain Revelli, avec un contexte complètement différent, sauf à faire un procès gratuit sur du vent.
Je m'appuye sur l'interview "italien" dans lequel Galtier exprime son sentiment sur sa situation professionnelle. Vous préférez vous rassurer avec des petites phrases qui merveilleuses vous offrent un pronom indéfini "on". Heureusement que Galtier sous contrat et n'ayant pas démissionné n'utilise pas le vous, sinon cela signifierait qu'il a déjà signé ailleurs. Je pense que c'est une pratique courante dans le milieu du foot, nombreux joueurs chaques années laissent entendre qu'ils souhaitent partir mais se comportent comme si de rien n'était jusqu'au départ acté. D'autres moins malins entrent dans une obstruction plus visible.
Galtier assume son interview donc je ne me fais pas plus royaliste que le roi et me concentre sur l'écrit en question. Prenons la traduction de Peuple vert.fr, je note au passage que le rédacteur partage la même compréhension de sa lecture puisqu'ils prennent comme titre : "L’interview intégrale de Christophe Galtier dans la Gazetta dello Sport ! Ses heures en Vert sont comptées…" Admettons que si je prends mes fantasmes pour des réalités, eux prennent plaisir à gonfler leur scoop et faire du sensationnel.
Donc rattachons nous au texte en lui-même :
Saint Etienne peut-il être le Leicester de la Ligue 1 ?
Un jour, qui sait ? Mais ici, il est difficile pour moi de faire plus. Leicester a également plus de ressources et cette année l’équipe n’a pas joué tous les 3 jours. Il faut toujours aspirer à faire mieux, mais à près de 50 ans je me dis que j’ai choisi cette profession pour découvrir de nouveaux pays et participer à de nouvelles expériences.
Vous pourriez rester si Saint-Etienne est en coupe d’Europe ?
Il ne faut pas se voiler la face. Je me demande si après sept ans, je n’ai pas déjà tout donné et je me dis que dans ces conditions, peut-être que je ne serais pas en mesure de faire monter l’équipe plus haut. Je suis prêt pour un défi dans un grand Championnat et pour lutter pour les premières places.
En Italie… ?
La Serie A est un grand championnat et je parle déjà un peu la langue. Il serait normal que je privilégie l’Italie. Rudi Garcia avec qui j’ai joué à Lille a prouvé qu’un technicien français pouvait faire de bonnes choses ici. Mais j’évaluerai aussi avec attention des offres d’Espagne, d’Allemagne ou d’Angleterre. »
"Mais ici, il est difficile pour moi de faire plus" , ce que j'assimile à une certaine démotivation. La principale cause il la donne ensuite : trop de matchs à jouer et pas assez de ressources pour bien figurer. Ce n'est pas faux mais c'est une forme de capitulation, si c'est un supporter qui le pense ce n'est pas trop grave, mais un coach c'est plus inquiétant. Il est là pour faire croire l'impossible à ses joueurs, sinon à quoi bon jouer si l'on ne croit plus aux vertus du dépassement. Nous n'aurons jamais le budget du Réal Madrid, ni même celui de l'Ol, et alors on arrête les derbys, le championnat de france, la coupe d'europe... On a moins de sous, autant rester à la maison. Et la glorieuse incertitude du sport, et la passion qui peut renverser des montagnes, si nous capitulons devant la logique économique autant aller supporter un plus gros club, tout comme le coach souhaite entrainer un plus gros calibre.
La suite semble me répondre "Il faut toujours aspirer à faire mieux" dont acte, mais de suite un "mais" douloureux pour nous : "à près de 50 ans je me dis que j’ai choisi cette profession pour découvrir de nouveaux pays et participer à de nouvelles expériences." Il ne lui semble plus être l'homme de cette situation, il entend passer un pallier, découvrir autre chose, la gestion d'une équipe plus armée, d'autres pays. Il se connait mieux que quiquonque, l'appréciation de l'évolution que sa carrière doit prendre à 50 ans est la sienne. Elle n'est pas condamnable et doit être entendue. On ne va pas faire les sourds à croire que tout va bien dans le meilleur des mondes, que Galtier rêve toujours de manager notre équipe et la porter toujours plus haut.
Paf sans blague je suis encore en avance sur son propos, ce qui semble indiquer que je le comprends plutôt bien, sans triche et désolé d'ailleurs pour ma syntaxe.
"Il ne faut pas se voiler la face." Ce serait mon titre. Oui lui ne se voile plus la face, alors que d'autres se voile encore la face et ne veulent pas l'entendre et faire comme si tout allait dans le meilleur des mondes, pas de vague, on continue comme avant. La suite est redondante et la réponse à la question suivante est juste la conséquence de ce qu'il dit plus haut : son offre de service envers les clubs italiens.
sam42 wrote:Ton 2ème point est assez hypocrite, je connais très peu de personne qui ne partirait pas dans un nouveau poste, si le challenge est intéressant. Ensuite, je crois que tu prends le problème à l'envers en ne parlant que des bénéfices pour Galtier et en oubliant de dire que le club aussi tire profit de cette situation. On a la chance d'avoir un gars très professionnel et qui s'investit complètement pour le club, le reste n'est que littérature.
Non tu m'as mal lu ou je l'ai mal exprimé. Jusqu'à la lecture de l'interview, j'étais un fervent admirateur de Galtier, et le suis encore. Aujourd'hui je prends en compte ses dernière déclarations et j'arrête de me voiler la face. Je comprends parfaitement ses envies d'évolution de carrière, ce que je lui reproche c'est de les avoir mises sur la place publique avant la fin du championnat, et de ne pas en tirer lui même les conséquences en se dégageant de son rôle de coach à l'Asse. Mettre en accord ses actes avec ses paroles. Quand on n'est plus bien dans ses baskets, cela ne peut rien donner de bon et il risque, à défaut de trouver le nouveau club lui convenant, de faire la saison de trop à l'Asse.
sam42 wrote:Dans ton point sur le dos rond, tu places le club comme une victime, on en est très loin, le club reste toujours en position de décideur et la situation semble tout à fait convenir aux présidents qui ont sûrement aussi une vision moins victimaire qu'une partie des supporters.
Ensuite mettre en doute la motivation de Galtier avec tout ce qu'il nous a montré, est, pour moi, le meilleur exemple de l'ingratitude de certains supporters.
L'ultimatum ou la rupture de contrat, il n'y a pas mieux pour détruire l'harmonie du club et ça ne correspond en rien aux valeurs du club.
On peut parfaitement mettre en doute sa motivation puisqu'il le fait lui-même et avoir une grande gratitude pour tout le travail accompli. Pour ce qui est de la position de victime des dirigeants tu as raison, on peut sans doute fortement nuancer et ils doivent y trouver leur compte. Mais je ne fais pas forcément une confusion entre l'intérêt des dirigeant et celui du club, il peut y avoir quelques nuances également, rien n'est simple.