Yannou explique très clairement et très simplement ce que je pense vis-à-vis de la voiture (à part sur le vote FN, là je vois pas le rapport
). Autrement dit : c'est une drogue qui a rendu ses utilisateurs tellement accro qu'ils sont incapables d'imaginer vivre sans, et d'autant plus qu'effectivement, le société est organisée autour de la voiture. Mais ce fait :
1- est récent, 50/60 ans au plus, et donc pas du tout indépassable
2- n'a pas du tout été une évolution inéluctable, mais au contraire le résultat de choix politiques et économiques propres à une époque révolue. On caractérise les Trente Glorieuses par le triomphe du Fordisme... Ford ne faisait pas son beurre avec des chaussures de rando, et c'est sans doute bien dommage...
Bien sûr,
il ne faut pas partir du principe que la voiture doit être abandonnée demain sans aucune autre forme de procès. Ça n'est pas le sujet. Préparer une transition vers une utilisation plus modérée et raisonnable, en revanche, serait une position politique à mon avis réellement vertueuse pour un exécutif local.
Quant à ta description des libertés, Marat : le vélo (avec assistance électrique ou pas) par exemple correspond bien mieux, et en plus n'a pas les inconvénients de la voiture : il ne pollue guère, peu coûteux, beaucoup moins dangereux (le danger pour le cycliste vient des véhicules à moteur...), meilleur pour la santé sous toutes ses formes, facile à réparer et à entretenir, ne prend pas de place (avant d'avoir un embouteillage de vélo, va y en falloir du cycliste...).
Bref, avec une voiture, tu dois retrancher une part importante de tes libertés pour gagner l'argent nécessaire à sa possession et en plus dépendre d'un garagiste, d'une entreprise éloignée pour les pièces, de pétroliers pour le carburant (et sans parler des conflits géopolitiques qui influent sur le prix du carburant et que tu prends en pleine gueule en bout de chaîne...). Ton vélo, à la limite, tu peux apprendre à te le fabriquer toi-même tellement cet outil est simple.
D'ailleurs, il y a une contradiction avec ton argument "la voiture permet de vivre loin des autres". Sans faire un grand développement, il suffit juste de constater que la population humaine ne s'est jamais autant concentrée, et n'a jamais autant détruit d'espaces retirés, que depuis qu'elle utilise la voiture...
Enfin, la question des distances ? Je maintiens cela comme un fait incontestable : ce sont les voitures qui ont crée les distances
dans la vie quotidienne - j'insiste vraiment sur la distinction usage quotidien/usage exceptionnel type vacances.
Personne n'a jamais eu besoin d'une voiture
avant que les choix politiques ne rendent son utilisation incontournable.
C'était un loisir de fous de la vitesse, de fans de mécanique et/ou de bourgeois snobs. Si on faisait une uchronie avec comme point de départ, la société s'organise autour du vélo et pas de la voiture, les habitants de cette uchronie n'imagineraient même pas à avoir à utiliser une voiture pour aller bosser ou pour aller se divertir.