Énormément de nouveaux messages, je picore.
> Olaf
un Ambroise Paré (...) qui a appris sur le tas et par l'observation, n'aurait jamais réussi à rien parce qu'il n'aurait pas respecté les critères académiques
On ne prouve rien en évoquant une exception, qui plus est anachronique. Paré était un homme doté d'une grande intelligence, il est difficile d'en tirer la moindre leçon pour le système scolaire actuel. On pourrait prétendre tout à fait le contraire, en affirmant que ses capacités cognitives lui auraient permis de surnager dans n'importe quel modèle d'éducation.
Grothendieck a son bac à 16 ans dans un contexte peu évident, étonne ses professeurs d'université en résolvant 14 problèmes complexes, dont un seul d'entre eux aurait occupé un bon élève pour plusieurs années, en quelques mois chez lui. Perelman, malgré son asociabilité, fut un élève brillant tout au long de sa scolarité. Ce sont deux des plus grands mathématiciens contemporains, qui ont révolutionné les mathématiques sans se conformer aux stricts critères académiques ; ils étaient pourtant fort bons élèves !
L'évaluation ne se résume pas à la note, et pour ça comme pour le reste, il faut aussi accepter que tout n'est pas chiffrable, ni objectivable à 100% (on traîne encore quelques boulets positivistes, décidément...).
Je te rejoins sur ce point-là, même si l'absence d'objectivité serait plus prégnant encore sans notes. Je m'étonne un peu qu'un garçon rationnel et progressiste comme toi rejette avec tant de vigueur le positivisme.
Enfin, quelque chose comme une sorte d'entretien individuel avec chaque élève en début et en fin d'année serait un bon outil pour responsabiliser un gamin, et lui faire comprendre (ainsi qu'à certains profs ou à son entourage) qu'il ne va pas à l'école pour avoir de bonnes notes mais pour apprendre une partie de ce qui lui sera utile à l'avenir.
L'idée peu paraître séduisante au premier abord, mais l'écueil de l'absence de notations régulières au cours de l'année sera une démotivation des élèves les moins matures, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas les outils psychologiques pour se motiver pour des raisons qui leurs paraissent très abstraites (l'avenir).
Voici un retour d'expérimentation de la suppression des notes dans un collège roubaisien (classe de 6e) :
L’ambiance de travail s’est dégradée [… ] Les élèves ont eu tendance à devenir moins compétents au cours de l’année à cause d’un manque de rigueur. […] Seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre leurs conjugaisons, les autres ne s’en sont pas donné la peine et il semble que l’absence de note en est une cause aggravante. […] La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation des élèves.
aller vers quelque chose de plus individualisant
D'accord dans l'absolu. Faire des groupes selon le niveau de chacun me semblerait judicieux, quitte à augmenter le ratio encadrants/élèves pour les groupes en difficulté.
> FdT
Entraide plutôt que rejet, c'est pourtant une belle utopie à défendre, non ?
Toute utopie est belle à défendre, mais il ne faut pas pousser le vice à vouloir l'imposer aux autres.
Un recours moins systématique à cet outil ne supprimerait pas ce genre de remontrances, mais les limiterait.
Je n'en suis pas certain, mais dans ce cas de figure, une question s'impose : en quoi l'incitation au travail scolaire est-elle une mauvaise chose ? Certains élèves ont besoin d'être constamment incité au travail, que ce soit par le professeur ou par la famille. On explique d'ailleurs en partie la réussite globale des asiatiques du nord-est (coréens, japonais, chinois) de cette manière : une forte valeur accordée au travail scolaire dans le cercle familial et institutionnel. Ce facteur est insuffisant à expliquer que, par exemple, la moitié des doctorants en sciences aux Etats-Unis proviennent de ces pays, mais il est pertinent.
Je ne peux que t'encourager dans cette voie
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; et même te conseiller si besoin.
Merci pour ce message d'encouragement. Avec ta permission, je prendrai la liberté de t'envoyer un petit MP à ce sujet dans les prochains jours.
Pour le reste de ta réponse, je ne suis pas foncièrement en désaccord avec tes développements.