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Le passage éclair d'un grand du football de l'époque...
Né le 22 août 1966 à Amsterdam, Rob Witschge est, dans la petite histoire du football mondial, fréquemment associé à son frère Richard dont il est de trois ans l’aîné. Ainsi, les frères Witschge sont dans les Pays-Bas de l'époque ce qu’étaient les jumeaux Van de Kerkhof avant eux et ce que seront les frangins De Boer après eux: indissociables.
Witschge poursuivi par Brian Laudrup lors de Pays Bas-Danemark (Euro 92)
Lorsqu’il débarque à Saint-Etienne au début de la saison 1989-90, Rob, milieu de terrain et pur gaucher d’1m81 pour 77 kg, a déjà un petit palmarès avec l’Ajax où il a fait ses classes depuis 1985. Ainsi a-t-il déjà remporté la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1987 ainsi que deux Coupes des Pays-Bas en 1986 et 1987. Il est même déjà connu en France pour avoir éliminé l'Olympique de Marseille en demi-finale de C2 1988, en ouvrant le score d'une tête victorieuse qui douche les ambitions phocéennes d'entrée.
Cette année-là, Amsterdam échoue pourtant en finale face au FC Malines et l'année suivante, en 1989, le grand Ajax est au creux de la vague, ce qui pour un club du pays des polders, fait extrêmement désordre: Cruyff est parti à Barcelone, Van Basten et Rijkaard à Milan et Witschge lui même, est mis en concurrence avec le jeune Brian Roy, malgré son statut d'international remplaçant (barré en sélection par Gullit et Van Basten).
Le jeune Witschge (à droite) sous le maillot de l'Ajax en 1989
C'est donc dans l'espoir de se relancer qu'il rejoint le championnat de France au sein d’un club lui aussi titré mais qui lui non plus ne va pas très fort. Robert Herbin est en quête de ses belles années et dirige de jeunes loups encore trop peu aguerris comme Laurent Fournier, Pierre Haon, Thierry Gros, Etienne Mendy, Christophe Deguerville...
L'ASSE a un effectif complet mais le bilan est insuffisant: elle termine la saison 1989-90 à une piètre 15e place. Rob s’en tire cependant très bien en marquant dès les premières journées. Il réalise un doublé contre Auxerre, pour une victoire 4-1 et inscrit en tout 9 buts, en laissant voir de bien belles qualités techniques sur son aile gauche. Et puis le club ne s’est il pas hissé cette saison là en demi-finale de la Coupe de France, en grande partie grâce à lui ?
Rob Witschge à l'ASSE en 1989
Tout le monde espère le renouveau des Verts mais hélas, la saison suivante, sous la conduite de Christian Sarramagna, l’ASSE se contentera d’une 13e place en D1 avec les Kastendeuch, Lubo, Pagal ou Cyprien. Rob brille peu et ne marque en cette saison 1990-91 que deux buts. Et pour cause: en cours de saison, il retourne au pays au Feyenoord Rotterdam !
Pourquoi ? Aurait-il quitté le navire en perdition, sentant la chute inexorable du paquebot ASSE et ainsi logiquement rejoint le plus grand port du monde ? Mystère mais en tous cas, son choix va se révéler payant. En cinq saisons passées à Rotterdam, Witschge retrouve le feu des projecteurs et étoffe son palmarès avec un titre de Champion en 1993 ainsi que 3 Coupes des Pays-Bas supplémentaires (1992, 1994, 1995).
Ce retour au premier plan lui permet de réintégrer l'équipe des Pays-Bas et ainsi de faire partie des belles aventures internationales de l'Euro 92 (défaite en demi-finale face au Danemark) et de la World Cup 94 (défaite en quart de finale face au Brésil), à chaque fois achevées face au futur vainqueur.
Witschge (à gauche) aux prises avec le jeune Bergkamp
sous le maillot du Feyenoord Rotterdam en 1991
Tandis que son frère Richard fait les beaux jours de Bordeaux avant de signer notamment à Barcelone, Rob lui, n'est pas retenu pour disputer l'Euro 96 avec son pays. Il comprend qu'il arrive en fin de cycle et quitte le Feyenoord pour rejoindre Utrecht alors que son club de coeur, l'Ajax, est sur le toit de l'Europe. Il y restera jusqu'en 1998 où il fera partie des premiers à céder aux sirènes des "pétro-dollars" du Golfe à Al-Ittahad Djeddah (Arabie Saoudite).
Il est blond, il est beau, il sent bon l'Utrecht chaud (1996)
Après quelques années sabbatiques, Witschge revient aux affaires en 2001 à Haarlem. Dans ce club batave, qui n'a rien de new-yorkais, Rob apprend les bases du métier d'adjoint, bases qu'il exploitera successivement sur les bancs de l'ADO Den Haag (2002-2004), de la sélection nationale (2004-2008) puis de l'Ajax Amsterdam (2008-2009).
Toujours adjoint, jamais coach principal, il rempile ensuite à Haarlem mais le club centenaire est déclaré en faillite et disparait en 2010. Witschge rejoint alors à nouveau l'Ajax jusqu'en 2011 où il décide de devenir recruteur pour le club de la capitale hollandaise.
Sur le banc du HFC Haarlem en 2009
De son passage en France, on retiendra que Rob a joué 51 matches de championnat à l’ASSE (11 buts) et 5 matches de Coupe (3 buts).
Avec sa sélection, il aura honoré le maillot oranje à 56 reprises pour 14 buts.
Et surtout, on ne comptera plus les confusions entre lui et son frère Richard, la preuve par l’Equipe fin juillet 2004: "Selon la télévision NOS et l'agence ANP, l'équipe technique de la sélection néérlandaise devrait entre autres être composée de deux anciens Bordelais, à savoir Rob Witschge (comme préparateur physique) et Stanley Menzo (en charge de l'entraînement des gardiens de but)."
Si Rob fut bien assistant de Van Basten après l’Euro 2004, jamais il ne fut bordelais de sa vie. Quelle idée de porter les mêmes initiales aussi !