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"Il n'est pas d'hiver sans neige, de printemps sans soleil, et de joie sans être partagée"
Ainsi parle la sagesse populaire serbe. Ainsi se déroula le premier semestre 2013, marqué de succès en coupe et aussi de buts à la pelle (à neige)...
La feuille de match
Samedi 9 février 2013 - Championnat de France de L1 - Stade Geoffroy-Guichard
24e journée: ASSE 4-1 Montpellier
Spectateurs: 21.476 - Arbitre: M. Kalt
Buteurs: Brandao (14e), Aubameyang (29e), Mollo (48e), Bodmer (75e) pour l’ASSE. Cabella (49e) pour Montpellier
ASSE: Ruffier - Clerc, Sall, Perrin, Brison - Clément - Aubameyang, Lemoine (Guilavogui 60e), Cohade, Mollo (Gradel 64e) - Brandao (Bodmer 72e)
Entraîneur: Christophe Galtier
Montpellier: Jourdren - Congré, Hilton, El Kaoutari, Bedimo - Estrada, Martin (Mounier 55e) - Cabella (Pitau 88e), Belhanda, Utaka - Herrera (Charbonnier 68e). Entraîneur: René Girard
Les faits du match
Ce 9 février 2013, l’ASSE est euphorique. Depuis le retour de la trêve, les Verts enchaînent les victoires comme d’autres les perles (six victoires et un nul en un mois !) et savent déjà qu’ils iront visiter le Stade de France en avril. Montpellier, champion en titre, vient dans le Chaudron en concurrent direct à l’Europe.
Muet depuis novembre, Aubame a retrouvé pour de bon le chemin des filets deux matches plus tôt. Et en première période, le Gabonais est survolté. Passeur décisif sur l’ouverture du score, buteur ensuite d’une superbe madjer volante: l’ASSE, comme un métronome, marque à la 15e et à la 30e, deux buts en trois occasions face à un adversaire pourtant accrocheur mais impuissant face au bloc compact et solidaire mis en place par Galette.
Aubameyang impose d'entrée sa patte en donnant l'avantage aux Verts
Quand l’équipe sait se rendre le match facile, le supporter tremble nettement moins à cause du terrain. Mais beaucoup plus en regardant le ciel… Peu avant le match, les lourds nuages du Forez s’évidaient déjà d’une neige collante. Au fil du temps, la pelouse s’efface sous un manteau livide. Au repos, cela va de mal en pis: les flocons sont devenus tempête, on n’y voit plus guère. Un premier retard est pris pour dégager les lignes et les repeindre en rouge. Le ballon ne semble pourtant pas avoir trop de mal à rouler sur le tapis blanc: la preuve, les deux équipes marquent quasiment dès le coup d’envoi (Mollo 48e, Cabella 49e).
Yohann Mollo triple la mise dès la reprise
Mais le blizzard souffle sur Geoffroy-Guichard et le banc montpelliérain râle de plus en plus ouvertement. C’est l’arrêt de la rencontre que veut René Girard, le Jean-Pierre Bacri des bancs de touche qui propose entre autres de chausser des skis (sa pantomime lui vaudra un jet de boule de neige de la part de Christophe Galtier). Pourtant, Montpellier domine largement les débats: les appuis sont difficiles, et le pressing stéphanois est beaucoup moins efficace. Heureusement, les Poubelle Boyz n’arrivent pas à se mettre en position favorable. A la 55e, Mounier remplace Martin: 4 milieux offensifs + 1 attaquant, la bande à Loulou tente le tout pour le tout. Ruffier veille sur une frappe dudit Mounier (58e), tandis que les souffleuses dégagent les lignes en direct. A l’heure de jeu, Guilavogui remplace un Lemoine exténué. Trois minutes plus tard, Gradel remplace Mollo. L’afflux de sang neuf ne fait pas effet immédiatement: les Verts concèdent des fautes, perdent de plus en plus de duels. Même Ruffier rate une sortie…
Christophe Galtier peut parfois se montrer taquin
64e minute: Ce n'est plus possible. Philippe Kalt (le bien nommé, kalt signifiant froid en allemand) arrête le match. Longtemps. Très longtemps. On assiste alors à une scène qui restera dans les annales: les remplaçants stéphanois puis les titulaires eux-mêmes, prennent des pelles pour déneiger le terrain ! Dans les tribunes, l’ambiance est à son comble: les supporters chantent, la sono passe la musique des "Bronzés font du ski". Tout le Chaudron veut bouillir pour ne pas perdre les trois points qui se profilent. La météo se calme un peu. L’arbitre décide de reprendre juste avant la limite règlementaire de 45 minutes maximum d’arrêt mais il est clair: s’il arrête une nouvelle fois la rencontre, il faudra rejouer... en repartant à 0-0 !
Une image devenue emblématique: les joueurs déneigent le terrain
Heureusement, on ira au bout. Et même, Mathieu Bodmer, "fraîchement" débarqué de la capitale, marque pour sa première apparition d’une maîtresse caboche. Qu’il est bon de jouer sur la neige contre Montpellier…
Le Saviez-vous ?
- Montpellier sur la neige, on aime. Y a-t-il vraiment besoin de vous rappeler ce 16 février 2000 ?
- L'ASSE terminera la saison à la 5e place du classement et sera donc qualifiée pour le tour préliminaire de Ligue Europa. Montpellier, pourtant champion de France en titre, ne fera qu'un anonyme 9e.
- Renaud Cohade est décisif sur les 4 buts: passeur volontaire pour Aubame et Bodmer, passeur involontaire pour Mollo et auteur, sur l’ouverture du score, de la transversale qui lance Aubame, lui-même passeur décisif pour Brandao. Coco aime la poudre blanche !
- Mathieu Bodmer, qui débute ainsi en fanfare sa période verte, se montrera un peu moins utile qu’espéré: encore rayonnant en Coupe de France pour une belle victoire contre Lille le 26 février, l’ancien vilain n’affichera finalement au compteur que deux buts et deux passes décisives, pour six titularisations et dix bouts de matches.
- Younès Belhanda, l’une des stars des champions de France 2012, avait failli rejoindre les Verts… en 2003, pour sa formation: "C’est vrai que les Verts me tentaient mais ma mère m’a fait changer d’avis. Elle ne voulait pas que je m’éloigne trop, je n’avais que treize ans. Trois heures et demi de route, mes parents ne pouvaient pas faire ce chemin tout le temps et j’avais besoin d’eux près de moi. Il y a des coups durs quand on est jeune"
- On trouve de nombreux futurs Verts dans cet effectif montpelliérain: le buteur Remy Cabella rejoindra les Verts à l'été 2017 pour deux ans et 18 buts tout comme le remplaçant Gaëtan Charbonnier viendra au chevet de l'ASSE au fin fond de la L2 en 2023. Quant à Anthony Mounier, son cas est plus compliqué: prêté par Bologne en janvier 2017, son contrat sera résilié au bout de trois jours, le public et le vestiaire ne lui pardonnant pas ses propos anti-Stéphanois proférés par le passé. Le milieu formé à Lyon ne disputera pas une seule minute en vert...
Potins