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L'un des plus élégants défenseurs centraux jamais vus à Saint-Étienne... et en France.
"Si vraiment ça peut lui faire plaisir, je lui paierai ses frais de dentiste".
C'est ainsi qu'Harald Schumacher commenta son agression sur Patrick Battiston survenue lors de la tragique demi-finale France-Allemagne de la Coupe du Monde 1982. Ah, comment oublier ce soir maudit où le gardien allemand confondit baston et Battiston ? Tous les anciens férus de ballon rond ont gardé à vie cette image de la sortie sur civière de "Battiste" tenu par la main par un "Platoche" affolé.
Patrick Battiston commence à jouer au football à l'AS Talange (Moselle), avant d'être repéré à 16 ans par le FC Metz. Avant lui, son oncle Raymond, dit "Keko", avait déjà porté le maillot grenat à la fin des années 40 et au début des années 50. L'ascension de Patrick Battiston est fulgurante: arrivé à Metz en 1973, il joue son premier match professionnel à Gerland à l'âge de 17 ans.
Dans le club déjà présidé par Carlo Molinari, Battiston s'impose comme un joueur cadre.
Le jeune Battiston au FC Metz en 1978 (photo L'Équipe)
Solide en défense, précis et élégant balle au pied, "Battiste" honore sa première sélection nationale en février 1977 dans une équipe à forte connotation stéphanoise (Lopez, Janvion, Bathenay, Synaeghel, P. Revelli). L'année suivante, Battiston joue en Argentine la première de ses 3 Coupes du Monde.
A Metz, il côtoie notamment Henryk Kasperzcak, Christian Synaeghel et son futur coéquipier stéphanois Philippe Mahut. Lors de son dernier match sous le maillot grenat, Patrick Battiston marque deux buts au PSG et permet ainsi au FC Metz de se maintenir en première division. On a vu de plus vilains adieux !
Battiston rejoint alors l'ASSE en 1980. Ce n'est plus la grande équipe de l'ASSE mais le club reste l'un des cadors de D1. A Sainté, il retouve son copain Michel Platini (les 2 joueurs avaient participé aux JO de Montréal 4 ans auparavant). Battiston dispute tous les matches du championnat de la saison 1980-81, qui s'achève par un dixième titre de champion de France pour l'ASSE, son premier. Intraitable en défense, il n'hésite pas à créer le surnombre en attaque et inscrit 4 buts.
Battiston accueilli à Saint-Étienne par Janvion, Zimako et Platini
La saison suivante, Battiston marque contre son ancien club le sixième but des Verts lorsque Saint-Étienne atomise Metz 9-2, mais malgré ce magnifique carton, les Stéphanois doivent céder leur titre aux Monégasques. Victime d'une insolation contre l'Angleterre et d'une agression contre l'Allemagne, sa Coupe du Monde 1982 n'est pas vraiment un bon souvenir. Battiston espère retrouver le sourire lors de sa troisième année stéphanoise. Il assiste hélas au déclin du club, à la fois sur le terrain (les Verts finissent à la 14e place du championnat) et en dehors (il fait partie des joueurs concernés par l'affaire de la caisse noire).
Battiston face aux joueurs du Hambourg SV en 1980 (photo L'Équipe)
Après 3 ans passés dans le Forez, Battiston est donc transféré à Bordeaux, nouvelle place forte du football français. Avec la bande des Giresse, Tigana, Lacombe, il gagne 3 nouveaux titres de champion de France (1984, 1985, 1987) et une Coupe de France (1986). "Battiste" se distingue en Coupe d'Europe en marquant un but face à la Juve de Platini lors de la demi-finale retour de la Coupe d'Europe des clubs champions (mais les Italiens, vainqueurs 3-0 à l'aller, se qualifient quand même). Battiston continue également de briller en équipe de France: il gagne le championnat d'Europe des Nations en 1984 et participe à la Coupe du Monde 1986 au Mexique. Là encore, la France s'incline contre l'Allemagne en demi-finale...
L'image de Battiston qui restera dans les mémoires
(France-RFA 1982)
Patrick Battiston poursuit sa carrière de joueur à Monaco, et gagne en 1988 son 5e titre de champion de France, avant de marquer contre son camp l'année suivante lors d'un match contre... Saint-Étienne! En 1991, après deux nouvelles années chez les Girondins de Bordeaux, il raccroche définitivement les crampons. Avec ses 558 matches, il est alors le 3e joueur de champ à avoir disputé le plus de rencontres en championnat de France, derrière Giresse (586) et Kastendeuch (577).
La carrière de Patrick Battiston en un clin d'oeil
Pour sa reconversion, l'ancien défenseur international choisit d'y rester: après avoir été directeur sportif puis directeur de la communication du club, Battiston dirige les équipes de jeunes. Depuis 2002, il dirige le centre de formation bordelais, classé 2e au niveau national, et entraîne l'équipe réserve des Girondins, qui évolue en championnat CFA.
Patrick Battiston à Bordeaux en 2014