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Hommage au plus hollandais des Stéphanois de la Grande Épopée...
Dominique Bathenay voit le jour le 13 février 1954 à Pont d’Ain (01). Il débute son parcours de footballeur à Granges-les-Valence, de 1963 à 1967.
On retrouve ensuite sa trace au Racing Club Tain Tournon, toujours dans l'Ardèche, entre 1969 et 1971. Il fait partie de la sélection Cadets Rhône-Alpes et est donc rapidement repéré par Pierre Garonnaire, le recruteur du club phare de l’époque, l’AS Saint-Étienne. Ce milieu défensif athlétique de 1m81 pour 74 kg intègre la maison verte en 1971.
Bathenay (accoupi au milieu) dans la sélection
Cadets de Rhône-Alpes en 1969
Il possède, dès ses débuts professionnels en 1973, le profil des joueurs de l’Ajax, maîtres de l’Europe. Celui qui sera un temps surnommé "le Hollandais" est en effet un footballeur total, capable aussi bien de défendre, de ratisser des ballons en milieu de terrain que de les transformer en but grâce à une frappe du gauche phénoménale. Deux d’entre elles resteront dans la légende.
Bathenay le petit jeune de l'ASSE de 1974
Mais avant cela, Dominique inaugure son palmarès avec un doublé Coupe-Championnat en 1974 puis un second en 1975. Son 3e titre de champion est celui de la fameuse saison 1975-76. Il participe forcément au superbe parcours européens des Verts et lors de la finale de la coupe d’Europe à Glasgow, sa lourde frappe heurte la transversale, et ce p… de poteau carré renvoie une balle qui aurait pu propulser l’ASSE au firmament.
Il déclarera bien des années plus tard à ce sujet: "La gloire des poteaux carrés, c'est une défaite mais aussi toute une jeunesse. Ce ne sont que des bouts de bois. Mais ils ont fait couler autant d'encre parce qu'ils représentent un mythe. Si nous avions gagné, personne ne s'en souviendrait. Parfois, les légendes sont tragiques ou dramatiques, comme à Séville en 1982. J'ai quand même été étonné de voir l'émotion que leur arrivée à Saint-Etienne a suscitée. J'ai eu l'impression d'assister à un évènement national"
Et un poteau carré, un !
L’année suivante, dans l’antre des Reds de Liverpool, il décroche une frappe inouïe des 35 mètres en pleine lucarne dans les buts de Ray Clemence. Dans la mémoire du kop d’Anfield, on n’a jamais revu depuis un but aussi somptueux de la part d’un adversaire des Reds. Du reste, le plus batave des Stéphanois raconte lui-même que plus le temps passe, plus la distance de cette frappe, déjà hors norme, augmente. Cette frappe restera la plus célèbre de l'Épopée des Verts et inaugurera pendant des années le générique de Téléfoot, contribuant à sa légende.
Un but d'anthologie signé Bathenay
Ce grand blond avec ses chaussures noires reste chez les Verts jusqu’en 1978. Il part du club avec une dernière Coupe de France remportée face à Reims en 1977. La dernière à ce jour de l'ASSE. Il y a activement contribué, permettant notamment aux Verts d'égaliser à 1-1. Son unique but sur penalty mais un but parmi tant d'autres: il en aura inscrit 32 en 220 matches.
Dominique se laisse alors séduire par les offres parisiennes du président brouteur de pelouse: Francis Borelli. Avec Bathenay dans l’entrejeu, puis en défense centrale, le PSG tente de devenir un grand club et remporte ses deux premiers trophées: les Coupes de France 1982 et 1983. Il est même capitaine lorsque le club de la capitale remporte son premier trophée. Lors de la finale 1982, le PSG s'impose aux tirs au buts face à l'ASSE et Bathenay soulève pour la première fois cette coupe sous un autre maillot que le vert... aux dépens des Verts.
Ces deux nouveaux succès permettent à Bathenay d’être le co-recordman (avec Sommerlinck et Roche) des victoires dans cette prestigieuse compétition: cinq au total.
Bathenay face à son successeur Platini lors de PSG-ASSE 1982.
Le duel sera à l'avantage du premier
Dominique Bathenay compte également 20 sélections en équipe de France entre 1975 et 1982, pour quatre buts marqués. Il est d’ailleurs buteur pour sa première cape en RDA (1-2) en reprenant un tir d’Emon relâché par le gardien adverse et participe à l'exploit du Maracana lorsque la France arrache un nul 2-2 à Rio face au Brésil en amical. En revanche, il a la malchance de se blesser quelques mois avant le Mondial 1978 mais revient juste à temps pour participer à l’aventure, avec deux matches à son actif.
Bathenay est l'un des héros de Rio en 1977
En 1985, Babatte prend la direction du FC Sète où il termine sa carrière de joueur en 1987. C’est dans la ville de Georges Brassens qu’il franchit la barrière et devient l'entraîneur de ce club jusqu’en 1988. Son parcours sur le banc est assez curieux et le conduit ainsi successivement au Stade de Reims (1988-89), à l’US Monastir en Tunisie (1989-90) et à l’AS Choisy Le Roi (1990-94).
Durant la fin de saison 1995-96, il fait un court intermède en remplacement d’Elie Baup dans son club de cœur, pour tenter sans succès, de sauver le soldat vert de la relégation. Pierre Mankovski lui succédera à l'étage inférieur.
Bathenay sur le banc: moins de cheveux mais les même yeux bleus
Après un long mandat de président de la Coupe de France entre 1996 et 2000, on le retrouve, ensuite, au Nîmes Olympiques (2000-2002), à la tête de la sélection des Seychelles (2002-2003), puis, brusque changement de climat, auprès des Sangliers Ardennais de Sedan entre 2002 et 2004. La plupart de ses expériences d'entraineur connaissent une fin malheureuse mais il persiste et prend la route du Golfe où il dirige la sélection des Emirats Arabes Unis de 2005 à 2009 avant de devenir l'adjoint de Bruno Metsu au club qatari d'Al-Gharrafa jusqu'en 2012.
Sous le maillot du Variété Club de France en 2013
Depuis 2019, Dominique Bathenay est un heureux retraité. Et entre nous, il l'a bien mérité !