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Beau bébé d’1m85 pour 83 kg, le Taureau José Aloisio Da Silva est né le 27 janvier 1975 à Atalaia, dans le nord-est du Brésil...
Son enfance de taurillon n'est pas toute rose. En effet, gamin, le petit José pas encore illustr(é) tripotait le cuir, au grand désespoir de son père, lors d’interminables matches sur les plages voisines ou dans les rues de sa ville natale. Comme pour son futur a(l)colyte, Romario est l’icône de ses journées dorées. Mais à treize ans, il doit brutalement abandonner son insouciance de petit garçon et mettre entre parenthèses un futur qu’il imagine prometteur: la disparition de son père le propulse dans le monde des adultes. Trois ans plus tard, pour subvenir aux besoins de sa famille (il a deux frères et une sœur), il part travailler dans une usine de canne à sucre. Il accomplit même quelques tâches supplémentaires à Atalaia comme vendeur de glaces.
La glorieuse carrière d'Aloisio en un clin d'oeil (partie 1)
Pour échapper à ce quotidien austère au pays auriverde, Aloisio dispose de ses dimanches pour s’adonner à sa passion avec son club: le Récréatif de Chupala. Il y est repéré pour aller effectuer un essai avec les juniors du prestigieux Rio Flamengo, tout au sud du pays. Renvoyé de l’usine de canne à sucre faute de travail suffisant, il décide alors de donner un nouveau sens, décisif, à sa vie et se tourne de façon définitive vers le football. Il croise alors chez les Fla son idole de toujours, de retour du Barça. Émue, la star brésilienne se prend d’affection pour ce grand échalas et lui facilite son intégration au sein du club, ainsi que son passage en pro. A 19 ans, Aloisio se lie avec Edinho, ancien capitaine de la Seleçao, devenu son impresario (maudit).
Le jeune Aloisio se fait les dents au Rio Flamengo en 1995
Aloisio apprend au contact de Romario et d’Edmundo, mais reste un modeste remplaçant. En 1997, Goias, club situé au nord-ouest de Rio et de Sao Paulo, le contacte. En l’espace de quelques mois, "Chulapa" (grands pieds) - comme le surnomment ses partenaires de l’époque - obtient ses premières distinctions en décrochant le titre de meilleur joueur et meilleur buteur du championnat régional. Il rencontre également un certain Alex Dias de Almeida, celui qui sera son frère de route pendant les années à venir. Le désormais Taureau de Goias jouera jusqu’à juin 1999 dans le club qui le révèle alors.
De jeunes Alex, Aloisio et Fernandao au Goias Esporte Clube en 1998
Carlos Curbelo et Charly Samoy, recruteurs à la recherche de talents sur le continent sud-américain, le repèrent et font parvenir une fameuse cassette à l’image brouillée à l’ASSE. Le temps d’un aller-retour chez les Cariocas pour Soler et Bompard, et Aloisio prend le chemin du Forez, avec en supplément Alex, son compagnon d’attaque dans les bagages.
Le 30 juillet 1999, Aloisio se fait connaître à la France entière et à Fabien Barthez en particulier, avec un but plein de malice, lob en pleine course, au stade Louis II face à Monaco.
Son match contre Monaco révèle Aloisio au monde du foot français
Après cinq matches, il en est déjà à 4 buts et 2 passes décisives. Mais le 20 août 1999, la France fait la connaissance d’un duo qui va donner le tournis à toutes les défenses de l’hexagone, lors d’un match contre Nancy remporté 2-1: Alex-Aloisio. Au total, José dispute 29 matches de championnat sur cette saison 1999-00 pour 8 buts et 6 passes décisives. Rajoutons-y deux matches de Coupe de France et un match de Coupe de la Ligue. La saison du retour des Verts en première division est une réussite, et c’est plein d’espoirs que le club aborde 2000-01.
Les Verts commencent fort, au point de se retrouver le 26 août, à l’occasion d’un déplacement à Auxerre, en position de prendre la tête du championnat de France. Ce match sera l’un des plus maudits de l’histoire du club avec une défaite 4-3 rocambolesque et une succession d'éléments contraires: penalty offert à l’AJA, boulettes de Janot mais aussi et surtout les blessures de Mettomo et du géant vert.
Après un mois de convalescence, Aloisio se blessera à nouveau mais gravement cette fois ci, lors de son match de reprise (précipitée) en CFA contre Manosque. Il manquera tellement à la pointe de l’attaque stéphanoise que l’équipe plongera inexorablement dans les profondeurs du classement. L’affaire des faux passeports et les différentes suspensions subies achèveront les derniers espoirs des supporters de l'ASSE.
La saison 2000-01 aura été celle des désillusions pour les Verts et Aloisio
En de nombreuses occasions, l’ASSE perdra ses matches faute de disposer de son avant-centre puissant, remiseur hors pair et technicien. Ce déménageur des surfaces, malgré un arbitrage souvent en sa défaveur, est en effet, capable de mobiliser plusieurs défenseurs et d’offrir des brèches aux attaquants. A Louis II toujours, Aloisio tente de redonner espoir au peuple vert pour son match de retour, dans un stade acquis à sa cause. Mais l’incroyable déroulement du match (défaite 5-3 après avoir mené 3-1) ne tourne pas en faveur des Verts. Le dernier but d'Aloisio sous ce maillot qui lui allait si bien, d’une petite pichenette savamment dosée sur une passe… d’Alex, restera comme un symbole dans l’imaginaire du supporter vert. José jouera 10 matches seulement cette saison là, pour 2 réalisations.
A l'été 2011, alex et Aloisio cèdent leur place à l'ASSE à... Rodrigao
L’année suivante, il est transféré au PSG pour 10,4 M€. Cette fois-ci, c'est d’un point de vue financier qu’il sauve une nouvelle fois le club.
Dans le club de la capitale, José doit composer avec un genou récalcitrant, un entraînor surprenant, un public versatile et au final un temps de jeu limité. Il dispute tout de même 54 matches de championnat pour 14 buts marqués, et 7 matches de Coupe UEFA. Chez les stars du PSG (Jay-Jay Okocha, Ronaldinho, Nicolas Anelka), Aloisio se fait sa place mais n'est pas assez glamour pour se forger une place au soleil. Son style de déménageur ne sied pas avec le football champagne voulu par les dirigeants de Canal+ et malgré ses 8 buts par saison (pour combien en travail de l'ombre pour ses coéquipiers ?), le Taureau n'est pas appelé en équipe du Brésil pour disputer la Coupe du Monde 2002.
Alors quand Luis Fernandez quitte le PSG, son austère remplaçant, le Serbe Halilodzic ne voit pas en José un attaquant de son propre calibre. José prend donc la direction du championnat de Russie en août 2003, au FC Rubin Kazan, dans le lointain Tatarstan.
Aloisio sous le maillot du PSG, les années paillettes
Du Chaudron à "Chaudron" (sens littéral du nom Kazan), José ne craint pas le froid et les hivers rudes. Mais Geoffroy-Guichard reste sans conteste plus chaud que Tsentralny, l'enceinte du Rubin, et Aloisio, régulièrement blessé et malheureux dans sa nouvelle vie russe, a le mal du pays. Il ne dispute que 19 matches (pour deux buts) sous son nouveau maillot et fait le forcing pour retourner au pays dès l'année 2005.
Mission accomplie en janvier 2005: le mercato d'hiver (qui est une intersaison à Kazan) lui permet de retrouver son pays natal en étant prêté à l’Atletico Paranaense. Avec 3 buts en 15 matches et sans choc thermique, le monde du football retrouve alors un Taureau plus en accord avec ses stats habituelles. Il parvient même à emmener le modeste club du Parana en finale de la Copa Libertadores où il échoue face au FC Sao Paulo, qui se révèle fort impressionné apr le comeback de ce joueur athlétique et puissant. C'est donc logiquement qu'en novembre de la même année, il est libéré par le Rubin Kazan et laissé libre au club paulista qui réussit le meilleur coup de l'année.
Le Taureau de Goias séduit l'Athletico Paranaenses
en seulement quelques mois en 2005
En effet, le grand José, 30 ans tout rond, permet à son nouveau club de remporter le Championnat du Monde des Clubs, en adressant la passe décisive lors de la finale gagnée contre Liverpool. A nouveau assisté de son compère et ami Alex, Aloisio remporte ensuite pour la première fois de sa carrière le Championnat du Brésil avec Sao Paulo et ce, à deux reprise (2006 et 2007), ne trébuchant qu'en finale de la Copa Libertadores (encore) face à l'International SC.
Mais après deux saisons réussies, la troisième le voit retrouver ses problèmes physique ainsi qu'un nouveau concurrent en pointe, son compatriote Adriano. José arrive en fin de carrière, il est temps de tirer le gros lot. Alors le revoilà de nouveau dans l'avion, direction Qatar.
José Aloisio est la recrue de l'année au FC Sao Paulo,
avec lequel il ouvre son palmarès en 2006
L'enfant d'Atalaia ne restera pas longtemps à Al-Rayyan, son 10e club. Quelques mois plus tard et malgré de belles stats (8 buts en 25 matches), Luiz Felipe Scolari le convainc de venir s'engager au FK Bunyodkor... en Ouzbékistan !
Son passage à Tachkent est assez mystérieux et très vite, José résilie son contrat pour retourner au Brésil où il entame un tour du pays (Vasco de Gama, Cearà SC, Brusque FC, Regatas, AA Francana, SE Gama, AA Santa Rita et União Barbarense), écumant les pelouses malgré un accident qui aurait pu terrasser ca grande carcasse de taureau (il s'étouffe lors d'un match après avoir avalé son chewing-gum !)
Il met un terme à sa carrière dans le club de sa ville natale d'Atalaia avant de se raviser et de rejoindre les Canaris d'Ipanema puis le Gremio Maringa, au plus profond des divisions amateures du championnat brésilien. On ne compte plus ses clubs, on finirait par prendre l'accent carioca !
La moins glorieuse carrière d'Aloisio au Brésil en un clin d'oeil (partie 2)
Si le joueur Aloisio a fait l’admiration de tout le peuple vert, l’homme impressionne également par sa générosité. Outre son engagement politique local, la création de son académie de football à Atalaia et sona ctivité brassicole (sa bière se nomme la "Descubra), José s’occupe également d’une association dans sa ville natale qui aide une centaine d’enfants à se nourrir, s’habiller et se soigner: "C’était une idée de petit garçon" expliquait-il en 2001. "Je voyais les grands footballeurs et je me demandais pourquoi ils ne faisaient rien avec leur argent. S’occuper de ces enfants, c’est bien plus beau que de marquer un but…".
Vous, je ne sais pas, mais moi il me manque José !!