Encore un derby de perdu àGG. Galtier ne mettra pas fin cette année àune mauvaise habitude vieille de bientôt 20 ans. Les critiques insistent sur le manque d’ambition et la mauvaise performance des joueurs. J’aimerais mettre en avant une autre cause : les vilains ont innové contre Sainté. JMA a déclaré après-match que Garde a « gagné la bataille tactique ». Pour une fois, le président lyonnais n’a pas dit de connerie.
L’équipe
Lemoine blessé et Mignot suspendu, Guilavogui et Marchal sont logiquement titularisés. En deuxième pointe, Galtier fait le choix inverse de la semaine passée : Batlles est aligné d’entrée à la place de FSP. La grosse incertitude concernait l’animation du couloir droit : après un test écourté pour Brison à Valenciennes, Gradel revient tandis que Nicolita est sans doute trop juste pour être sur le terrain au coup d’envoi.
Le déroulement
Comme évoqué vendredi, je m’attendais à des dispositifs tactiques similaires à ceux du match aller. Rémi Garde m’a surpris – sans doute autant qu’il a surpris Galtier. Le 4-4-2/4-2-3-1 lyonnais avait pour faiblesse évidente son milieu de terrain. Il l’a renforcé de manière spectaculaire en ne faisant débuter le pressing lyonnais qu’à la ligne médiane : le bloc équipe est ainsi plus resserré, et les espaces sont réduits. De plus, les lyonnais vont peu presser les défenseurs centraux stéphanois, préférant se concentrer sur la paire Clément/Guilavogui. La qualité de relance d’un Mignot aurait pu dérégler tout ça…
En jouant de la sorte, Garde répond aussi à la stratégie de jeu stéphanoise de l’aller : privilégier les balles directes vers Aubameyang pour créer un maximum de duels avec la défense centrale lyonnaise, et ensuite presser très haut. Face à un tel bloc équipe, ce genre de situation sera très difficile à créer.
Contre Lille, l’entraîneur des quenelles avait tenté une composition originale : le déplacement de Kallström sur l’aile gauche de l’attaque, et le replacement de Lacazette dans l’axe, laissant Briand, Gomis et Ederson sur le banc. Je n’ai pas saisi alors l’importance de ce choix, qui est apparu clairement samedi. En fonction des besoins, le suédois vient prêter main forte à la paire de milieux axiaux, tandis que Lacazette ou Lisandro se déporte sur la gauche : c’est un véritable 4-3-3 qui apparaissait alors ! Ainsi, l’OL proposait une organisation d’équipe défensive (4-4-2) évoluant selon le contexte en 4-2-3-1 ou en 4-3-3 à la récupération du ballon, posant d’énormes problèmes de placement aux stéphanois…et surtout offrant la possibilité d’être en surnombre et de gagner la bataille du milieu.
C’est ainsi que Lyon a dicté son rythme à la première mi-temps. Un premier quart d’heure de domination : le placement de Kallström posant problème, Lacazette est facilement arrivé à trouvé des espaces entre les lignes. Clément et Guilavogui prendront la mesure de ce danger en reculant ; mais cela libérera les milieux lyonnais. Après un deuxième quart d’heure plus équilibré où Sainté trouvera des possibilités de jeu directes mal exploitées (21’, 23’, 29’), Lyon va reprendre le match à son compte mais sans trouver la faille. 0-0 à la mi-temps.
En deuxième période, les Verts commenceront mieux. Cette embellie doit beaucoup aux déplacements de Batlles, délaissant la pointe de l’attaque pour venir apporter du soutien aux milieux axiaux ou sur les ailes. Sans créer de réelle brèche dans la défense lyonnaise, cela avait eu le mérite au moins de rééquilibrer le match. Son remplacement par FSP à la 65’ va correspondre à la chute des Verts vers la défaite : les 25 dernières minutes seront à sens unique, et sans un Ruffier des grands soirs, l’addition aurait été plus salée.
Et pourtant…jusqu’alors, Lyon dominait certes, mais n’était pas souverain. En témoigne leur manière de jouer leurs coups-francs : rarement joués à terre, les lyonnais cherchaient de suite les situations de duels de la tête dans la surface de réparation, même si le coup-franc était tiré depuis le rond central ! Je pense que nous avons aussi été victime de notre manque de profondeur de banc. Avertis très tôt dans le match (11’ et 29’) et régulièrement mis en infériorité numérique, il aurait été utile de pouvoir remplacer Clément ou Guilavogui, ou peut-être même leur adjoindre un partenaire dans l’axe. Le naufrage de la fin de match aurait peut-être pu être évité si nous avions eu des cartouches de rechange dans ce secteur de jeu. Galtier a essayé de réagir, en tentant brièvement une permutation Gradel/Sako puis l’entrée de Nicolita pour bloquer Kallström, l’homme du match selon moi, mais en vain. Vivement que Perrin et Lemoine reviennent à leur meilleur niveau.
Le but
0-1 GOMIS 81’
Long dégagement de Lloris ; Gomis gagne son duel aérien face à Marchal et à la chance de récupérer le ballon derrière. Sa frappe est limpide. Malgré son évidente domination collective, Lyon ne gagne que sur un exploit individuel. Drôle de paradoxe.
Divers
Le collectif banlieusard sait à merveille renverser le jeu en une ou deux passes, ce que nous ne savons pas faire – pour témoin, cette passe ratée de Zouma à la 9’.
L’incapacité à obtenir des CPA devient rageante, surtout lorsque l’on sait qu’il s’agit d’une des principales faiblesses lyonnaises : seulement 4 corners obtenus avec la qualité de nos joueurs de couloir, c’est bien trop peu !
Sylvain Marchal a fait trois fautes méritant un carton jaune : une sanctionnée, une payée par Clément, et une jugée avec mansuétude par l’arbitre. Pas malheureux de ce côté-là .