Le temps commence à presser et les matchs couperets, les Verts ne semblent pas aimer cela, preuve en sont les deux grosses occasions manquées de faire le break contre Nantes puis Lorient depuis le début du deuxième acte de la saison. Contre Angers, solidement accroché au milieu de tableau, ce sera finalement peut-être plus simple, parce que la pression sera peut-être, encore, un peu moins importante. A condition de ne pas encaisser pour une 11ème fois cette saison l'ouverture du score dans la première demi-heure (pour 9 des 12 défaites de la saison et 1 nul jusqu'ici).
1- Le parcours
Si Angers ne se présente pas comme un concurrent direct, chose qui n'a que peu réussi aux Verts récemment, ce n'est pas non plus une équipe en pleine bourre que le RCL. En effet, depuis 2 victoires contre de gros adversaires au carrefour entre 2020 et 2021 (contre Marseille, alors 4ème, puis Lille), les Angevins avancent beaucoup plus au ralenti. Ainsi, depuis le 8 janvier, Angers est seulement 16ème de L1devant Dijon et 3 autres clubs de l'Ouest (Nantes, Brest et Rennes), avec un maigre total de 9 points en 10 rencontres, soit 2 unités de moins que les Verts.
Si la défense n'est pas impériale avec pas moins de 15 buts encaissés sur la période, cela n'en reste pas moins le 12ème bilan de L1, une unité devant les Verts et c'est surtout offensivement qu'Angers est à la peine. En effet, si l'attaque angevine s'était plutôt bien portée jusque là, entrant même dans le top 10 de la L1, c'est depuis l'une des pires du championnat, avec un seul but de plus que Dijon et Rennes, les co-lanternes rouges de ce classement avec seulement 8 pions inscrits en 10 rencontres, soit 2 de moins qu'une attaque stéphanoise pourtant pas resplendissante. Surtout, plus du tiers de ces buts ont été inscrits sur la seule victoire contre Nîmes, la moitié de ces 10 rencontres s'étant même conclues sans le moindre but des hommes de Stéphane Moulin.
Notons tout de même quelques statistiques moins favorables, comme une équipe moins à la peine à domicile avec 2 victoires et 1 nuls lors de 5 dernières réceptions (et une des défaites contre le PSG), mais également un regain de forme récent avec 3 matchs consécutifs sans perdre et même une victoire lors du dernier match de championnat, à Metz. Le match précédent étant lui marqué par 2 buts marqués dès les 10 premières minutes, l'une des 8 fois de la saison (7 victoires, 1 nul)...
2- L’effectif
Comme souligné par Jean-Pascal Beaufreton, le 4-2-3-1 de Stéphane Moulin s'appuie principalement sur la continuité, sur ses anciens avec quelques retouches par ci, par là. Et sur un effectif bien plus resserré de 23 joueurs.
Dans les buts, c'est une des nouveautés qui a plutôt de la gueule. Enfin, la gueule d'un vieux, mais de la gueule quand même avec l'international espoir français Bernardoni, secondé par l'éternel Butelle (oui, oui, le gardien de 37 ans a fait ses débuts en L1 en 2002 !). Dans l'axe de la défense, la continuité est incarnée par Traoré, le capitaine au club depuis 2015, et Thomas, arrivé en 2013 et l'un des seuls rescapés de la montée en L1. Comme Manceau à droite, d'ailleurs, qui quoi que sur le déclin, reste régulièrement titularisé, en balance avec Bamba, pas non plus un petit nouveau puisqu'il avait côtoyé sur homonyme formé chez les Verts lors du prêt du dernier en capitale de l'Anjou. La nouveauté, c'est de l'autre côté qu'on la trouve avec Doumbia, en réalité arrivé dès l'hiver 2020 mais qui n'avait pas vraiment eu le temps d'imposer sa marque au club avant cette saison. Notons que sa seule vraie doublure, Ebosse, est absent longue durée parce qu'il s'est fait les croisés et que c'est donc Manceau qui fait office de remplaçant, preuve qu'il n'est pas encore tout à fait cramé. En parlant de doublure, et d'ancien, Pavlovic est plutôt patient puisqu'il se contente d'un rôle de remplaçant du duo de l'axe depuis 2016 !
Dans l'entrejeu, il est là aussi question d'anciens puisque Mangani tient toujours la baraque du haut de ses 33 ans. A ses côtés, c'est plus mouvant, mais aussi plus novateur puisque l'ancien Lillois Amadou prêté par Séville où la marche était visiblement trop haute et le encore jeune Coulibaly (24 ans) qui s'impose enfin à Angers après avoir enchaîné banc et prêts se partagent le poste. Devant eux, le 3ème larron de ce qui est souvent un milieu pointe haute est quasiment systématiquement le polyvalent Fulgini. En revanche, derrière ces 4 hommes, peu de choix, Bobichon n'ayant que rarement eu la faveur de son coach. De même que le encore plus polyvalent Capelle.
Capelle, justement, est beaucoup plus à sa place sur le côté, et même le plus utilisé à droite. Sur la gauche, son pendant est tantôt Pereira Lage, tantôt Boufal, qui incarne autant la nouveauté que l'ancien, puisqu'il vient de revenir au club après avoir fait partie de l'équipe de la montée en L1. Les principaux remplaçants, officiant tant à droite qu'à gauche, bien que le premier poste soit leur plus naturel, sont Thioub et Cabot. El Melali, gêné par des soucis judiciaires et le jeune Cho sont tout de même plus en retrait. En pointe, enfin, Diony a notamment réussi a profiter des blessures pour se faire sa place qui n'était pas gagnée en début de saison, lui qui reste désormais sur 12 de ses 14 titularisations lors des 13 dernières rencontres, seul en pointe, avec 3 buts lors de cette période, au passage. Bahoken était le titulaire de début de saison mais peine à retrouver sa place. Pour Alioui, c'est surtout la forme physique pour retrouver le groupe qui est difficile à retrouver, lui qui avait été gravement malade plus tôt dans la saison selon les mots de son coach. Enfin, notons que Touré, 54 matchs de L1 et 5 en Coupe d'Europe avant son arrivée à Angers n'officie qu'avec la réserve...
La compo probable : En plus d'Ebosse et Alioui, absents de longue date, ce sont Thioub et Cabot qui ne seront pas là, soit une équipe type au complet :
Bernardoni – Manceau, Traoré, Thomas, Doumbia – Mangani, Coulibaly – Capelle, Fulgini, Boufal – Diony
3– Souviens-toi la dernière fois
Pas grand chose à dire de ce match aller. Déjà parce que votre serviteur ne l'a pas vu, ce qui est déjà une raison suffisante, ensuite parce que le scenario n'a pas vraiment proposé de rebondissement avec un 0-0 à la clef. Mais globalement, des Verts retrouvés, enchaînant un troisième nul après une dure série de 7 défaites, et le faisant en étant plutôt dominateurs, avec 62% de possession, 14 frappes mais seulement 3 arrêts de Bernardoni, soit autant que pour Moulin.
Pas grand chose à dire du dernier match à Raymond-Kopa non plus. Mais cette fois-ci l'auteur ces lignes l'a bien vu. Et c'est bien pour ça qu'il veut oublier le massacre d'une deuxième mi-temps complètement ratée. Après une première mi-temps plutôt équilibrée, avec même un léger avantage vert concrétisé au score, ce cauchemar n'était pourtant pas prévisible. Oui, mais voilà, les erreurs défensives plombaient la seconde période, conclue sur le score de 4-1, les Angevins passant comme dans du beurre pour concrétiser facilement à peu près la moitié de leurs occasions.
C'est pourtant la seule tâche d'un passé récent immaculé jusque là. Et même pas si récent puisque la dernière victoire angevine remonte à 1976. Mais même depuis la remontée de 2015, les 4 précédents déplacements en Anjou s'étaient soldé par 2 victoires et 2 nuls. Avec Nordin et ses 2 buts (un lors de chacune des deux précédentes rencontres) comme meilleur buteur. Allez, on poursuit la série, avec la victoire au bout, cette fois.
4- Le joueur à suivre
Nous ne pouvons que nous attarder sur un attaquant félin, rapide autant que puissant, pas maladroit balle au pied mais surtout particulièrement adroit et tranchant devant le but lorsqu'il s'agit de conclure, un certain Loïs Diony. Comment ça une plaisanterie ? Oh, si peu !
Il faut dire qu'on se console comme on peut de ne pas citer Fulgini si bien décrit dans les potins. De même que Traoré, Pereira Lage ou Pavlovic, continuité oblige, étant donné qu'on les a déjà pointé par le passé.
Alors, c'est vers Sofiane Boufal que notre œil va se tourner. Pourtant, la saison n'est clairement pas fameuse. Déjà parce que l'international marocain est loin d'être un titulaire incontournable mais en plus parce qu'il ne parvient pas à convertir son temps de jeu en stats, lui qui ne compte qu'un but. Mais le garçon reste pétri de talent, il est évident qu'il ne l'a pas perdu. Si beau à voir avec Angers lors de sa dernière demi-saison avant un long exil, capable d'éliminer n'importe qui sur quelques appuis. Mais également devenu un buteur redoutable en L1 avec Lille, avec une belle saison à 11 buts. Suffisamment pour se méfier, même si l'on espérera voir Boufal surtout dans le rôle de bouffe la feuille, si souvent dévolu à Bouanga cette saison.