Le dernier match des Verts en 2017 s'est soldé par une nouvelle défaite, mais avec un scénario plus cruel que les précédentes.
Il y a eu trois parties très différentes dans le match de l'ASSE à Guingamp : le carton rouge de Söderlund en milieu de la première période a bien sûr changé des choses, mais il faut dire que les Verts n'avaient pas bien commencé le match de toute façon. Et un changement tactique judicieux à la pause aurait pu s’avérer payant, mais la chance ne sourit clairement pas aux Stéphanois depuis quelques mois.
A 11 contre 11
A la 15e, après une faute de Söderlund sur le même milieu central qu'il a essayé de casser quelques minutes plus tard, Guingamp bénéficie d'un coup franc dans sa propre moitié, joué dans le couloir gauche :
Sur cette image on peut observer que Diony défend dans le couloir droit, mais Cabella ne se trouve pas à gauche, il marque un milieu central - l'ASSE défend dans un 4-4-1-1. Le latéral gauche adverse lance son avant-centre en profondeur, mais il est bien suivi par la défense, largement en surnombre.
Le bloc stéphanois reste bien organisé et, sans solutions, l'avant-centre revient vers son propre camp, pendant que le latéral et l'ailier de ce côté font des appels dans l'autre sens...
... et ils ne sont suivis par personne ! Cabella se trouve toujours à côté de son adversaire direct, MBengue surveille l'ailier de son côté, KTC et Lacroix gardent entre eux le milieu offensif qui avait pris la place d'attaquant... et Diony, Gabriel Silva et Dabo s'intéressent seulement au porteur du ballon, et non aux deux adversaires dans leur dos.
Tabanou, le latéral adverse, est lancé en profondeur - c'est Gabriel Silva qui fait l'effort de revenir, Diony (pourtant son adversaire direct) ne fait même pas un geste pour le suivre, il l'accompagne du regard. Et c'est la même chose pour Cabella, qui regarde tout simplement son adversaire direct partir. Centre en retrait et passe pour ce milieu qui tire, heureusement à côté.
La deuxième moitié de la première période
Après le rouge pris par Söderlund, l'ASSE a effectué un leger changement tactique - Dabo et Cabella ont eu comme consignes de bloquer les couloirs. Sauf que les Verts ont tellement reculé sous la possession adverse, que le bloc défensif prenait des formes bizarres :
Sur cette image on dirait que les Stéphanois défendent en 6-2-1, Cabella et Dabo se trouvant sur la même ligne que les quatre défenseurs qui n'ont aucun adversaire entre eux. Et pour faire encore mieux, Diony descend aider son milieu (on voit comment Pajot lui indique où se placer) :
Le "bloc" défensif des Verts est maintenant positionné en 6-3-0...
La deuxième période
Le vrai changement tactique intervient après la pause, avec la sortie de Diony et l'entrée de Janko. On trouve un vrai bloc défensif, en 5-3-1, avec des lignes claires :
Le choix de placer Cabella en avant-centre est judicieux. Aucun de nos avant-centres n'est capable de garder le ballon pour permettre au bloc de remonter. Cabella peut le faire et sa qualité de passe peut générer des contres intéressants.
Par exemple, à la 65e, Hernani (entré en jeu à la place de Diousse) déclanche un pressing sur la ligne médiane :
Il coupe la ligne entre deux milieux, ce qui oblige un d'entre eux de forcer la passe, qui arrive dans les pieds de Dabo. Il combine avec Hernani...
... qui cherche tout de suite Cabella, qui avait fait un appel excentré, pour ensuite chercher en profondeur...
... Dabo, qui avait fait l'appel en profondeur qu'il fallait, mais qui marche sur le ballon aux abords de la surface.
Même pas 2 minutes plus tard, Hernani déclanche de nouveau un pressing sur le milieu adverse :
Et de nouveau celui-ci panique et passe directement à Pajot. Celui-ci joue avec Cabella...
... qui lance en profondeur Hernani, pour l'ouverture du score.
Malheureusement, ça n'a pas suffi et une nouvelle défaite vient clore l'année 2017.
Malheureusement, ça n'a pas suffi et une nouvelle défaite vient clore l'année 2017.
Conclusions
Si on regarde les statistiques, c'est clair et net, on s'est fait marcher dessus, ça a été un non-match de la part des Stéphanois, qui dans leurs meilleurs moments ont seulement bien défendu. Si on regarde le match, on voit des joueurs nerveux, clairement pas en confiance, qui paniquent vite et qui perdent leur football dès que quelque chose ne se passe pas comme prévu. Et pourtant, on sent que l'équipe est capable d'une réponse tactique pertinente et qu'un tout petit peu de réussite peut faire basculer la balance de l'autre côté. Espérons que ça sera le cas en 2018.
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.