Après la victoire des Verts contre Guingamp, nous n'allons pas parler d'un but, d'une action fantastique comme celle de Claudio Beauvue, mais d'un parallèle. Un parallèle que tout le monde a pu voir depuis Samedi.
L'an dernier, l'Olympique de Marseille s'impose 11 fois sur le plus simple score : 1-0, battant ainsi le record du championnat de France. Le club phocéen est alors raillé pour un jeu peu réjouissant, mais l'OM gagne. A chaque match, un pied, un genou, une tête, la balle finie toujours par rentrer. L'OM termine 2ème de la Ligue 1.
Les deux premiers matchs de l'ASSE ont immédiatement rappelé ce Marseille, réaliste offensivement et solide défensivement. Pour regarder de plus près cette ressemblance, j'ai choisi un match type : pendant que les Verts écrivent l'histoire au Stade de France, le 20 Avril 2013, l'OM se rapproche un peu plus de sa place de dauphin en battant Brest, quasi-relégué, 1-0. Le seul but d'un match soporifique est inscrit par Benoit Cheyrou.
Voyons tout d'abord l'OM lors d'une phase offensive. Lorsque l'OM se trouve dans le camp de Brest, le schéma est souvent le même. Si l'on commence vers l'arrière de l'équipe, les latéraux, à savoir Rod Fanni et Jérémy Morel montent et finissent par se retrouver exactement au même niveau que la paire Cheyrou-Romao. Les deux joueurs descendent et montent ensemble, dans le schéma, il n'y a pas de vrai 6 et de vrai 8, Elie Baup cherche d'abord une paire complémentaire qui fait ensemble les efforts défensifs et offensifs. Si cette paire est bloquée et ne peut trouver le quatuor offensif, alors elle revient sur les latéraux, placés très haut.
Sur le papier, si la tactique est un 4-2-3-1, elle n'en a en rien l'air sur le terrain, comme l'explique Eric Roy au site "lephoceen" : « Tout ça, c'est un peu du bla-bla ! Là, on parle d'un 4-2-3-1 parce que Valbuena a les caractéristiques pour s'y insérer car c'est un joueur qui joue derrière l'attaquant et pas dans la profondeur... Avec un véritable attaquant à la place, tu te retrouveras avec un 4-4-2 mais sans changer aucun autre joueur. » Dans l'action choisie, Romao prend des initiatives et continu balle au pied. La tactique évolue. Cheyrou s'efface, les latéraux ne suivent plus vraiment. André Ayew alors un peu axial s'écarte de plus en plus sur le côté gauche afin d'y reprendre son poste de base. Valbuena est marqué à la culotte par le 6 brestois, cela libère de la place pour Jordan Ayew qui vient alors prendre le centre, du côté Gignac tente de s'efface vers le côté.
A gauche la tactique de l'OM contre Brest selon Whoscored, à droite l'ASSE contre Guingamp. Cette rubrique n'a pas vocation à étudier précisément la tactique de l'ASSE Samedi, mais à faire le rapprochement avec l'OM de l'an dernier.
Comme le montre Whoscored, l'OM possède une tactique offensive très évolutive puisque les 4 joueurs peuvent alors prendre l'axe ou le côté. Dans les faits, c'est une tactique très axiale, puisque 56% des actions marseillaises se faisaient par le centre comme le montre le gif plus haut, où les joueurs de côtés se trouvaient tous dans l'axe. C'est presque un 4-4-2 avec Valbuena en soutien de l'attaquant, 4 milieux très axiaux et des latéraux pour tenir tout le couloir.
Les similitudes sont assez évidentes. Perrin et Zouma sont placés aussi bas que N'Koulou-Mendes. Morel et Fanni sont aussi hauts que Brison et Clerc. La défense est donc identique dans le placement ou dans les caractéristiques. La seule différence vient peut-être de Jérémy Clément et Fabien Lemoine. Là où l'OM jouait sans réel 6 dans ce match, mais avec une paire complémentaire, l'ASSE a clairement définie les rôles : Clément reste plus bas que Lemoine, qui lui va soutenir l'attaque.
Une fois de plus, on remarque une similitude de placement entre les deux meneurs de jeu. A gauche André Ayew et à droite Renaud Cohade, ils sont tous les deux proches de l'attaquant, légèrement excentré, un peu plus haut que les deux autres milieux de terrains centraux.
Peut-être que le mauvais match de Corgnet est visible sur ces deux images. Là où Jordan Ayew était parfaitement aligné sur Mathieu Valbuena, Benjamin Corgnet est lui esseulé, entre Cohade et les joueurs de devant: ni réellement au centre, ni sur le côté, le placement moyen de Corgnet est donc un peu irrationnel.
Si Hamouma semble prendre la place de Valbuena derrière l'attaquant, ce n'est en fait que parce qu'il a joué une mi-temps à droite et une à gauche. On le voit cela dit plus haut que Brandao en moyenne... L'équipe a beaucoup joué de son équipe, ce qui l'a aussi poussé à utiliser une position plus axiale afin de trouver Brandao. Si l'on excepte Corgnet, le placement des deux équipes est incroyablement similaire. A une grosse différence près : Jérémy Clément qui se comporte comme un réel 6.
Alors, on est prêt pour 11 1-0 ?
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