Rien à faire. Il ne se passe rien. J’ai beau faire des efforts, ça ne vient pas. Franchis les deux barrages à double fouille corporelle, les visiteurs verts du stadium-nord tâtent enfin des yeux le cœur de la coquille vide. L’inquiétude est palpable...

Arrivé au faîte des escaliers, le regard embrasse le grand carré de pelouse ceinturé d’une piste en tartan. Toi tartan, moi, gêne. Pas d’émotion. Le vide sidéral. Voici une grosse année que je n’ai pas remis les pieds au stadium-nord, et… rien. Je ne ressens aucune palpitation. Ce stade expirant inspire l’indifférence. Mais comment font-ils ? Ils, ce sont les Lillois. Ils bravent la pluie, le froid, le vent, la chaleur, parfois. Je me surprends à les respecter pour cette performance.

Samedi soir, nous n’étions pas au stadium-nord pour une excursion touristique. Ou, du moins, le pensions nous. Il y avait match, paraît-il. Une rencontre en comité restreint, mais fortement mise en valeur par les télés et les radios. Comme disait Claude Puel dans la semaine, on n’a jamais autant parlé du LOSC depuis qu’il est reléguable. Et Saint-Etienne alors ? Eh bien les verts, c’est du connu. Invincibles à domicile mais quasiment incapables de mettre en pied devant l’autre loin de GG. Et selon le refrain maintenant légendaire : « On est les plus forts pour relancer les faibles. Â»

Le mastre inconnu qui vociférait derrière les oreilles de VDR n’avait, dans le fond, pas tort. Rien de mieux que de râler sur tout ce qui bouge, se mettre en état extatique, pour se réchauffer par -1° : « On se marche dessus au milieu ! Â». « Mais, p…, passe ton ballon Dabo ! Â». « Pas foutu de faire une tête ! Â». « C’est ça, vas-y, relance dans l’axe ! Â». Un condensé du match à lui seul, le pépère.

Dans le bas du parcage, ça chante, même à 3-0. C’en est presque beau. Dans le haut, ça grelotte sec. Ca chambre aussi. Les DVE font dans le beurk : « Emmenez-moi, etc, etc… Â» Pfiou. J’aurais bien lancé un « Allez Lensois, allez Â», mais je crois que l’on m’aurait regardé comme un Gigliotti réalisant un hat-trick. Alors bon, motus. Va pour l’insulte classique à l’attention du camp adverse. C’est pas beau, mais ça défoule. Pour les chtis verts, la pilule est amère. 3 à Lens, 3 à Lille. Et pourquoi pas 3 à Valenciennes le 12 janvier, tant qu’on y est ? Gigliotti aurait son hat-trick pour de bon !

Ah, eh bien voila Janot qui se troue comme rarement. Le premiers des trois buts que les verts donnent à Lille. Saint-Etienne fait un non match. J’arrête là. Je fais une non chronique. Na.