Qui dit Chaudron dit feu. 
Qui dit feu dit fumée. 
Qui dit fumée dit fumis…


Lors de la réception de Bastia, les Green Angels ont retrouvé leur tribune. Et ils ont fêté ça à leur prévisible façon. Les fumigènes étaient de sortie. Des fumigènes qui s’ils ont été utilisés sans débordement n’en ont pas moins fait réagir la Direction du club (qui parle d’incident, drôle de terme quand on sait qu’aucun fumi n’a servi de projectile…) puis la grosse commission de nos "amis" de la Ligue (qu’on adule).

Des fumis qui vont jusqu’à enflammer (quoi de plus naturel me direz vous pour un fumi) notre forum.
En résumé, pour certains, « les fumis gênent »
Pour d’autres « les fumis, j’aime ».

La parole est donnée à la défense, représentée par le tranchant et vibrant Moufles !



Comme beaucoup d'entre nous, je crois, les Verts des 70's m'ont fait rêver petit tout autant par le jeu qu'ils déployaient sur tous les terrains de France et d'Europe que par la ferveur unique et enfiévrée de leurs supporters. A ce titre, les premiers matchs dont je me souvienne sont le quart face à Kiev, la finale contre le Bayern mais surtout, surtout, ce fameux match à Anfield en 77 que certains fans des Reds se remémorent encore des trémolos dans la voix et des sanglots dans les yeux.

 

Mais pourquoi ? Pourquoi à votre avis les inventeurs du jeu de la balle au pied, fanatiques de père en fils et de mère en fille, chanteurs émérites à leurs 90 minutes perdues, pourquoi donc certains de leurs plus glorieux représentants de l'époque considèrent-ils encore aujourd'hui ce match comme étant le plus mythique des plus mythiques ? Parce que ce soir là, l'ambiance et l'atmosphère prirent un ton surréaliste bien avant l'arrivée au stade. Parce que ce soir là, c'étaient les Verts en face et que l'équipe avait déjà une fameuse réputation dans l'Europe entière, et que son public était considéré comme étant peut-être le plus fervent et le plus chaud d'Europe (après les Anglais, of course…). Les fans anglais surent bien avant le coup d'envoi que tout était réuni pour faire de cette partie une rencontre de légende. Ce soir là, les fans étaient si nombreux et si excités qu'ils avaient fini, si mes souvenirs sont bons, par se retrouver propulsés sur le terrain. Pas pour l'envahir, non, mais pour retrouver un peu d'oxygène dans cette folle soirée.

 

Je me souviens de cette marée humaine et de ces vagues incessantes qui secouaient le Spion KOP à chaque action, des bras levés de Bathenay, de Fairclough… Je pourrais en parler des heures de ce match, tant il fut poignant, aussi bien en termes de jeu et d'atmosphère autour du pré que d'exaltation et de rage. Ce soir là, nous gagnâmes le respect éternel des inventeurs de ce jeu plus que le 12 mai 1976. Et c'est pour cela que les -vieux- amoureux de ce sport à travers le monde se souviennent encore de nous. Notre marque de fabrique, c'est ça, c'est cette ferveur incommensurable doublée d'une équipe hors normes les soirs de coupe d'Europe. J'ai un respect immense pour toute les personnes qui ont su provoquer et participer à ces formidables épopées : dirigeants, staff, joueurs, salariés du club et, bien entendu, fans. Je suis déjà certain que le jour de mon dernier jour, si je suis encore assez conscient pour m'en rendre compte, ces images me reviendront à l'esprit, tout comme l'immense émotion du 20 avril dernier, après 32 longues années d'une interminable attente.


Je crois que c'est ça, la passion. Celle qui nous fait perdre la tête pour de bon et fait de nous un peuple définitivement à part. Sans toute cette passion qui gravite autour du club, nous serions morts. Et nous mourrons si on cherche à la mettre un jour en sommeil, voire pire : la tuer. Pas demain, certes. Mais après-demain, sans doute. Je ne peux pas croire qu'un président qui se prétend amoureux des Verts cautionne ça. Je ne peux pas croire qu'un pur Stéphanois admette ça. Je ne peux pas croire que notre direction bicéphale se fourvoie dans cette voie. Je ne peux pas y croire. Je ne veux pas m'y résoudre. Mieux vaut prendre du huis-clos. Mieux vaut perdre des points que de laisser son honneur au bord du terrain. Face à ce quarteron d'ignobles cyniques qui peuplent le monde des dirigeants du foot professionnel, la résistance, le don de soi et l'union sacrée devraient être notre seule et unique réponse. Soyons fier de ce que nous sommes. Soyons fier de notre passé. De notre présent. De notre avenir. 


Je vous invite à méditer les paroles que Churchill prononça le 4 juin 1940, alors que le Royaume-Uni était pilonné par l'ennemi totalitaire et que tout semblait inéluctablement perdu. Je vous invite à regarder en face ce que les politiques sont en train de faire de notre pays, comment ils s'abaissent à stigmatiser les uns pour mieux avilir les autres, comment ils s'ingénient sans cesse à contrôler notre pensée et à allumer des contre-feux à leur propre incompétence. Aujourd'hui, les ultras et leurs affreux fumigènes doivent disparaitre. Demain, ce seront Banel et ses copains Roms qui seront persona non grata. Et demain ? Peut-être vous…


Je vous invite à réfléchir sur le pouvoir proprement démesuré de quelques personnes et de la collusion médiatique qui cherche insidieusement à nous amener dans un monde qui n'est pas le nôtre. Je vous invite à réfléchir sur le poids hallucinant dans notre économie d'un pays qui a obtenu le droit d'organiser plusieurs événements sportifs sans aucune référence reconnue, et à qui les politiques de tout bord ont fait étrangement acte d'allégeance.


"We shall go on to the end, we shall fight in France, we shall fight on the seas and oceans, we shall fight with growing confidence and growing strength in the air, we shall defend our Island, whatever the cost may be, we shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, we shall fight in the hills; we shall never surrender."

Cette île, les gars les filles, ce sont les Verts.

Moufles