AR81/ Caen 1-0 ASSE
Bipolaire (excellente avant la pause, terriblement inoffensive ensuite), l'ASSE marque spectaculairement le pas.


Coup de canon inaugural : à la troisième minute, l'attaquant caennais Bazile, seul face au but vide, propulse le ballon en orbite. Les Verts ont eu chaud. Et se préparent à produire une première période d'excellente qualité.

Sur le terrain, deux 4141 s'affrontent. Le premier, celui de Patrice Garande, fait le pari du jeu vertical, de la vitesse, des morsures soudaines et fatales ; le second, celui de Christophe Galtier, enveloppe l'adversaire, le compresse, l'enserre, et veut gagner à l'usure. Des deux serpents, c'est clairement le Vert qui prend l'ascendant. La balle est confisquée, les coups de pieds arrêtés se multiplient, les combinaisons sont belles, bref l'ASSE est conquérante et touche du bois (Mollo, 13').

Mieux : elle s'offre quatre buts. Enfin...quatre occasions qui auraient dû finir au fond des filets. Mais Ricky, très bon pourtant dans les déplacements et la construction, gâche l'ouverture lumineuse de Lemoine (9') et la passe de Brison consécutive à un superbe triangle côté gauche (24') ; mais Hamouma, seul, après avoir contrôlé en pleine surface la remise de KTC, rate sa frappe (15') ; mais Nguémo, lancé à merveille par Hamouma, face au but tire à côté (33').

Et comme souvent quand le réalisme vient à manquer, la sanction est sévère : à la 40', Nguémo perd la balle au milieu, le contre est instantané et Féret ouvre la marque contre le cours du jeu.


Triste seconde

On sait que dans le 4141 stéphanois, l'équilibre de l'équipe repose essentiellement sur deux joueurs : la sentinelle (Jérémy Clément en l'espèce) et l'attaquant axial (Ricky). Pour le premier, Garande réorganise son pressing à la pause : Féret défend un cran plus haut, pour tenir le n°6 stéphanois. Quant au second, à l'image de ses prestations habituelles, il s'étiole brusquement avec les minutes qui s'égrènent.

Malgré un Hamouma volontaire, la qualité du jeu stéphanois s'en ressent spectaculairement. Loin de mettre le feu et de se donner les moyens d'effacer un score immérité, les ligériens subissent un gros temps fort caennais en début de seconde période, avant de remonter petit à petit la pente. Autour de l'heure de jeu, le match se fige alors dans son apparence définitive : légère domination fébrile et stérile des visiteurs, explosion des locaux en contres dont on se demande comment ils ne finissent pas au fond des filets de Ruffier.

Christophe Galtier aura pourtant tenté un coaching extrêmement offensif, en deux temps : passage en 4231 avec l'entrée d'ASM à la place de Nguémo (57'), puis oblitération de la ligne des milieux avec le remplacement de Clément par Bamba (84'). Les jeunes pousses vertes n'apportent cependant pas grand chose. Caen se paye carrément le luxe de finir le match comme il l'avait commencé : par le gaspillage d'un but tout fait en contre (Sala, 90'). Le podium est désormais loin devant.