Sous la chaleur corse, les Verts l'emportent sans trop forcer. On continue l'entame de saison idéale.


Compte-tenu de l'absence de Guilavogui, suspendu, l'équipe est conforme à ce à quoi on pouvait s'attendre. Clément effectue donc son grand retour en L1, tandis que Zouma est préféré à Bayal en charnière. Côté ajaccien en revanche, Ravanelli surprend son monde pour sa première compo.

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Déjà, Pédretti et Mutu, qui n'ont quasiment pas participé à la préparation estivale, sont alignés d'entrée. Surtout, le roi de la simulation opte pour un système de jeu inédit : un 4-4-1-1 défensif explosant en 4-2-3-1 à la récupération, avec deux ailiers (Lasne à gauche, Mostepha à droite) qui sont habituellement des joueurs axiaux, et pas parmi les plus offensifs de l'effectif sud-corse. André est confirmé dans son repositionnement en latéral, lui qui a fait tous les amicaux d'avant-saison avec l'arrière-garde.

Le jeu de l'ASSE, on commence à le connaître. Passes courtes redoublées sur le côté, avec tentatives de changement de jeu si ça bloque, alternées avec des passes longues dans l'axe pour créer des points de fixation avec Brandao ; le tout saupoudré d'une dose de permutation entre ailiers et milieux relayeurs (même si cet aspect fut au final assez timide dimanche).

En face, Ajaccio procède par phases cycliques. A marée haute, pressing fort pour espérer des récupérations dans le camp stéphanois et des contres rapides ; à marée basse, un positionnement chélonien dans les 35 derniers mètres, avec un bloc équipe très compact exerçant un pressing réduit. Dans les deux cas, le circuit offensif privilégié consiste en une longue balle de Pédretti pour Mutu, dans l'espoir d'obtenir un CPA ou une situation sur un second ballon que Lasne et Cavalli pourraient exploiter. C'est d'ailleurs de cette manière que les Corses obtiennent leur seule occasion du match dans le jeu, à la 23' - mais Mutu tire aux pigeons.


A Coty, on a chaud

Si le jeu direct de l'ACA donne l'illusion d'une légère domination, l'ASSE met très vite le pied sur le ballon et gère - certes, sans se créer de véritable occasion. L'acteur principal de la 1ère MT est sans conteste la chaleur : il fait plus de 30° ; les visages sont marqués. La décision est prise avant le début de match de couper chaque période par une pause boisson.
L'aisance technique stéphanoise (qu'on voit notamment à la 9' avec ce toro en plein milieu de terrain, qui aboutit à un déboulé de Lemoine face au but dont le centre pour Brandao est intercepté) s'étiole ; le déchet technique devient inquiétant . Après quinze minutes, les lignes vertes se distendent ; l'ACA commence à prendre le dessus - d'où l'occasion de la 23', rare fois où Mutu réussit à s’extirper du marquage de Zouma. Après la pause boisson, l'ACA est bien en jambes et essaie de pousser, en vain, pendant 5 minutes, avant de revenir à la tactique de la tortue. C'est à ce moment que l'ASSE trouve enfin la faille : pas pressés, les Verts, en deux passes et trois déplacements intelligents, font la différence.

Après le but, Sainté finit mieux, mais les accélérations sont difficiles. On notera tout de même dans cette fin de période que les qualités de percussion de Tabanou font très mal à André, averti puis à la limite du rouge après une béquille qui provoquera la sortie de Franckie à la pause. L'expulsion du latéral droit ajaccien en fin de match est largement tributaire des coups de rein du néo-Vert ; deux arrières droits expulsés contre les Verts en 3 matches, c'est tout sauf une coïncidence...


Ennui du public, sérénité des Verts

A l'orée de la seconde période, Nicolita remplace Tabanou. L'ACA veut presser haut, mais Sainté gère presque trop facilement. La maîtrise technique a été retrouvée dans les vestiaires ; Cohade, jusqu'alors emprunté, aspire tous les ballons grâce à la qualité de son placement entre les lignes. Ajaccio impuissant veut écarter le jeu ; Ravanelli fait d'ailleurs entrer l'ailier gauche S. Diarra à la place de Mostefa - sans impact immédiat. Alors, on s'en remet aux frappes de loin de Lasne et Mutu (55' et 57'), qui ne font trembler personne. Au contraire, c'est l'ASSE qui se montre dangereuse : Brison, aidé par Hamouma, récupère le ballon au milieu de terrain, trouve Cohade esseulé (encore !) face au jeu, qui sert à merveille Brandao...mais Ochoa remporte son duel (58').

Après l'heure de jeu, un faux rythme s'installe. Les deux équipes se neutralisent ; ou plutôt, aucune ne semble capable de bousculer l'autre. M. Varela siffle la pause boisson à la 70', moment choisi par Ravanelli pour tirer une nouvelle cartouche : Oliech remplace Mutu, qui sort grimaçant. Le dernier quart d'heure sera bien symbolisé par Nicolita : un peu fou, à fond dans les duels, beaucoup de déchet, peu de danger sur les buts. Sainté a pourtant l'occasion de tuer le match à la 82', mais Brandao ne cadre pas sa tête sur le corner de Banel - il faut dire que le brésilien est sur les rotules, et écopera d'un carton jaune de fatigue un peu bête à la 89'. Diomandé et Corgnet entrent en jeu ; André mange un rouge ; Ajaccio balance dans la boîte en espérant le miracle, et l'attend toujours : la fin de match est anecdotique, et les Verts entament la saison par une victoire, sans trembler...ou presque. Si à la 3', Mutu avait réussi à dévier, ne serait-ce que très légèrement, le coup-franc de Cavalli, Ruffier n'aurait sans doute rien pu faire...


Le but

1-0 Brandao 34'

Travail côté gauche, en vain ; on revient logiquement derrière pour écarter à droite. A ce moment, c'est la marée basse : l'ACA ne presse plus, et attend dans son camp. Lemoine se retrouve seul face au jeu à 40m. 3 joueurs s'efforcent de lui donner une solution : Brandao qui se démarque par un appel en retrait dans l'axe ; Clerc qui embarque Lasne sur l'aile ; et Hamouma, qui prend l'espace intermédiaire libre. C'est lui que Lemoine sert, d'autant que Bonnart, le latéral gauche corse, est en retard sur Hamouma, qui l'efface d'un dribble inspiré. Brandao, intelligent, sprinte dans le dos des défenseurs centraux, qui ne l'avaient pas suivi dans son appel en retrait. Plat du pied, sécurité ; les trois points dans la besace.