« Hapoel, messieurs ! » C’est ainsi que selon la légende, les joueurs stéphanois ont appris le nom de leur premier adversaire en coupe UEFA. L’affaire prête àune franchouillarde rigolade. Mais, ne nous y trompons pas, l’Hapoel est sérieux, l’Hapoel est solide, l’Hapoel travaille dur. Bref, ses joueurs n’ont pas l’hapoel dans la main (oui, bon…).
Présentation non-officielle de notre sympathique et néanmoins dangereux adversaire.
Certaines contrées, pas forcément lointaines, engendrent des clubs de football ayant comme mission principale d’être la figure de proue d’un idéal politique, syndical, industriel, patronal ou religieux. Il y a eu Carl Zess Jena ou CSKA Moscou par exemple. Il y a encore Manchester City aux couleurs de la franc-maçonnerie de la fin du XIXe, Glasgow (Celtic vs Rangers) etc.
Il en va de même en Israël. L’Hapoel Tel-Aviv annonce la couleur : rouge, du maillot aux chaussettes.
Hapoel joue à l’aile gauche
Le rouge arboré n’est guère innocent. Ha-Poel signifie, paraît-il « les Travaillistes ». Le club et ses supporters se revendiquent a priori de Gauche. Ses sympathisants sont autant Israëliens favorables à l’entente israëlo-arabe que des Arabes qui eux, n’iront, paraît-il, jamais supporter l’autre club de la ville, le Maccabi, d’inspiration plus hégémonique et nationaliste, dirons-nous…
L’Hapoel Tel-Aviv est officiellement né en Palestine en 1927. En réalité, le club semble avoir été créé en 1923. A moins que ce ne soit, selon certaines sources, en 1919, à l’époque où le club se nommait « Alenbi ». Toujours est-il qu’en 1923, l’affaire a très vite capoté. Relancé en 1925, puis une nouvelle fois l’année suivante, c’est finalement en 1928 que l’Hapoel obtient ses lettres de noblesse en gagnant la Palestine cup au nez et à la barbe des équipes arabes ou anglaises, la Palestine étant alors un protectorat britanique.
Présent sur tous les continents
Pour le football Israëlien, la vie est une dure lutte. A l’invitation de la FIFA, La fédération Israëlienne de football accepte, dès la création de l’Etat d’Israël en 1948, d’aller voir si on joue aussi au foot en Asie. Voilà le pays versé dans la zone Asie / Moyen-Orient.
En 1991, l’Hapoel Tel-Aviv ravit la toute première coupe d’Asie (victoire face aux Malaisiens de Selangor). Sept ans plus tôt, l’équipe nationale a remporté son seul et unique titre international : la coupe d’Asie des nations.
Au milieu des années 80, changement de cap. La FIFA, immense plaque toc-tonique à elle seule, accélère la dérive des continents. Israël se retrouve plongée dans la zone Océanie. La tête à l’envers, les Israëliens ne se qualifient pas pour la coupe du monde 1990, barrés par les Colombiens…
Israël découvre la zone Europe et donc l’UEFA en 1991, après un véritable tour du monde du football. De là à ressuciter le bon vieux mythe du Juif errant, il y a un pas que je ne franchirai pas…
Et l’Hapoel dans tout cela ?
En son antre du Bloomfield stadium (surnommé « l’Hapoel à frire » ?), situé à Jaffa, le club réalise le doublé coupe / championnat en 2000. L’année suivante, il atteint les quarts de finale de la coupe UEFA (tiens, tiens…) après avoir sorti le Lokomotiv Moscou, Chelsea et Parme. On rêve d’un tel tableau de chasse à Sainté ! L’Hapoel se payera même le luxe de battre l’AC Milan à domicile (1-0). Les Italiens renverseront la vapeur au retour (2-0).
Arrive 2006 et ce fameux match retour au PSG. L’Hapoel ridiculise les Parisiens. A l’issue du match, un dramatique fait divers aux relents brunâtres assombrira la soirée. Un jeune apprenti hooligan parisien perdra la vie.
L’année dernière, l’Hapoel a été éliminé au premier tour de la coupe UEFA par les Glasgow Rangers (2-1 / 0-4). Et si l’on signait de suite pour un tel résultat face aux verts ?
Quoiqu’il en soit, on décrit l’Hapoel Tel Aviv comme une équipe techniquement bonne, dotée de supporters particulièrement enthousiastes et chauds.
Au total, le club cumule 12 titres de champions et 12 coupes d’Israël.
Il ne reste qu’à espérer que l’Hapoel aille se faire rhabiller pour les verts.
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Potins