Marqué par ses vertes années (1996-1998) et bossant de nouveau pour le SCO, l'ancien attaquant Christophe Lagrange déplore que l'ASSE ne marque pas assez.


Que deviens-tu Christophe ?

Je suis revenu il y a quatre ans dans la région angevine m’installer ici. Je travaille pour une société de vélos de location à Angers et je suis scout pour le SCO, je supervise des matches de jeunes, je travaille au recrutement pour le centre de formation dirigé par Abdel Bouhazama. Cela fait suite à des discussions que j’ai eues avec Stéphane Moulin, qui était mon coéquipier à Angers de 1988 à 1990. On se connaît bien car on avait aussi fait l’armée ensemble.

Depuis que je suis revenu dans le Maine-et-Loire, j’ai entraîné l’USA Pouancé et l’AS Saint-Hilaire Vihiers Saint-Paul mais j’en avais un peu marre du monde amateur. Stéphane Moulin m’a demandé si ça m’intéressait de scouter des jeunes pour le SCO dans la région. Il m’a mis en relation avec le responsable du recrutement qui est Philippe Leclerc. Ça s’est fait naturellement. J’ai attaqué ma deuxième saison, j’observe des matches, des U15 jusqu’aux U19. J’aime bien cette mission.

Ce vendredi, ton cœur battra pour le SCO ou pour l’ASSE ?

C’est compliqué, je serai partagé devant la télé vendredi soir ! (rires) Ces deux clubs font partie de moi. Je ne suis resté que deux ans chez les Verts, les résultats étaient très, très moyens mais cette expérience m’a profondément marqué. J’ai passé deux supers années à Sainté, ça restera à jamais ! Je suis resté sept ans au SCO, c’est à Angers que j’ai passé les meilleurs moments de ma carrière, que j’ai été à mon meilleur niveau. Le fait que je travaille à nouveau pour le SCO fait que j’ai un petit faible pour ce club. Il n’en demeure pas moins qu’une partie de mon cœur est vert. Sainté, ça marque. Je regarde attentivement chaque week-end le résultat des Verts.

Lors de ta dernière saison de joueur à Angers, tu as eu trois coéquipiers passés depuis par l’ASSE et officiant aujourd’hui dans d’autres clubs de l’élite !

Exact ! La saison 1993-1994, j’ai joué dans la même équipe que David Guion, Christophe Galtier et Thierry Oleksiak. David, je me doutais qu’il serait entraîneur, j’étais sûr qu’il allait faire carrière là-dedans. Il était déjà carré, droit, il avait déjà passé ses diplômes. Christophe, c’était moins évident mais force est de constater qu’il est peut-être devenu le meilleur entraîneur français en activité. Il avait déjà fait de grandes choses avec Sainté, ce qu’il fait avec Lille, c’est exceptionnel. Il a pour adjoint Thierry, que j’avais affronté avec les Verts quand il était entraîneur-joueur d’Aurillac. J’avais marqué lors de ce match de Coupe de France mais son équipe nous avait éliminés aux tirs au but.

Que représentait l’ASSE pour toi avant que tu rejoignes les Verts en 1996 ?

En signant à Sainté, j’ai réalisé un rêve d’enfant. Quand j’avais entre huit et dix ans, j’avais le maillot Manufrance. Mes premiers grands souvenirs de foot, c’était l’épopée des Verts. Je vibrais avec mon père devant la télé en les voyant réussir leurs exploits européens. Quand Pierre Mankowski, qui reprenait l’équipe, m’a demandé si ça m’intéressait de venir, de suite j’ai dit oui. Le club venait de descendre mais l’ASSE, c’était mythique pour moi. Revêtir le maillot vert et jouer dans le Chaudron tous les quinze jours, c’est excitant.

Avant de défendre les couleurs de Sainté, j’avais déjà joué deux fois à Geoffroy-Guichard, une fois avec Lens et une autre fois avec Le Havre. Avec les Sang et Or on avait perdu de peu mais avec le HAC on avait pris quatre, Laurent Blanc avait mis un triplé ce jour-là.



Je me souviens de ces matches-là car c’était un évènement exceptionnel de se déplacer à Saint-Étienne. On savait que ça allait chaud avec le public qu’il y a là-bas. J’allais sur mes 30 ans quand j’ai signé à Sainté en 1996 mais j’étais comme un fou. Je me souviens qu’à peine arrivé là-bas, j’ai pris plein de photos du stade.

Je me disais « ça y est, j’y suis ! » Les Verts, c’était toute ma jeunesse et j’avais à mon tour ce privilège de jouer dans ce grand club et de fouler régulièrement cette pelouse mythique. J’en ai frissonné de plaisir. Le stade avait beau être partiellement en travaux en vue de la Coupe du Monde 1998, tu sentais qu’il y avait une âme à Geoffroy. Je sortais de deux saisons en D1 avec Le Havre mais j’ai foncé à Sainté. Le challenge était de faire remonter au plus vite le club dans l’élite, malheureusement ça a été très compliqué, mes deux saisons en vert on a fini 17e.

T’expliques ça comment ?

L’équipe a été profondément renouvelée après la descente. Le stade n’était pas plein car il était en travaux, c’était compliqué. Ça ne nous avait pas empêcher d’écraser Laval 4-0 lors de notre premier match de la saison à la maison, je me souviens que j’avais fait deux passes décisives lors de ce match.



Mais par la suite on a eu du mal à obtenir des résultats. Après, je ne veux pas nous trouver d’excuses. On s’est fait surprendre. On s’est peut-être dit « on est Saint-Étienne, on va gagner tous les matches. » Mais en fin de compte, chaque fois qu’on arrivait quelque part, on était l’équipe à battre. On a vraiment galéré en fait ! En début de saison on visait la remontée et on s’est retrouvé à jouer le maintien, cette saison-là comme la suivante...

Que gardes-tu comme moments forts de ces deux saisons sportivement très pénibles ?

Ce que je garde, c’est la ferveur du public. Même s’il y avait une ou deux tribunes fermés à cause des travaux, je sentais la présence de ce public qui était derrière nous, même quand on était en bas de tableau. Je me souviens en particulier de ce dernier match de la saison 1996-1997, on se maintient en faisant match nul 0-0 contre Troyes devant 12 000 supporters. Le stade est envahi, on avait l’impression d’être champion !



Moi je garderai toujours cette image, les supporters sont autour de nous. Je dis « mais attendez les gars, on a failli descendre en National quand même ! ». Mais non, pour eux c’était, comment te dire…. Quand je suis arrivé dans le vestiaire, j’ai dit : « Putain, les mecs, c’est incroyable, j’ai l’impression que c’est comme si on venait de gagner le titre ! » Quand j’ai vu tout ce monde passer au-dessus des balustrades, envahir le terrain pour fêter le maintien, waouh, ça m’a scotché !

La ferveur de ce public stéphanois, c’est unique ! Moi je garde un super souvenir des supporters, j’appréciais énormément les contacts que j’avais avec eux. J'aimais discuter avec eux et j'ai l'impression qu'ils m'appréciaient. Même si parfois je ne marquais pas, je me battais sur le terrain, je n'étais pas un tire-au-flanc. Ce public toujours derrière toi, qui n’arrête pas de chanter de la première à la dernière minute, c’est fort quand même ! Tous ces mecs qui faisaient les déplacements, ils venaient même à Cuiseaux-Louhans, à Gueugnon. Les pauvres, on en prenait trois ou quatre là-bas. Mais ils étaient toujours là. Chapeau, chapeau, chapeau !

Avec le recul, comment juges-tu ton rendement sous le maillot vert ?

Ma première saison n’a pas été trop mal. Ensuite il y a eu un changement d’entraîneur, Robert Herbin et Pierre Repellini sont arrivés et le courant passait moins bien en ce qui me concerne avec eux qu’avec leur prédécesseur Pierre Mankowski. J’ai alors eu moins de temps de jeu et je me suis même retrouvé écarté de l’équipe première. Ils ont voulu lancer des jeunes et je me suis retrouvé à jouer en équipe réserve qui était entraînée à l’époque par Michel Audrain.

Tu as claqué 9 pions sous le maillot vert en 69 matches dont 53 en tant que titulaire. Quel est ton but le plus marquant, celui qui te vient spontanément à l’esprit ?

Le premier, lors de la première journée de ma première saison. C’était un match à Troyes, j’ouvre le score à la demi-heure de jeu, évidemment je veux fêter ça avec les supporters stéphanois qui étaient venue en masse et situés juste derrière le but de Troyes. Ils étaient tellement contents que le grillage a lâché sous leur poids, t’as des mecs qui se sont retrouvés par terre sur la pelouse ! (rires) Heureusement il n’y a pas eu de blessés.



Tu avais marqué ce but grâce à une passe en retrait de Willy Sagnol. Tu pressentais qu’il ferait une aussi belle carrière ?

Oui, de suite j’ai remarqué que Willy avait un gros potentiel. Il avait déjà joué une dizaine de matches en première division la saison précédente. C’est un mec qui a donc débuté en pro à 18 ans, quand j’ai joué avec lui il en avait 19. J’ai vu immédiatement que ce garçon était au-dessus du lot. Je me rappelle qu’au début il jouait en charnière centrale, ensuite il a évolué sur le côté droit. J’ai également joué six mois avec un autre futur international français, Grégory Coupet, avant qu’il ne soit transféré à Lyon. Ce sont des garçons que je côtoyais en dehors du foot. On se recevait. Ils étaient plus jeunes que moi mais on s’entendait bien. Je me souviens de Zoumana Camara, qui était même encore plus jeune que Willy.

Ce sont les joueurs qui t’ont le plus impressionné ?

En tout cas ils tous les trois fait une très belle carrière et ils ont joué en équipe de France. Après, il y avait d’autres bons joueurs dans l’équipe. L’un d’entre eux nous a hélas quitté il y a quelques mois : Dominique Aulanier. C’était un super joueur, je me souviens notamment des deux passes décisives qu’il m’avait faites lors de mon doublé contre Epinal. Sa disparition m’a choqué et attristé, j’avais partagé sa chambre ma première saison à Sainté. Pour moi il fait vraiment partie des joueurs qui ont malgré le club.



Je n’oublie pas non plus Samba N’Diaye. Il avait fini deuxième buteur du championnat la saison 1996-1997, il avait marqué 19 buts.

Ton dernier but en vert est assurément le plus beau !

Cette reprise de volée contre Le Mans était pas mal, c’est vrai !



Avec quel joueurs avais-tu le plus d’affinités en dehors du terrain ?

J’accueillais souvent des jeunes chez moi à L’Etrat. La deuxième année, j’étais très ami avec Philippe Cuervo. On est resté en contact, on s’est vu encore en octobre dernier. J'avais aussi de affinités avec Lionel Potillon, Pierre Bastou, Fabrice Mannucci. Il m'arrivait de temps en temps de faire des repas chez moi, ils étaient tous les bienvenus. Même les plus jeunes ! Je me souviens qu'il y avait Jérémie Janot, Stéphane Santini...

22 ans après ton départ du club, tu t’intéresses encore à son actualité ?

Bien sûr ! Même encore maintenant, le premier truc que je regarde, c’est le résultat des Verts. Quand il y a un match entre l’OM et l’ASSE, je suis pour Sainté. J’ai été content que les Verts gagnent au Vélodrome, ça faisait plus de quarante ans que ce n’était pas arrivé. Le problème c’est que Saint-Étienne ne l’a plus emporté depuis ce match à Marseille. J’espère qu’on ne va pas attendre quarante ans avant de revoir les Verts gagner un match ! (rires)

En tout cas, Sainté, moi j’aime bien. C’était déjà le cas quand j’étais jeune, le fait d’avoir joué dans ce club n’a fait que renforcer mon lien avec les Verts. J’ai eu la chance de jouer pour les Verts, j’ai vécu ce club de l’intérieur. De l’extérieur, tu ne te rends pas compte de tout, mais quand t’es dedans… Et encore, j’ai eu l’occasion d’en discuter depuis avec des supporters stéphanois, je n’ai pas eu la chance de connaître les meilleures saisons. C’est la saison après mon départ, sous la houlette de Robert Nouzaret, que le club a réussi à monter.

Tu as été prié de partir de Sainté en 1998 ?

Oui. Il faut reconnaître que si ma première saison a été très correcte, la seconde a été plus que moyenne. Aucun but marqué, trente ans. Il me restait un an de contrat mais je suis parti. La présidence a été prise par Monsieur Bompard, Gérard Soler était manager. J’ai quitté le club en bons termes. Il m’a fait comprendre que je n’aurai pas de temps de jeu et qu’il valait mieux que j’aille voir ailleurs. Deux ans après je suis retourné à Geoffroy voir un match, j’ai été très bien accueilli. Il n’y a pas eu de souci de ce côté-là.

Que t’inspire le premier tiers de saison du SCO ?

Je l’ai suivi bien sûr de très près, au stade tant que c’était possible et ensuite à la télé. Je trouve qu’Angers fait un bon début de saison. Le SCO occupe actuellement une belle septième place. Je trouve que le club sur la lancée des années précédentes. L’effectif n’a pas trop changé et les joueurs ont pris un an de plus, ils ont acquis de l’expérience. Depuis quelques années, il y a bon amalgame qui se fait entre les joueurs déjà au club et les trois ou quatre nouveaux qui débarquent.

À Angers je trouve que les recrues arrivent bien à s’incorporer au groupe, c’est l’une des forces du club. Au SCO on ne s’amuse pas à changer dix joueurs chaque saison. Il y a des cadres qui sont en place, il arrive bien sûr qu’il y ait des départs mais les joueurs qui s’en vont sont vite et bien remplacés. Les postes sont doublés. Le SCO a un effectif intéressant, homogène. Je pense qu’ils ont un bon truc à jouer cette saison. Je ne suis pas surpris de voir le club dans la première partie de tableau.

Quels sont les points forts de cette équipe ?

C’est une équipe qui ne lâche rien. Comme on dit ici depuis quelques années, c’est la dalle angevine. Ce n’est pas qu’une formule, c’est une réalité. On l’a vu aussi la saison dernière par exemple, l’équipe joue parfois des matches compliqués, se retrouve menée au score et sans faire une grande prestation revient au score car elle se bat jusqu’au bout, jusqu’à la 94e ou la 95e. Il y a eu des matches où les Angevins ont égalisé dans le temps additionnel. Je crois que ça fait partie du caractère de Stéphane Moulin, il met cette mentalité en place depuis X années.

Le recrutement est fait en tenant compte des qualités et du caractère des joueurs. Personnellement, je trouve que la mayonnaise prend super bien. On sait que la Ligue 1 est un championnat, il y a des descentes mais le club arrive à se pérenniser dans l’élite. C’est sa sixième saison consécutive en Ligue 1 et depuis la montée en 2015, le club n’a pas trop tremblé pour le maintien. Il a souvent fini en milieu de tableau. Sans faire de bruit, le club travaille bien et le travail est toujours récompensé.

Depuis quelques saisons, on se rend compte que le recrutement effectué est assez malin, ça ne marche pas trop mal. C’est bien pour le club et pour la ville que le club s’inscrive dans la durée en Ligue 1. Je trouve que le groupe de cette saison est vachement uni, soudé. Pourtant il aurait pu être perturbé par toutes les histoires qu’on a entendues sur le président, le départ d’Olivier Pickeu, les problèmes extra-sportifs d’un ou deux joueurs. Le groupe ne semble pas affecté par tout ça. Chapeau au staff car ce n’était pas évident. Je pense que d’autres équipes auraient plongé dans ce contexte-là.

Officiellement, le SCO joue le maintien. Sa septième place actuelle ne va-t-elle pas conduire cette équipe angevine à revoir ses ambitions à la hausse ?

Comme l’a dit Stéphane Moulin après le dernier match gagné contre Lorient, il ne faut pas s’enflammer car au-dessus il n’y a que des monstres : Paris, Lille, Lyon, Marseille, Monaco, c’est fort ! Et Montpellier c’est pas mal du tout. Le SCO ne peut pas prétendre au podium mais il y a peut-être quelques places à gratter par rapport à la saison dernière, sachant qu’Angers avait fini 11e. Maintenant, tu sais comme moi qu’en football ça va très vite, d’un côté comme de l’autre. Tu perds deux matches de suite et tu te retrouves vite 13e ou 14e.

C’est pour ça que je comprends la prudence dans les discours du SCO. Je trouve qu’ils ont la bonne attitude, ils prennent match par match et arrivent à faire tourner le compteur en prenant des points même quand ils ne sont pas terribles dans le jeu. On l’a vu le week-end dernier avec la victoire contre Lorient. Savoir gagner un match même quand on n’est pas dans un grand jour, c’est hyper précieux. Ce qui est notable cette saison, c’est que le SCO a déjà gagné 4 matches à l’extérieur : à Dijon, Rennes, Nîmes et Lens.

Ce n’est pas très rassurant pour l’ASSE, qui s’apprête à recevoir le SCO. Que t’inspire les Verts cette saison ? Tu t’attendais à les voir 10 points derrière les Angevins avant ce match qui ouvrira la 14e journée vendredi ?

Je ne m’attendais pas à ce que Saint-Etienne soit autant en difficulté. Je pense que l’absence du public pénalise beaucoup un club comme l’ASSE, malheureusement. J’estime que les supporters stéphanois font parfois gagner des matches. Le départ de Wesley Fofana a fait très mal à cette équipe, je pense qu’il n’a pas été remplacé. Avec l’effectif qu’ils ont, les Verts pourraient espérer largement mieux que la 15e place qu’ils occupent actuellement. Ils viennent de faire deux matches nuls après sept défaites consécutives. Cela fait dix matches qu’ils n’ont pas gagné. Ça commence vraiment à faire long, c’est anormal pour un club du standing de l’ASSE.

Une telle série, c’est bien sûr inquiétant. Maintenant, il n’y a pas le feu au lac. On est au tiers de la saison. Avec une ou deux victoires de suite, ça va repartir comme aux beaux vieux jours. J’espère qu’après le public reviendra et aidera son équipe à se redresser, je pense que ça donnera un coup de boost aux joueurs. Pour moi Sainté est peut-être le club le plus impacté par l’absence de public. Quand t’entends chanter les deux kops stéphanois d’un côté et de l’autre, ça fait du bruit quand t’es sur le terrain. Quand t’es l’adversaire parfois t’en mènes pas large !

L’ASSE a misé beaucoup sur les jeunes cette saison, parfois c’est un bien pour un mal. C’est bien pour les jeunes qu’on leur fasse confiance, ils acquièrent de l’expérience, mais on a vu que certains sont encore trop tendres. Ce n’est pas forcément leur rendre service que de continuer à les aligner même quand ils ont beaucoup de mal et enchaînent les défaites. Ils peuvent se démotiver. Depuis deux matches, j’ai vu que Claude Puel a quand même remis certains anciens. Mais à un moment Sainté a joué cette saison avec des équipes très, très jeunes, trop jeunes.

La Ligue 1 est un combat, il faut prendre des points, et au bout d’un moment ça devient problématique quand tu n’arrêtes pas de perdre. Maintenant, ce serait réducteur de dire que c’est à cause des jeunes que les Verts sont mal en point. C’est aussi dû au fait que certains joueurs censés tirer l’équipe vers le haut sont en-deça de ce qu’ils ont montré par le passé. Le Denis Bouanga de cette saison n’est pas le Denis Bouanga de la saison dernière, Wahbi Khazri n’a pas le rendement qu’il avait lors de sa première saison chez les Verts.

Ce qui me dérange un peu à Saint-Etienne, et ça fait quelques années que ça dure, c’est l’absence d’un buteur, d’un avant-centre efficace. C’est vrai que ce n’est pas évident à trouver, tous les clubs cherchent des buteurs. À Sainté on ne voit personne à même de se détacher et de claquer une dizaine de buts. Même si parfois le problème vient aussi du fait que les Verts ont du mal à se créer des occases, je reste convaincu qu’il manque un buteur à cette équipe. Quand un club a un buteur digne de ce nom, c'est tout le collectif qui en bénéficie, c'est bon pour la confiance de tous les joueurs.

Pour qu’une équipe performe, il faut un bon gardien mais aussi un mec qui mette des pions, un gars qui te met sa douzaine de buts dans la saison. Là, je constate que Sainté n’a marqué que douze buts après treize journées. Je remarque aussi que le meilleur buteur stéphanois a claqué seulement trois pions et qu'il s'appelle trois pions Romain Hamouma. C’est un joueur que j’aime beaucoup, il a de grosses qualités mais il n’a pas un profil à claquer 12 ou 15 pions en une saison. Alors qu’à Angers par exemple je pense que cette année Stéphane Bahoken peut mettre une douzaine de buts. Il en est déjà à cinq ou six.

Ton prono pour vendredi ?

Ah, c’est très difficile. Comme mon cœur est partagé, je suis incapable de te dire ça ! J'espère avant tout voir un beau match. Un joli 1-1, ça m’irait bien. Ou une victoire d’Angers 1-0 !

 

Merci à Christophe pour sa disponibilité