Une vraie ordure ce père noël.
On lui avait bien fait la liste de tout ce qu'on espérait en Décembre dernier. Aujourd'hui nos illusions sentent le sapin, on ne sait plus qui enguirlander. Bref c'est les boules.
Flash-back. Mai 2005 ... L'eau nous était montée à la bouche de métro, quand accompagnant Juju et sa bande sur le rocher nous décrochions et la lune et l'intertoto. De transports amoureux en transports en commun, juillet donna l'occasion à chacun de traverser l'Europe, celle des banquiers, celle des vampires, celle qui remplit le chaudron et construisit notre légende.
L'eau bien en bouche, nous voilà alors pas farouches à l'idée de remettre la France au Vert, et puisque la France c'est désormais l'Europe, nos balluchons étaient prêts. Notre ambition débordait, et largement mieux que nos latéraux, mais ça on ne le savait pas encore.
Vint Cluj, un soir parfait, songe d'une nuit d'été, le soleil embrase un GG garni comme jamais à cette période de l'année où le supporter vert tue habituellement le temps en guettant les rumeurs de transfert et en se délectant de matchs amicaux contre d'obscures équipes de divisions inférieures.
Fort du nul ramené de Roumanie (1-1), on s'voyait déjà en haut de l'affiche, la claque fut sévère, Transylvanie paye à boire. On aurait dû se douter, cette terre ne nous réussit pas, souvenez vous des matchs de préparation de l'amer Michel, prélude à une saison catastrophique.
Pourtant, d'aucuns, suivant la ligne du parti, sortirent alors la tellement fumeuse théorie du "c'est un mal pour un bien", on allait pouvoir se concentrer sur le championnat et on allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. Et pas approuvé.
Ma théorie ressemblerait plutôt à celle du battement d'aile du papillon. Ca se dit comment en Roumain, papillon ?
Avec cette déception initiale, sans rentrer dans une fastidieuse énumération de nos échecs, comment ne pas voir que dans les quatre compétitions que nous avons jouées (Intertoto, Coupe de France, Coupe de la Ligue, Championnat), trois se sont soldées par des éliminations très prématurées (et à domicile), et dans la quatrième, nous sommes à ce jour leader du dernier tiers du classement, façon polie de dire que nous sommes à tout point de vue en régression par rapport à l'an dernier avec, pourtant une équipe supposée plus solide, car plus expérimentée.
Et à ceux qui soutiennent mordicus (j'adore cette expression, ok on s'en fout, mais je tenais à la placer) que nous avons malgré tout atteint nos objectifs, je rappellerai juste qu'on a déjà perdu sept fois à GG contre les cadors que sont Nancy, Toulouse, Lille (trois fois), Nice et Strasbourg... Et qu'on se traine une différence de buts de -6 alors que celle de l'an dernier a toujours été assez nettement positive.
Alors ?? Alors notre soutien n'est pas en cause, on sera toujours là car le coeur ne faillit jamais. Mais nous gardons les yeux grand ouverts, lucides, et aujourd'hui en colère face à ce qui ressemble sous toutes ses coutures à un joli gâchis, que le simple fait de n'avoir pas connu les faux passeports millésime 2006 ne saurait faire oublier.
Une fois encore, il va falloir reconstruire. Avant tout au milieu de terrain, première déception de la saison, et probablement sans beaucoup de ceux qui il y a un an à peine étaient des pièces essentielles de l'échiquier de notre renouveau.
Il y a un an, malgré le soleil et le goût des vacances, je quittais le bar du Rond Point le coeur gros, en tentant vainement de me raisonner, le temps devait jouer pour nous, forcément, forcément...