Âpre derby, avec des Verts pour le moins émoussés.
Vercoutre blessé la veille, Perrin à l'échauffement : chacun perd un de ses hommes défensifs de base avant ce derby. Résultat : Anthony Lopes fête lors de ce match sa première titularisation en L1, alors que la charnière Zouma/Bayal est alignée seulement pour la 2è fois - la première s'était soldée par une défaite 0-2 contre Lorient à Geoffroy Guichard. Josuha Guilavogui hérite du brassard.
Si Galette fait dans le grand classique, Garde reconduit le 11 vainqueur à Montpellier, avec le milieu Fofana recyclé en latéral droit et Gourcuff positionné sur l'aile gauche. Grenier est le plus mobile des trois milieux, tandis que Gonalons a sans surprise un rôle de stabilisateur défensif. Gourcuff aura tendance à repiquer dans l'axe, tandis que Briand jouera l'ailier traditionnel.
Domination stér-OL
On peut résumer ce match en une phrase : grosse domination lyonnaise largement stérile, et stéphanois qui vendangent des contres énormes.
Je crois en effet qu'il faut insister sur la fatigue des Verts : si Mollo ne réussit rien du match (à part un CPA décisif) et si Aubame rate autant d'opportunités de but franches (35', 45', 49', 75', 90') c'est avant tout la faute à un manque de fraîcheur. On pourra certes regretter en plus les occasions de Brandao (61') et Hamouma (65') et le contre mal géré par Guilavogui (25'), et se contenter de dire que Sainté eut bien plus de possibilité de marquer que l'OL - ce qui est vrai. Mais ce serait oublier que seules deux de ces opportunités sont des actions construites, les autres résultant de contres minimalistes : les Vilains ont largement pris l'ascendant dans le jeu.
Cette maîtrise profite certes de la fatigue des ailiers, qui empêche les Verts de défendre aussi efficacement que d'habitude, et surtout de conserver le ballon. Les deux latéraux Dabo et Fofana apporteront beaucoup offensivement, notamment en seconde période. Le marquage individuel fait par Grenier ou Lisandro sur Guilavogui aggrave encore cette incapacité à poser le jeu. Ainsi, ce sont les lyonnais qui dicteront le rythme tout au long de la rencontre, les Verts ne sortant la tête de l'eau que lorsque les banlieusards auront besoin de souffler. Malgré une énergie décuplée en début de deuxième mi-temps (et qui amène l'égalisation), les hommes de Rémi Garde buteront donc sans génie sur un bloc bas et compact, Ruffier se chargeant de faire le boulot lorsque le besoin s'en est fait sentir (27' et 93' notamment).
Buts de raccroc
Comme un symbole, les deux buts sont issus respectivement d'un CPA et d'une action bizarre où il y eut plus de contres favorables que de passes réussies. Les remplacements des deux côtés dans la dernière demi-heure n'y changeront rien, même si après-coup on peut regretter de ne pas avoir vu plus tôt un Hamouma qui semblait bien en jambes.
Que dire d'autre de ce match ? La tension qui en émanait, et qui a particulièrement explosé en deux occasions : l'arrêt de quelques minutes après le but stéphanois à cause de jets de projectiles entre supporters (30') ; l'altercation Hamouma / Gonalons qui valut à chacun un avertissement (80').
Pour les stéphanois, c'est la fin d'un mois d'avril de folie. Il est temps : les jambes deviennent très, très lourdes. Les mauvaises prestations de Mollo et d'Aubame, la blessure de Perrin et avant lui celle de Brison : les symptômes d'usure sont croissants. Une semaine de repos ne sera pas de trop ! Concluons sur une note positive : ce derby, qui aurait pu être gagné, a ceci de rassurant que même sur les rotules, cette équipe tient bien le choc.