Coéquipier de Benjamin Corgnet pendant deux saisons à Dijon, Eric Bauthéac répond aux questions des potonautes sur la deuxième recrue stéphanoise du mercato estival.
Qu’est-ce que ça t’inspire de voir Benjamin en vert ? (Barre transversale)
Moi, personnellement, ça me fait plaisir. Avant il était à Lorient donc ça nous rapproche. On pourra se voir un petit peu plus parce que ma femme est de Saint-Etienne donc j’essaye d’y aller quelquefois. On se reverra plus souvent. Lui, ça le rapproche de sa famille. Il sera plus heureux là-bas. Après, Saint-Etienne, c’est un club qui lui correspond. Il a une bonne mentalité pour jouer là-bas. Je pense qu’il va se régaler à Sainté.
Vous êtes très potes au point d'avoir passé vos dernières vacances ensemble. Comment est née ton amitié avec Benjamin ? (Tom)
A Dijon, on est arrivé en même temps. On a de suite accroché. Quand je l’ai vu arriver, j’ai vu qu’il était super simple. Moi, c’est vrai que j’aime bien ces gens-là. On s’entendait super bien. On avait à peu près les mêmes centres d’intérêt. Après nos femmes se connaissaient. Quand on a présenté nos femmes, elles ont accroché de suite. Les petits maintenant se cotoient même si le sien est plus jeune que le mien, ils s’amusent ensemble. C’est vrai qu’on a tout pour être ensemble.
Est-il plutôt côte de Nuits ou côte de Beaune ? Avez-vous déjà partagé une tartine à l’époisses ? (Olaf)
Ce n’est pas un spécialiste en vin, moi non plus. Mais on a fait de belles descentes de caves ensemble. On a bien rigolé. On a bien bu. On a découvert ce qu’étaient les caves dijonnaises. On est ressorti…ce n’est pas nous qui avons conduit ! (rires). Par contre on a jamais partagé de tartines à l’époisses !
Qu’est-ce que tu apprécies chez lui ? (Poteau droit)
Il est très simple. Il est un peu j’menfoutiste. Quand il parle, il est un peu « deux de tension » et j’aime bien comme ça. J’aime bien ce caractère là.
C’est pour te rendre hommage qu’il a choisi de porter le numéro 11 à l’ASSE ? (Poteau gauche)
C’est marrant, c'est la première chose que je lui ai dit ! Quand j’ai appris ça, je l’ai appelé de suite. Je lui ai dit : « Comment ça ! ». Il m’a dit « J’ai pris ton numéro, c’est bon ». Il a tout de suite compris que je l’appelais pour ça. Et il savait que je l’appellerais dans tous les cas. Il m’a dit : « Il restait le 2, le 5, le 12, le 11 » et je ne sais plus quels numéros . Je lui ai dit « Ben oui, tu as pris celui de papa, quoi ! Il va te porter bonheur, ne t’inquiète pas ».
Nés tous les deux en 1987, vous avez découvert la L1 ensemble il y a seulement deux ans. Mais contrairement à toi, Benjamin n’a jamais été dans un centre de formation. Que t’inspire son parcours ? (greenju)
C’est un beau parcours. C’est un parcours très atypique. Il est arrivé à 23 ans dans le monde professionnel, à Dijon en ligue 2. C’est le cas de très, très peu de footballeurs. C’est aussi grâce à Carteron qui est venu le chercher à côté de Lyon, là-bas. Il l’a découvert et l’a fait monter en puissance. En plus, quand Benjamin est arrivé, il était blessé. On ne le connaissait pas trop. Quand on a commencé à le voir jouer, il a commencé à progresser sous les ordres de Carteron et c’est devenu un très bon joueur.
A 11 ans, il a failli mal tourner car l’OL a tenté de l’enrôler. S’il a échappé à l’ennemi, il a joué dans des clubs amateurs la banlieue de la banlieue. Est-il supporters des vilains ? (Tom)
J’en ai bien peur mes amis, j’en ai bien peur ! Il est de Lyon à la base. Quand t’es de Lyon, tu supportes Lyon. Il a grandi avec le mauvais maillot sur les épaules. Mais bon, il ne connait pas encore le Chaudron, il va changer d’avis.
Quand tu twittes "mets le bien" à Jessy concernant Benjamin, que veux-tu dire par là ? (Galibois)
Ca veut dire : « prends le sous ton aile » . Il vient d’arriver, c’est toujours délicat : c’est un groupe qui est formé et toi, tu arrives sur le tard donc c’est compliqué pour lui. J’ai dit à Jessy Moulin de le prendre sous son aile, de bien l’intégrer au groupe et le faire participer à leur vie quotidienne.
A-t-il conscience qu'Hollywood va désormais se pencher sur l'ASSE grâce à lui ? (Philim)
Tout le monde lui dit qu’il ressemble à Ben Stiller. Je pense que les supporters stéphanois vont s'en rendre compte de suite ! (rires)
Quel film où Benjamin apparaît préfères-tu ? Mary à tout prix ? Mon beau-père et moi ? Tonnerre sous les tropiques ? (Mulot)
« Une nuit au musée ». La première fois que j’ai vu ce film, j’étais dans la chambre avec lui, c’était la première fois que je le voyais. Je lui ai dit : « tu as vu qu’il te ressemble grave ». (rires) Tout est parti de là.
Les avis sont divergents sur sa dernière saison à Lorient. Est-ce que tu l'as suivi plus particulièrement ? Qu'est-ce que tu en as pensé ? (greenju)
Bien sûr, je l’ai suivi. On se parle souvent au téléphone. On se dit ce qui se passe. C’est vrai qu’à Lorient, il a été blessé, il a eu l’appendicite qui lui a coupé les jambes pendant un petit moment. Il a eu du mal. Après, il n’était pas le choix n°1 de Gourcuff. Il ne se sentait peut-être pas vraiment aimé dans ce club. A Saint-Etienne, j’espère que ça sera le contraire.
Pourquoi n'est-il resté qu'une saison à Lorient, réputé pour la qualité de son jeu et son esprit familial ? (Yannou)
Tu sais, quand ça ne passe pas avec un coach, ça ne sert à rien de rester 50 ans dans le même club, hein ! C’est un très bon joueur, j’étais étonné qu’il ne joue pas beaucoup parce qu’il n’a pas énormément joué. Après, il ne jouait pas à son poste donc il était moins performant. C’était difficile et c’est vrai qu’il n’avait pas beaucoup de communication avec son coach. A partir de là, si tu n’es pas bien dans ta peau, tu essaies de changer d’air. Et puis surtout, c’est Saint-Etienne, oh ! Ce n’est pas rien !
A-t-il pris des renseignements sur Sainté auprès de toi ? (Tom)
Oui, bien sûr, on a passé les vacances ensemble donc on était en plein dans le vif du sujet. Le club était déjà sur lui l’an dernier. Je ne lui ai dit que du bien de Saint-Etienne, j'ai passé sept ans là-bas, ça s'est très bien passé et j'en garde de très bons souvenirs. Je lui ai expliqué comment ça se passait en ce qui concerne l'Etrat et tout ça, il n' y aura pas de problèmes d'intégration pour lui sur ça.
À ton avis, que lui a dit Christophe Galtier pour le convaincre de s'engager avec l'ASSE ? (Tom)
Eh bien il faudrait lui demander à lui ! (rires) Honnêtement, je ne sais pas du tout
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Penses-tu que Galtier a choisi Corgnet pour le faire jouer en attaquant de soutien dans un 4-4-2 ? Corgnet est-il voué à évoluer dans l'entre jeu ? (epicentre) A ton sens, quel est le poste où il exprime le mieux ses qualités ? (Gusztáv Bâtard, Peru le Bâtard).
Pour moi son meilleur poste, c'est derrière l'attaquant, en 9 et demi ou en 10. Même en 8 il est très fort. Quand il arrive à récupérer le ballon et à transpercer les lignes, il est très rapide. C’est un faux lent. On a l'impression qu'il est assez lent mais en fait il va très vite balle au pied. Quand il arive à récupérer le ballon bas, il monte très vite et il a une bonne qualité de dernière passe.Je pense que 8 et 10 sont les postes où il est le meilleur, là où il arrive le mieux à s'exprimer.
On parle beaucoup de son positionnement sur le terrain, peut-il évoluer sur un côté ? (greenju, Olaf)
Son poste n'est pas sur un côté, c'est pas un mec qui va percuter, dribbler ou centrer. Il est meilleur dans l'axe quand il prend le ballon et accélére pour percer les défenses.
Quelles sont les principales qualités footballistiques de Benjamin ? (greenju)
Sûrement sa qualité à percer le milieu de terrain et la défense, c'est vraiment sa qualité principale. Sa détente aussi parce qu’il monte vraiment haut.
Tire-t-il les coups de pied arrêtés ? (Olaf)
Non, pas vraiment, il est plus au centre, ce n'est pas un tireur de coups de pied arrêtés.
Benjamin a un BTS d'opticien. S'en sert-il pour mettre le ballon dans la lunette ? (José)
Celle-là, elle est bonne ! (rires) J'espère qu'il en mettra quelques unes dans la lunette à Saint-Etienne mais pas contre Nice, hein !
C'est ton pote, mais allez sois méchant, c'est quoi ses points faibles qu'il doit bosser pour prendre de l'ampleur ? (Gusztáv Bâtard)
Le fait d'être plus tueur devant le but parce qu'il pourrait marquer énormément de buts dans une saison mais il n’est pas encore assez décisif. Je pense que Galtier va bien le coacher afin qu'il soit plus tueur.
Tu penses sincèrement qu'il a encore une belle marge de progression ? (Cartoche)
Oui, bien sûr. Il vient du monde amateur, ça ne fait pas très longtemps qu'il est pro donc il découvre et il a encore beaucoup de choses à apprendre. De ce fait, il possède une belle marge de progression.
Patrice Carteron voyait Corgnet en équipe de France, est-ce que tu le vois en champion de France ? (Gusztáv Bâtard)
Champion de France avec Sainté ? Faut pas oublier qu'il y a Paris et Monaco maintenant (rires). Avec ces deux clubs, ça va être très dur d’être champion mais c’est tout le mal que je lui souhaite ! Après, s’il continue à progresser à Saint-Etienne avec une équipe qui joue bien au ballon, je pense qu'il va se régaler là-bas. Il peut faire une belle saison.
En jouant dans une équipe comme Sainté, peut-il viser l'équipe de France ? (Peru le Bâtard)
Il a les qualités pour en tout cas. Après, c'est vrai qu'il doit être plus décisif pour pouvoir espérer être appelé, car en tant que 10, il faut marquer des buts, faire des passes décisives. Il a les qualités pour progresser dans ce domaine-là et aller en Equipe de France.
Comment est-il dans le vestiaire ? (Peru le Bâtard)
C'est un déconneur. Il est quand même assez réservé mais quand il faut déconner, il est toujours là à lancer des perches (rires)
Est-ce que Corgnet se frite ? Est-ce que Corgnet glace ? (Al Greendao)
C'est un mauvais perdant, Corgnet ! Surtout au tennis-ballon, vu qu'il n’a jamais gagné contre moi, je sais qu'il est très mauvais perdant. (rires)
Est-ce que Benjamin t'a appelé pour te conseiller de casser ton contrat avec ce club de... Nice, et le rejoindre en Vert ? Tu sais qu'on cherche un ailier gauche, hein !? (Gusztáv Bâtard, greenju, Adalbert K, vertdegivors)
Je n'ai pas eu Galtier au téléphone, en plus Benjamin m'a pris le 11 donc je peux pas venir si j'ai pas le numéro 11 (rires). Plus sérieusement, non, je n'ai eu aucun contact cette fois avec l'ASSE alors que j’en avais eus précédemment.
Merci aux potonautes Bâtard77 et Vert-du-16 pour la retranscription de l'entretien.