Pape Sarr a accepté d'être notre consultant pendant la vingt-sixième Coupe d'Afrique des Nations qui se déroule au Ghana du 20 janvier au 10 février. Avant le match d'ouverture opposant ce dimanche le pays organisateur ÃƒÂ  la Guinée de Nouzaret et Feindouno, Pape a répondu aux premières questions des potonautes.


Pape, quel est ton meilleur souvenir sous le maillot vert ? (cedric26)

Ce n’est pas un match ou un but en particulier mais une saison, ou plutôt deux : la saison 1998-1999, avec la montée à la clé. On jouait bien, il y avait une bonne ambiance et on a fini champion de D2. Je garde également d’excellents souvenirs de la saison suivante. On avait un jeu spectaculaire et on a terminé à une belle sixième place.

Tu as marqué 15 buts sous le maillot vert, quels sont ceux que tu n’as pas oubliés ? (cedric26)

Si je devais n’en retenir qu’un, je dirais le but que j’ai marqué en août 2000 à Geoffroy-Guichard, contre Marseille. J’ai marqué d’autres jolis buts la saison d’avant, à Marseille et à Bordeaux notamment. Mais ça n’a pas la même saveur qu’un but marqué dans le Chaudron. Marquer devant ton public, dans une grosse ambiance, ça te donne des frissons ! J’aime bien ce but parce qu’au départ de l’action, il y a une belle combinaison entre Kvarme et Guel. J’en ai profité pour arriver en pleine course et j’ai eu la chance de marquer.

Merci pour tout, en particulier pour des buts gravés ad vitam dans nos mémoires, d'abord l'égalisation au Vélodrome sur ce superbe retourné mais aussi ce joli pion en plein après-midi d'août contre Bordeaux, enfin pour ton état d'esprit et ta fidélité au maillot vert. Que dirais-tu de passer ce tour de coupe contre Dijon, puis de tomber en huitième de finale contre Lyon avec la garantie d'avoir des centaines de sups stéphanois à Charléty pour te/vous pousser vers les quarts de finale ? (Parasar)

Ah, c’est sûr que ça me plairait d’éliminer Lyon (rires) ! Ce serait le deuxième club de Ligue 1 qu’on éliminerait après Toulouse. Mais bon, avant ça il faudra battre Dijon. On peut le faire mais ça va être difficile.

Pape, tu es passé par Sainté et Lens. Continues-tu à suivre les deux clubs ? (Greenwood)

Bien sûr, je me tiens toujours informé des résultats des deux clubs. Saint-Etienne en premier, Lens en deuxième. Parfois on en discute avec mon entraîneur Jean-Guy Wallemme.

Quels sont pour toi les points communs et les grosses différences entre ces deux clubs ? (Greenwood)

Les deux clubs ont un gros public, Saint-Etienne et Lens sont populaires. Comme les supporters sont passionnés, ils attendent beaucoup de leurs joueurs. Je pense que le public stéphanois met plus de pression sur ses adversaires mais aussi sur ses propres joueurs que ne le fait le public lensois. Je trouve que les supporters des Verts sont un peu plus durs, un peu plus exigeants tandis que les supporters des Sang et Or sont un peu plus tolérants. Je pense qu’il y a une autre différence entre les deux clubs : Saint-Etienne mise plus sur la formation que le Racing Club de Lens. C’est bien mais je trouve que c’est dommage qu’un grand club comme Saint-Etienne n’arrive pas à faire venir des grands noms. J’ai l’impression qu’il y a un problème au niveau du recrutement.

As-tu gardé des contacts avec d’anciens coéquipiers stéphanois et lensois ? (Greenwood)

J’ai régulièrement des nouvelles de Jérémie Janot. On a vécu beaucoup de choses ensemble : le centre de formation, nos débuts difficiles chez les professionnels lors de la saison 1996-1997, à l’époque où l’ASSE galérait en D2. On a connu la montée, mais aussi la descente. Nos chemins se sont séparés ensuite mais on est resté en contact. Je suis également resté en relation avec Tchiressoua Guel. Il est toujours à la recherche d’un club et continue de s’entraîner à Lorient. En parlant de Lorient, j’ai gardé contact avec Stéphane Pédron. C’est normal, j’ai joué avec lui à Saint-Etienne puis à Lens. Julien Sablé fait également partie des joueurs qui me donnent des nouvelles. Julien, c’est un peu comme Jérémie, je l’ai côtoyé de nombreuses années et forcément ça crée des liens.

Pape, un jour que je me baladais à Colonel Fabien avec mon maillot n°15 floqué Sarr, des jeunes de la cité m'ont expliqué qu'ils étaient de ta famille ! As-tu des cousins proches dans le 19ème ? (Osvaldopiazzolla)

Heu, non, c’est qui ces jeunes ? (rires) J’ai pas mal de copains à Paris mais à ma connaissance je n’ai pas de famille ici. Mais en tout cas, je suis fier que tu portes un maillot des Verts floqué à mon nom. Franchement, ça me fait plaisir !

As-tu gardé des contacts avec les anciens sénégalais verts (Alassane N'Dour, Pape Thiaw, Frédéric Mendy) ?

Oui, surtout avec les deux premiers. Il m’est arrivé de voir Frédéric au pays mais ça fait un moment que je n’ai pas eu de ses nouvelles directement. Je suis resté en contact avec Alassane mais je n’ai pas de nouvelles très récentes le concernant. Je crois qu’il est toujours à la recherche d’un club. Quant à Pape Thiaw, il vient de rejoindre Créteil.

Pour combien de temps es-tu lié au Paris FC ? Souhaites-tu continuer l'aventure même si le club ne remonte pas en L2 ? (Parasar)

Je me suis engagé jusqu’à la fin de la saison avec le Paris FC. Après avoir un peu galéré à Brest, j’ai été contacté par des clubs bulgares et roumains mais ça ne me disait rien de partir là-bas. Jean-Guy Wallemme m’a proposé de le rejoindre et j’ai accepté. Depuis que j’ai rejoint le Paris FC, j’ai retrouvé le plaisir de jouer. On a d’assez bons résultats en championnat, on a éliminé Toulouse en coupe de France. Bref, ça se passe bien. J’espère qu’on va rester en course pour la montée. Concernant mon avenir, tout dépendra de ce qu’on me proposera en fin de saison. Je me plais au Paris FC, mais en même temps j’aimerais retrouver le haut niveau. Enfin bon, je me prends pas la tête avec ça. On verra bien à la fin de la saison.

Pape, à l'ASSE, tu étais passé avec bonheur au cours des années d'une position offensive à un poste de milieu défensif. A Lens, Muller avait gâché ton talent en te faisant jouer arrière latéral. Depuis que tu es au PFC, à quel poste joues tu ? A quel poste préfères tu jouer ? (Osvaldopiazzolla)

C’est vrai que je n’étais pas très à l’aise à ce poste d’arrière latéral. Depuis trois ans, je rejoue à mon poste de prédilection : milieu défensif.

Pape, tu as raté le début de la coupe du monde 2002 à cause de ce carton rouge en demi-finale de la CAN. Tu étais alors titulaire indiscutable. En veux-tu à Metsu de ne pas t'avoir fait confiance ? (Osvaldopiazzolla)

Je ne lui en veux pas vraiment. J’ai gardé de bonnes relations avec lui. Ce qui a joué en ma défaveur, c’est qu’on ne me faisait plus confiance à Lens. Le Sénégal a créé la surprise en battant la France lors de son premier match de la coupe du monde 2002. C’est normal que le sélectionneur ait reconduit cette équipe pour la suite de la compétition.

Quels sont tes souvenirs de CAN les plus marquants ? (José)

La finale Sénégal-Cameroun, en 2002. On a perdu aux tirs au but, ça fait mal de perdre comme ça, surtout en finale ! On avait pourtant réussi un beau parcours en éliminant la république Démocratique du Congo en quart de finale avant de battre le Nigéria en demi-finale.

Au rayon des bons souvenirs, je retiens notre beau parcours en coupe du monde, quelques mois plus tard. Après être sorti d’une poule difficile, on a éliminé la Suède avant de céder en quart de finale contre la Turquie. Sur un plan personnel, mon meilleur souvenir est sans doute un match important contre le Maroc lors des éliminatoires de la coupe du monde. Ce jour là, je ne sais pas pourquoi, j’étais sur un nuage. J’avais fait un grand match et le public m’avait acclamé. Vraiment, ça m’avait fait chaud au cœur !

Hormis les traditionnels favoris (Côte d'Ivoire, Cameroun, Egypte...), quelle pourrait être la surprise à la CAN ? (Parasar)

Tes favoris ne sont pas les miens ! La Côte d’Ivoire, le Cameroun d’Egypte sont de bonnes équipes mais personnellement je ne les vois pas aller au bout. Pour moi, il y a trois favoris. D’abord le Ghana qui m’a fait forte impression à chaque fois que je l’ai vu jouer. Ils ont une très bonne équipe et en plus ils auront le soutien du public. Ensuite le Sénégal. Je crois vraiment qu’on a le potentiel pour aller au bout. Mais il faudra se méfier du Maroc, mon troisième favori.

Ta finale idéale pour cette Can ? (cedric26)

Sénégal-Maroc. Le Sénégal n’a jamais gagné la CAN, il faut que ça change !

Quels jeunes pourraient percer au niveau continental, et se faire remarquer lors de cette CAN ? (le druide)

Désolé, aucun nom ne me vient à l’esprit. Quoi qu’il en soit, je pense que cette CAN sera d’un niveau très relevé cette année.

Vu le renforcement du staff du club, Pape, ça te dirait un poste d'adjoint au futur directeur sportif ? (le druide)

Tu sais, ce qui me ferait vraiment plaisir, c'est de revenir à Sainté en tant que joueur !