Yohan Benalouane est un jeune et talentueux défenseur. Il possède l’arsenal parfait du footballeur moderne à son poste : athlétique, très bon joueur de tête, dur sur l’homme. Mais il sait également faire preuve de qualités techniques bien au dessus de la moyenne, servies par un superbe pied gauche. Nous vous proposons de découvrir ce jeune homme, grand espoir du club et déjà quelquefois intégré aux entraînements pro.

Fin du match au sommet du championnat national des 18 ans entre les deux premiers du groupe D, l'ASSE et Monaco : Tandis que les rouge et blanc exultent, sans retenue, après leur courte mais précieuse victoire (1-0), les joueurs verts, déçus, sortent la tête basse, Yohan Benalouane en tête. L’excellent défenseur stéphanois nous donne rendez vous à la sortie des vestiaires, l’air très abattu. Vingt minutes plus tard, c’est déjà un joueur régénéré qui réapparaît, et consacre une demi heure, en exclusivité à la dream team de Poteaux carrés. Nous lui présentons rapidement le site et enchaînons :

Connais tu les sites qui existent sur l’ASSE ?
Je connais principalement le site officiel : asse.fr

Yohan, peux-tu nous relater tes débuts de footballeurs, jusqu’à ton arrivée à Saint Etienne ?
J’ai commencé à jouer à Lapalud, dans une petite équipe du Vaucluse. Puis, je suis allé dans un club un peu plus important, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme pendant deux ans. A 13 ans, je me suis fait remarquer par Bollène où j’ai joué un an.

C’est donc à 14 ans que tu as rejoint l’ASSE ?
C’est Sébastien Fontbonne, un recruteur, qui m’a remarqué. Il est venu me voir jouer cinq fois. L’ASSE m’a alors demandé de venir faire un essai pendant un tournoi que nous avons fait au camp des loges à Paris. Nous avons joué contre de grosses équipes européennes comme la Juve. Tout s’est bien passé et ils m’ont pris.

Tu avais été contacté par d’autres clubs ?
Après avoir signé à Saint Etienne, Sochaux m’avait contacté. L’OM avait également essayé de me prendre.

A l’époque, tu venais du Sud de la France, où l’OM est apprécié. Quelle était ton équipe préférée ?
C’est vrai que l’OM est populaire chez moi. C’était effectivement mon équipe préférée (Il sourit). Maintenant, ça a changé, c’est bien sûr Saint-Etienne que je soutiens !!

Comment s’est passée ton adaptation ? Cela n’a pas dû être facile de se retrouver aussi loin de sa famille aussi jeune ?
Cet éloignement était effectivement difficile au départ. Surtout que le club me faisait, à l’époque, jouer en 6 alors que je jouais en 5 avec Bollène. Cela a duré un an et demi où je n’étais pas toujours dans le groupe. Je bossais pourtant dur aux entraînements et même après avec mes coaches. Et puis un jour, un défenseur central s’est blessé et j'ai alors joué à sa place. J’ai fait un bon match et j’ai pu me repositionner en défense. Cela a été le déclic.
Depuis quelques temps, j’ai un appartement dans le coin. Cela permet à ma famille de venir plus souvent.

Il y a beaucoup de pensionnaires du centre qui viennent du sud. L’ASSE y possède un réseau de connaissances ?
Je ne sais pas, mais c’est vrai qu’il y a aussi Jessy Moulin, Mathias Degache, Cyril Noyer, Eric Bauthéac, Julien Gensel entre autres. De toutes façons, ici, c’est le sud ou la région parisienne !

Ton « cursus » après ton arrivée a donc finalement été classique jusqu’à la CFA, groupe dans lequel tu évolues maintenant régulièrement ?
Oui, mais finalement tout s’est déroulé très vite pour moi lorsque je suis arrivé en moins de 18. J’ai rapidement pu être intégré à la CFA. 
ndlr  : Johan ne joue en moins de 18 que lorsque la CFA fait relâche, ou pour les matches importants.

La différence de niveau est-elle notable pour toi entre moins de 18 et CFA ?
Oui, on voit tout de suite qu’on sort du football de jeunes et qu’on arrive dans un monde d’adultes. Il y a ainsi beaucoup plus de duels d’homme à homme.

Comment est l’ambiance au centre de formation ?
Très bonne. Nous disposons d’une salle TV. Ici il n’y a que des jeunes. Une fois par semaine, nous pouvons aller au cinéma. On nous donne également des places pour les matches. Nous pouvons même prendre un bus au centre qui nous ramène ensuite.

Tu as donc pu assister à Saint-Etienne-OM ?
Rire…Oui, mais là, maintenant, je suis vraiment du côté des Verts…

Ton poste de prédilection est en défense centrale, mais on te voit aussi à gauche de la défense. Ne penses-tu pas qu’il y aurait plus de possibilités pour toi sur une aile ?
Je me positionne avant tout dans l’axe. C’est vrai que je joue aussi quelquefois en latéral. Mais les coaches verront là où je peux le mieux m’exprimer. Ils regardent, quel que soit le poste, si je sais défendre, et si je suis suffisamment dur sur l’homme.

Qui sont tes modèles ?
Auparavant, c’était Basile Boli bien sûr, puis plus tard Lilian Thuram. Maintenant, c’est Papus Camara.

Il n’y a quasiment plus de jeunes Stéphanois en équipe de France. Y vois-tu une raison ?
Il y a tout de même Julien Cetout, actuellement blessé. Mais dans ma génération, il y avait Vincent, Barthe ou Pérot. Pour l’instant, ils ne sont pas retenus. Ils le vivent plutôt mal du reste et ne comprennent pas pourquoi.

Et toi, as-tu déjà été appelé ?
Par mon pays d’origine, la Tunisie, oui. Mais j’ai refusé la convocation.

Tu possèdes un contrat stagiaire de deux ans. Quels sont tes objectifs sur la durée ?
Bosser, bosser, bosser et continuer à progresser. Aujourd’hui Saint-Etienne est en train de devenir un vrai bon club, et ça devient très difficile de s’imposer ici.


As-tu des contacts avec les pros ?
J’ai déjà fait quelques entraînements avec les pros, avec certains jeunes de la CFA, et tout s’est bien passé. Nous avons de bons contacts avec le groupe pro.

Et avec Elie Baup ?
Ce n’est pas un simple « Bonjour ». Il a toujours un petit mot pour nous. Il nous demande régulièrement de nos nouvelles. Il prend le temps de parler avec nous.

Qui sont, selon toi, les jeunes qui ressortent du lot ?
Je ne connais pas assez les moins de 18. Je ne les ai pas assez vus évoluer. Pour la CFA, l’an dernier, il y avait Dabo. Maintenant, nous sommes un groupe jeune et de très bon niveau. La semaine dernière, même si on a perdu à Toulouse, on les a dominés dans le jeu. Il y avait pourtant des pros chez eux comme Taïder, Akpro ou Sirieix. Notre groupe est très homogène.

L’équipe 1 ?
L’équipe 1 est une bonne équipe et si elle continue, elle va aller très loin. Cela sera aussi très difficile pour nous les jeunes. Moi je veux juste continuer à travailler pour prendre du plaisir avec eux.


Nous prenons congé de notre jeune interlocuteur. L’équipe de poteaux carrés tient à le remercier pour sa disponibilité et sa gentillesse. Nous lui laissons une trace papier (copie de la page d’accueil du site) pour qu’il puisse se connecter et voir son interview. Nos remerciements vont également à Cyril Noyer, qui nous a permis de nouer ce contact, et à qui nous souhaitons un sincère rétablissement, et une seconde partie de saison qui viendra confirmer, soyons en surs, tout son potentiel.

Jérôme42, Dissident, LE SPHINX