Presque une victoire, mais pas une victoire. Voilà ce qui a été réussi par les Verts le week-end dernier. Non seulement la spirale de défaites a été rompue mais en plus contre un adversaire du calibre de Lille, ce qui donne une saveur particulière à ce simple nul. Toutefois, difficile de s'en contenter sans confirmer contre la lanterne rouge.


1- Le parcours

Soyons honnête, cela va être assez rapide tant ce parcours est principalement marqué par la constance. Preuve par ailleurs que ce terme n'est pas nécessairement à comprendre positivement. 11 matchs, 7 défaites, 4 nuls, voilà donc le début de saison complètement raté des Bourguignons, qui participe à notre incroyable exploit de ne pas être relégable après une série de 9 matchs sans victoire qui n'est donc pas un record cette saison en L1.

Malgré ce démarrage catastrophique, Dijon garde une défense à peu près correcte, la 14ème du championnat, n'ayant concédé à 7 reprises qu'un seul but, au maximum. C'est, en réalité, surtout l'attaque, dernière du championnat, qui pêche avec seulement 8 buts marqués et donc 7 matchs où les Dijonnais sont restés muets. Notons toutefois que, comme le compteur victoire, le compteur buts s'est un peu débloqué le week-end dernier, avec presque autant de buts inscrits en un seul match (3) que depuis le début de saison (5).

C'est donc une équipe avec finalement 5 points lors des 4 dernières sorties, le 9ème bilan de L1, qui s'avance face à des Verts sur une dynamique bien moins prometteuse. C'est aussi une équipe qui, malgré un nombre de points très faible à domicile (3), y est plutôt solide, avec 3 matchs nuls, donc, mais également 2 défaites 0-1. Une équipe plus difficile à manœuvrer que son classement ne semble l'indiquer.

 

2- L’effectif

Dijon, comme Brest, affronté il y a deux semaines, nous rappelle que la profondeur de l'effectif ne fait pas tout. Tandis que les Bretons s'en sortent bien avec un effectif assez court, les Bourguignons avaient pourtant doublé, voire triplé les postes, ce qui ne les a pas empêché de rater leur début de saison. Dans un 4-2-3-1 pouvant se transformer en 4-3-3, surtout quand Jobard était encore aux manettes.

Dans les buts, le changement d'entraîneur a été crucial. Allagbé, pourtant excellent en L2, sûrement le meilleur gardien de l'antichambre de l'élite, a été mis sur le banc au profit de l'ancien vilain Racioppi. Dans le secteur défensif, c'est le principal changement à noter. En effet, Ecuele Manga reste le patron de l'axe ou Panzo a rejoué, même si la concurrence avec Coulibaly semble devoir se faire plus pressante. Sur les côtés, difficile de se faire une idée puisque Chala, titulaire en début de saison, est absent depuis quelques matchs. C'est donc le trio Chafik (à droite), Muzinga (à gauche) et Boey (des deux côtés) qui se dispute les deux postes disponibles. Le dernier étant le grand gagnant du moment puisque aligné seulement une fois par Jobard. Notons, parmi les doublements et triplements de poste que Lautoa a tout de même évolué en défense central, malgré un replacement majoritaire un cran plus haut et que Ngouyamsa, à droite, a connu ses premières titularisations contrairement à Zagre à gauche, abonné au banc.

Au milieu, le patron est, là encore, un compatriote de Bouanga puisqu'il s'agit de N'Dong. A ses côtés, en revanche, cela a beaucoup tourné. Et les deux joueurs utilisés à ses côtés par Linarès sont également les plus alignés depuis le début de saison, Lautoa et Diop, toutefois un peu plus en retrait ces derniers temps. Marié est, lui, une solution désormais, semble-t-il, un peu en retrait. Mais pas autant que le jeune Younoussa, pas encore aligné d'entrée aperçu quelques fois. Derrière l'attaquant, c'est Celina, snobé par Jobard, qui s'est installé avec la prise en main de Linares. Ce poste, pas toujours présent dans les compositions du premier, avait été occupé, le cas échéant, par Assalé, Sammaritano et Chouiar. Au rang des ailiers dans l'axe, notons également Edimbe. Soulignons également que Benzia, lui, n'est toujours pas de retour.

Enfin, devant, c'est avant tout la rotation qui prime. Reste qu'un joueur est toujours présent depuis le changement de coach, et plus globalement depuis qu'il est de nouveau disponible, c'est Mama Baldé, que ce soit en pointe ou sur un côté. Sur les côtés, justement, cela tourne, sinon, entre ce dernier, Chouiar et Edimbe, depuis le début de saison, avec également, de temps en temps, Assalé, pourtant plutôt axial mais qui a autant joué à gauche que dans l'axe, et n'a pas encore évolué à son poste de prédilection, en pointe. En pointe, justement, Konaté, a eu de nouveau sa chance tandis que Scheidler semble l'avoir laissé passer il y a quelques mois déjà. Puisque l'on évoquait le doublement des postes, on pourrait croire que nous avons fait le tour, mais non, pas encore. Au-delà de Celina, aligné sur un côté par Jobard, reste encore le vétéran Sammaritano, plus abonné aux entrées qu'au 11 mais qui rend encore service et le jeune roumain Dobre, auquel Linarès ne semble, toutefois, pas faire confiance.

La compo probable : Les absences de Lautoa, Coulibaly, Chafik et Ngouyamsa, mais aussi le retour de Chala rebattent un peu les cartes dans le secteur défensif. Pour le reste, pas trop de changements à prévoir par rapport aux journées précédentes :

Racioppi – Boey, Ecuele Manga, Panzo, Muzinga – N'Dong, Diop – Edimbe, Celina, Chouiar – Mama Baldé

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Comme cette saison, l'année dernière avait bien débuté, à Gaston-Gérard. Tout d'abord grâce à un but somptueux (et c'est bien parce qu'on pèse nos mots) de Romain Hamouma puis en doublant la mise par Aholou, qui semblait alors être une très bonne pioche. Enfin, après une rapide réduction de l'écart de Tavares sur péno pour cause de main de Debuchy, grâce à une fin de match sur les rotules où, au courage, les Verts gardaient malgré tout l'avantage.

Plus généralement, face à un club tout jeune (fondé seulement en 1998), les Verts n'ont tout simplement jamais perdu en championnat contre Dijon, le bilan étant de 7 victoires pour 2 nuls, dont 5 victoires sur la pelouse des Bourguignons, à chaque fois par un but d'écart. Seuls accrocs contre Dijon, les oppositions en coupe avec une lourde défaite dans un match bizarre, 3-6, à GG, et une élimination aux tirs au but, lors de la première confrontation des deux clubs, en 2004, dans l'autre GG, Gaston-Gérard.

 

4- Les joueurs à suivre

Bien sur, le poste de gardien de but sera à suivre. Allagbé, si brillant en L2, n'a pas rassuré en L1, et Racioppi n'a pas tardé à effectuer une grosse boulette contre Lens. Quel que soit le gardien aligné, il sera de bon ton de le tester, sur des frappes, mais aussi au pressing, sur le jeu au pied. Bien sur, Muzinga, arrivé de RDC avec un statut d'international, qui ne s'est pas vraiment imposé (10 titularisations en L1 sur 39 matchs depuis son arrivée) et qui d'un coup se révèle sur une reprise de volée victorieuse contre Nice a de quoi intriguer. Bien sur, Celina, l'ancien grand espoir du football albanais, qui a depuis choisi le Kosovo, ancien de Manchester City où il avait fait sa première apparition pro à 20 ans, réputé dans son pays pour sa qualité technique, et enfin en odeur de sainteté auprès de son nouveau coach, a de quoi inéquiéter.

Mais comme nous avons de la suite dans les idées, c'est Mama Baldé qui retient notre attention. Pourquoi de la suite dans les idées, me direz-vous ? Parce qu'il y a un peu plus d'un an, c'est un ailier vif, habile, sachant éliminer l'adversaire et récemment buteur que nous avions mis en avant. Sauf que voilà, Jules Keita n'a jamais réussi à concrétiser les promesses affichées sous le maillot dijonnais, lui qui peine désormais à se faire une place au CSKA Sofia. Le Bissau-guinéen Mama Baldé, lui, a réussi là où le Guinéen Keita a échoué. Fort de qualités similaires mais renforcé d'une meilleure caisse physique et d'une plus grande constance, il a déjà été l'un des atouts dijonnais dans l'opération maintien du DFCO la saison dernière avec 6 buts et 2 passes décisives.

Cette saison, le coéquipier en sélection de Jorginho a une nouvelle corde à son arc, la polyvalence. Absent en début de saison en raison d'une blessure aux adducteurs, il s'est mué en avant-centre depuis son retour. Avec succès puisqu'il est l'auteur de 4 buts en 8 matchs, soit la moitié des buts de son équipe. C'est donc un Robin des Bois qui loupe rarement sa cible qui se présentera face à des Kolo et Moukoudi qu'on espère plus Richard Coeur de Lion devant lesquels il se prosternera que Jean Sans Terre vaincus.