Les Verts sont donc derniers... sur les 5 dernières journées. Le scénario catastrophe se poursuit et il devient donc urgent de stopper l'hémorragie, surtout quand les derniers de la classe se réveillent. Pour cela, c'est un Montpellier qui présente quelques similitudes avec les Verts (mais aussi de nettes différences) qui se présente.
1- Le parcours
Depuis 2018, déjà, bien que Montpellier ait suivi les Verts lors de leur réussie saison 2018-19, puis précédé lors de la moins réussie saison suivante, les deux équipes se tiennent en 4 points, avec 1 victoire mais aussi 6 défaites supplémentaires pour Sainté.
Et depuis le début de saison, la dynamique est également assez semblable. Si les Pailladins ont commencé par une défaite, ils ont ensuite enchaîné 3 victoires, de quoi les amener sur le podium, avant d'être freiné 4 fois consécutives, sans gagner, et donc de retomber, 1 point devant les Verts, en seconde moitié de classement. Seuls les Verts, donc, et Dijon, font pire sur les 4 dernières journées.
Pour rentrer dans les détails, Montpellier marque beaucoup, mais encaisse également pas mal. Contrairement à Metz la semaine dernière, les matchs des Héraultais sont donc parmi les plus prolifiques du championnat (26 buts) seulement devancés par Lorient et Brest, mais de façon plus équilibrée que ces deux équipes, puisque ce début de saison mitigé aboutit à une différence de but nulle. Montpellier marque donc plus (13 contre 9) et encaisse également plus (13 contre 12) que les Verts. Une tendance qui a malheureusement tendance à s'inverser sur les dernières rencontres pour la stat la plus favorable aux Foréziens.
Enfin, notons des Montpelliérains en grande peine à l'extérieur, où ils font partie des 4 équipes à ne pas encore avoir connu le succès, après un revers à Rennes et deux nuls à Dijon puis Monaco.
2- L’effectif
Au rayon des nettes différences, l'effectif est particulièrement marquant. En face du jeune effectif stéphanois qui a utilisé énormément de joueurs depuis le début de saison, Montpellier affiche les 11 de départ les plus âgés de L1 et fait très peu tourner, avec seulement 15 titulaires différents dans le champ. En plus d'évoluer habituellement dans un système à 5 défenseurs.
Si le MHSC a joué globalement la carte de la continuité cette saison, ce n'est pas le cas dans les buts où c'est le gardien international suisse Omlin (1 sélection, on ne s'emballe pas, c'est autant que Lacroix) qui prend les commandes devant le jeune Bertaud. Devant, en revanche, le trio composé d'Hilton, Congré et Pedro Mendes semble prendre racine et ne jamais vouloir vieillir malgré ses 36 ans de moyenne d'âge ! Si bien que le jeune Cozza a bien du mal à se faire sa place. Sur les côtés, Souquet part toujours avec une, voire plusieurs, longueurs d'avance sur Sambia à droite mais à gauche, Oyongo est largement mis en concurrence par Ristic, plutôt devant sur ce début de saison. Au-delà de ces 8 joueurs, 2 jeunes ont fait leurs débuts la saison dernière et ont tâté du banc depuis le début d'année, le piston droit Vargas et l'axial Vidal, mais en étant pour le moment barrés par une rotation limitée.
Si c'est presque au milieu que la rotation est la plus importante, Savanier reste quasiment indiscutable, tantôt en 8, tantôt en 10. A ces côtés, Le Tallec est désormais une valeur sure rarement mise hors du 11. Pour un entraîneur qui favorise souvent l'impact physique et les bouchers au beau jeu, pas si surprenant finalement que le dernier strapontin revienne plutôt au vilain Ferri plutôt qu'à l'esthète Mollet, pourtant pas loin d'être le meilleur pailladin la saison dernière (voire celle d'avant également). Le jeune Chotard, propulsé sur le devant de la scène la saison dernière, a un peu rétrogradé mais reste bien présent. Dolly, qui a défaut de pouvoir évoluer ailier dans un système qui n'en compte est aussi capable de jouer milieu offensif, n'a, en revanche, pas beaucoup eu sa chance, un peu plus tout de même que le jeune Benchama, seul néophyte du MHSC pour le moment, avec ses 2 minutes sur la pelouse.
Forcément, quand on joue à deux attaquants, cela limite la rotation. D'autant plus quand le duo est aussi performant que celui composé de Delort et Laborde. Si bien qu'aucun des 3 remplaçants à ce poste n'a été aligné d'entré depuis le début de saison. Mavididi bénéficie, en revanche, d'un statut de remplaçant systématique. Ce qui est beaucoup moins vrai pour Yun, plutôt ailier et qui n'a donc que peu sa place dans le système de Der Zakarian (et dont on se demande pourquoi le MHSC est allé le recruter) et plus encore pour Skuletic, tricard voué au départ cet été mais qui, faute de porte de sortie, est toujours là et a eu droit à une entrée de 2 minutes, comme un débutant, mais à 30 et pour sa 11ème saison professionnelle.
La compo probable : Retour des points communs avec les Verts. Avec 4 suspendus (Hilton, Souquet, Le Tallec, Savanier) et deux indisponibles (Omlin, Ristic), la compo semblait simple à deviner. Mais la conférence de presse de Der Zakarian et le papier du Midi Libre en correspondance sèment le doute. Si changement de système il y a, la lecture de l'effectif devient, d'un coup, beaucoup plus difficile, d'autant que les doublures de Souquet à droite sont plus des milieux que des défenseurs, peu adaptés à une défense à 4 :
Bertaud – Sambia, Pedro Mendes, Congré, Oyongo – Chotard, Ferri – Yun, Mollet, Mavididi – Laborde
3– Souviens-toi la dernière fois
La lose, version Claude Puel, ce n'est pas la seule fois que cela nous le fait : possession favorable (57%), plus de précisions dans la passe (85% vs. 76%), plus de frappes (17 vs. 9). Mais pas de buts. Mais ce n'est pas la seule ressemblance avec les autres défaites en L1 depuis l'arrivée de Claude Puel. Comme dans 93% des cas, on concède l'ouverture du score, comme dans 79%, celle-ci intervient dans la première demi-heure (notons que sur les 3 fois où ce n'est pas le cas, il y a une égalisation dans la première demi-heure pour notre seule ouverture du score et un but à la 33') et comme dans 57% des cas on n'arrive pas à marquer derrière. D'autant plus frustrant, cette fois-là que plus d'une mi-temps s'était joué à 11 contre 10 suite à l'exclusion de Sambia.
Mais la lose contre Montpellier ne se limite pas à Claude Puel puisque cela fait 4 match que les Verts ne gagnent plus contre Montpellier. La dernière à GG avait notamment donné un 0-0 pas franchement emballant, et les deux précédentes n'étaient pas plus joyeuses, l'une nous privant, notamment, de la lutte pour la LdC sur un but immédiatement consécutif à une exclusion de Cabella, dans un match où les Montpelliérains avaient été miraculés de ne compter qu'un seul rouge. Il faut donc remonter à 2016 et une victoire 3-1. Ce jour-là, on avait notamment gagné grâce à Monnet-Paquet. Gageons qu'il en sera de même ce week-end.
4- Le joueur à suivre
Pour tout dire, il y en a sans doute pas mal. Il sera notamment intéressant de suivre l'arrière-droit, qu'il s'agisse de Sambia ou de Vargas, vu le peu d'habitude à ce poste dans ce système et à ce niveau. Idem pour des joueurs comme Yun ou Dolly si l'un est titulaire, vu le manque de rythme. Ou pensera évidemment également à Ferri, dont il faudra surveiller les crampons pour éviter que l'hécatombe de blessés ne se poursuive.
Mais on citera tout de même principalement Mollet, le métronome ces deux dernières saison à Montpellier et plus vraiment titulaire depuis le début de saison. Capable de tout grâce à sa finesse technique, particulièrement dans le registre de la passe et de l'orientation du jeu, il paie sans doute un moindre impact physique que ses partenaires dans une équipe qui joue beaucoup sur ce registre. Après une période avec moins de matchs, même si cela fait déjà deux matchs qu'il est sur le retour, l'aspect physique sera peut-être à surveiller de son côté et il serait peut-être de bon ton d'en profiter pour faire pencher la balance au milieu de terrain dans ce domaine.
Par ailleurs, il faudra voir dans quel état d'esprit se retrouve le milieu offensif pailladin du fait de ce déficit de confiance. Or, entre sur-motivation ou pieds qui traînent, cela fait une nette différence, difficile à prévoir. On peut tout de même supposer qu'il est toujours concerné, lui qui est déjà auteur d'un but cette saison, le premier après 9 matchs de disette, qui ont peut-être également participé à le sortir du 11. Bref, il va falloir le bouffer, Mollet.