Après les victoires des concurrents directs plus tôt lors de la 33e journée, le match plein des Verts à Reims a montré qu'il faudra compter sur eux pour la lutte au podium et à l'Europe.
Le début du match n'a laissé aucun doute sur le plan de jeu des Stéphanois, qui ont tout simplement confisqué le ballon, affichant une maîtrise technique et collective impressionnante. 86% de possession après 10 minutes de jeu, avec les Rémois qui ont du attendre six minutes pour toucher un ballon dans la moitié adverse (et encore, pas très loin de la ligne médiane). Le message passé a été très clair : les Verts sont plus forts, ils contrôlent le match et son rythme, peu importe si c'est un match à l'extérieur. Ou, dans les mots de M'Vila, "on a fait l’une de nos meilleures premières mi-temps de la saison à l’extérieur".
Le match a eu trois phases distinctes. La maîtrise totale jusqu'à l'ouverture du score, avec 93% de passes réussies par l'ASSE (et 63% de possession). Le pied un peu levé par la suite, mais toujours en contrôlant le jeu (59% de possession et 83% de passes réussies), jusqu'au moment où on a creusé l'écart. Et un match plus équilibré ensuite, avec un peu plus de déchets qu'auparavant pour les Verts (52% de possession, 79% de passes réussies).
En guise d'exemple, regardons les actions qui ont précédé le premier but et suivi le deuxième. Mais avant, il faut souligner le système tactique et le positionnement de Cabella. Après avoir joué dans le couloir gauche contre Amiens et à côté de M'Vila contre Bordeaux, il a retrouvé son poste privilégié, en soutien de l'attaquant :
Le match a eu trois phases distinctes. La maîtrise totale jusqu'à l'ouverture du score, avec 93% de passes réussies par l'ASSE (et 63% de possession). Le pied un peu levé par la suite, mais toujours en contrôlant le jeu (59% de possession et 83% de passes réussies), jusqu'au moment où on a creusé l'écart. Et un match plus équilibré ensuite, avec un peu plus de déchets qu'auparavant pour les Verts (52% de possession, 79% de passes réussies).
En guise d'exemple, regardons les actions qui ont précédé le premier but et suivi le deuxième. Mais avant, il faut souligner le système tactique et le positionnement de Cabella. Après avoir joué dans le couloir gauche contre Amiens et à côté de M'Vila contre Bordeaux, il a retrouvé son poste privilégié, en soutien de l'attaquant :
Un 4-2-3-1 qui devient 4-4-2 en phase défensive, du classique.
Avant d'ouvrir le score
Après 20 minutes de jeu, un long dégagement de Ruffier trouve Khazri :
Sa remise de la tête est récupérée par Cabella, qui passe à Aït Bennasser, qui écarte avec Debuchy. Les deux Stéphanois dans le couloir droit combinent...
... mais Hamouma choisit de jouer en arrière, avec Saliba. Le bloc adverse est en place, en 4-4-2 et on peut observer le très bon alignement de la ligne des "milieux" de l'ASSE, Kolo - Cabella - Aït Bennasser, Debuchy. Le deuxième décroche et il reçoit la passe de Saliba...
... avant de lui redonner le ballon, qui est ensuite écarté vers la gauche via Perrin et M'Vila. Le bloc rémois est très discipliné, la ligne de 4 milieux et celle de 2 attaquants coulissent de gauche à droite sans laisser le moindre espace. Cabella fait de nouveau un appel entre ces deux lignes...
où il est trouvé par M'Vila. Il combine ensuite avec Kolo à gauche, mais un adversaire s'interpose et le ballon sort en touche. La remise en jeu voit le ballon arriver de nouveau à Saliba, via Cabella :
Bloc toujours en place et le système de jeu des Verts en phase de possession est très clair : 3-2-4-1, avec M'Vila à gauche de la défense, Cabella et Aït Bennasser en relayeurs, Nordin et Hamouma axiaux pour laisser les couloirs à Kolo et Debuchy. Le problème est que les six derniers joueurs cités sont directement pris par des Rémois. Les trois "défenseurs" stéphanois peuvent garder le ballon tranquillement, mais c'est difficile de le faire parvenir à l'avant-centre, isolé. A moins que...
... Khazri ne décroche pas, pour recevoir la passe de Saliba. Son contrôle est un peu long, un adversaire se jette et le fauche. Le 4-4-2 de Reims est toujours bien en place, mais les défenseurs n'ont absolument aucun adversaire direct à surveiller, les Verts préférant avoir du surnombre à d'autres endroits du terrain.
Khazri joue le coup franc rapidement pour chercher en profondeur Kolo, le ballon arrive au gardien et pendant quelques dizaines de secondes le Stade de Reims garde le ballon dans sa moitié du terrain. Et quand ils attaquent réellement...
... ils recherchent un joueur entre les lignes stéphanoises, mais son contrôle est raté et le ballon arrive à Ruffier. Qui le garde au pied pour calmer le jeu, avant de servir Saliba...
... qui trouve Aït Bennasser. Hamouma décroche...
... et il est servi. Il joue en une touche de balle pour Debuchy avant de lui proposer un une-deux dans le couloir. Mais le latéral droit préfère de jouer en arrière avec Saliba :
Même dispositif qu'avant, Aït Bennasser et Cabella sont les relayeurs. La passe du jeune défenseur trouve dans l'axe Nordin, qui remet à Cabella...
... qui écarte à gauche avec Kolo, avant de se projeter plus haut dans le même couloir. Les côtés changent mais se ressemblent, le latéral préfère jouer en arrière, avec M'Vila. Il trouve Nordin entre les lignes...
... et Saliba reçoit de nouveau le ballon. Hamouma décroche encore une fois...
... embarquant avec lui le milieu latéral. Il est servi, il joue à une touche avec Aït Bennasser, qui lui redonne le ballon : le une-deux a bien fonctionné, un adversaire est éliminé et enfin un décalage est créé :
Il profite à Debuchy, qui est servi dans son couloir et a le temps d'ajuster un centre pour Khazri et Nordin, sauf qu'un défenseur dégage de la tête. Le corner de Khazri est repris par Saliba au dessus de la barre. Et lors de la remise en jeu, le goal adverse joue d'abord à droite, on lui redonne le ballon, il joue à gauche... sur Khazri et les Verts ouvrent le score.
Après avoir plié le match
Les Verts ont ouvert le score suite à un pressing qui a poussé le gardien adverse à la faute. Et ils l'ont majoré en provoquant de nouveau des fautes techniques chez leurs adversaires. Cabella perd un ballon en duel contre un défenseur, mais se bat pour le récupérer - il y arrive, les Stéphanois combinent dans la surface avant qu'un défenseur dévie le tir de Khazri dans le but. Tout de suite après, à la 53e minute, le Stade de Reims construit une attaque contre le bloc en 4-4-2 de l'ASSE :
Un milieu est trouvé entre les lignes, il écarte à droite, où le latéral décide de jouer en arrière. Le même jeu à 3 est utilisé de nouveau...
... et le latéral centre dans la surface, où Debuchy dégage sans problème de la tête. Le ballon arrive à M'Vila, qui ne panique pas malgré le pressing de deux adversaires :
Il écarte avec Kolo, qui trouve Hamouma. Quand les Verts n'avaient pas le ballon, l'ailier droit était bien en place dans son couloir. Dès qu'ils l'ont récupéré, il a fait un appel pour déclencher le contre. Il est taclé par un défenseur...
... mais le ballon arrive à Cabella, qui écarte avec Nordin à gauche. Au fait, absolument tous les offensifs de l'ASSE sont de ce côté du terrain :
Nordin trouve Khazri, qui donne à Cabella, qui continue au long de la ligne de touche. Il joue avec Hamouma, qui joue en arrière avec Khazri :
Tous les défenseurs sont aspirés dans ce coin du terrain et le jeu doit être ouvert de l'autre côté. C'est fait par une passe en retrait pour Kolo :
Aït Bennasser demande le ballon et M'Vila et Saliba font aussi des grands signes - ce qu'il faut faire est évident. Et les Verts le font proprement, Debuchy est lancé dans le couloir droit :
Son centre à destination de Hamouma et Khazri est capté par le gardien adverse. Pour le reste du match, les quatre offensifs stéphanois se sont fait plaisir à chaque récupération de balle, dézonant beaucoup et combinant entre eux, comme dans cet exemple. Les sorties de Nordin (remplacé par Polomat), Khazri (par Diony) et Hamouma (par Vada) ont cassé ce jeu, surtout que le système a été changé, laissant plus que Cabella et Diony (parfois Vada aussi) en vrais offensifs.
Conclusions
Les exemples précédents ne montrent rien d'innovant tactiquement pour ceux qui suivent l'ASSE régulièrement. Le système en 4-2-3-1 est classique, tout comme l'animation offensive qui voit M'Vila en retrait à gauche, Cabella en relayeur, des ailiers qui piquent dans l'axe et des latéraux offensifs. Mais ce match sort de l'ordinaire par la force dégagée par cette équipe stéphanoise. Une maîtrise totale, non seulement technique ou collective, mais aussi dans la gestion des temps forts. Un match qui s'est déroulé en suivant parfaitement le scénario imaginé par le staff technique et un message clair envoyé aux autres concurrents pour l'Europe : il faudra bien compter sur les Verts.