Ma chérie,
Depuis que tu as emménagé à Annecy, je me sens un peu seule, abandonnée...
Tu sais que Pierre-David est toujours à Paris. Il a un colocataire maintenant. Eh, oui ! Les loyers à Paris deviennent prohibitifs, donc il n'a pas eu le choix m'a-t-il dit. Tu crois qu'il me l'aurait proposée à moi la colocation ??? Et puis tiens-toi bien ! Il a décidé de se faire pousser la moustache !!! Moi je trouve ça moche mais son coloc dit que ça lui va bien... Il est vraiment trop influençable mon chéri !... Sauf par moi...
J'espère que tu as plus de chance avec ton mec. Au moins lui, il aime les Verts ! Enfin ça, ce n'est pas non plus ce qui t'arrange le plus... ça doit être souvent la crise devant le poste de télévision ? Enfin j'espère, après tout ce que tu m'as fait endurer !
Ça me rappelle ce fameux 11 mai 1993 : ASSE-OM, quart de finale de la coupe de France ! Un match que personne n'aurait loupé... sauf moi...! J'avais eu un accident avec ma Marbella (tu te souviens de cette voiture ??? Bleue qui pète !!! Au moins, je ne l'ai pas gardée longtemps...) et donc je n'avais pu aller au stade ni voir ce match en direct sur Canal. Heureusement, j'avais programmé l'enregistrement (j'adore revoir les matches à la TV une fois que je les ai vus au stade !). Je vous avais appelés pour vous demander de ne surtout pas me dire le score quand je rentrerais ! Tu n'as rien dit effectivement, petite futée ! Que ce fut drôle quand je suis arrivée, le bras en écharpe, et que j'ai vu des 2-1 affichés sur tous les murs, les meubles, le sol, sur l'écran-même de la TV !!! Tu te souviens, je hurlais ! On s'est arraché les cheveux et j'avais même failli te fracasser une chaise en bois sur la tête ! Tu l'avais évitée de justesse.
J'en ris encore de ta blague pourrie...
J'ai dû me battre tout le temps de notre cohabitation chez les parents pour voir des matches de foot à la télévision : deux soeurs, une mère et un père qui s'en tape... pas facile de s'imposer !
Et maintenant, c'est ton mec qui te gonfle avec le foot. Mais ma puce, il ne fallait pas choisir un Stéphanois aussi ! Quelle idée ! Comme si le destin me vengeait quelque part...
Quant à moi, ça m'apprendra aussi à m'amouracher d'un lyonnais tiens ! On peut échanger si tu veux ?...
Je sais que tu n'as et n'auras jamais la passion verte. J'imagine que pour toi, le foot, c'est 22 crétins qui courent après une balle et qui sont encouragés par 30000 décérébrés avinés ! Je ne te blâme pas (d'autant que tu n'as sans doute pas tout à fait tort...). Nous ne sommes pas stéphanoises et n'avons jamais été initiées aux joies du football étant petites. Notre père est sans doute le seul mâle né avant 1976 qui n'a jamais entendu parler de poteaux carrés !
Comment t'expliquer ?... C'est une chose qui te prend aux tripes. Dès que j'aperçois Geoffroy Guichard, c'est le grand frisson ! Dès que j'arrive en haut des marches, que j'ai cette vue plongeante sur le terrain, les gradins, les supporters qui commencent à s'installer, de plus en plus nombreux, je suis en dehors de moi ! Tous ces gens qui vibrent de conserve, unis dans une même ferveur... c'est impressionnant ! Mais tu as toujours refusé de m'accompagner ne serait-ce qu'une fois... C'est triste de ne pouvoir partager sa passion avec les gens qu'on aime...
J'espère que vous viendrez bientôt avec ton homme me rendre visite dans mon appart tout vide à Sainté.
Ma chérie, je te quitte de la plume mais pas de la pensée !
Joséphine
Potins