Les Verts confirment décidément que, depuis qu'ils ont mis fin à leur terrible série de 7 défaites consécutives, ce sont les rois du match nul avec 7 résultats de la sorte lors des 12 dernières rencontres. Si l'équipe connaît donc un vrai mieux depuis quelque mois, les nuls, ça ne rapporte que peu de points. Pour autant, la réception de Metz, en pleine forme, n'est peut-être pas l'occasion attendue pour faire la bonne opération.
1- Le parcours
On avait pu être relativement positif récemment en annonçant des équipes dans des situations pas plus enviables que la nôtre, ce ne sera clairement pas le cas cette fois tant Metz surprend positivement la L1. Et pas qu'un peu puisqu'à l'aube de cette journée, les Mosellans étaient en position potentiellement européenne !
Face à une défense stéphanoise moins fébrile depuis quelques temps, à l'exception notable d'un maudit derby (1,72 buts encaissés par match sur les 11 premières journées, 1,42 sur les 12 suivantes, et même 1,09 en dehors du vilain match à oublier), les Messins n'offrent malgré leur bonne saison pas des garanties offensives incroyables, avec seulement la 13ème attaque de L1. Cela ne les empêche pas de faire mieux que les Verts, de 6 buts (28 à 22). Et c'est là que se situe la plus grande difficulté de ce match pour une équipe qui marque aussi peu que la nôtre : Metz est tout simplement la 4è défense du championnat, n'ayant encaissé que 21 buts depuis le début de saison.
Par ailleurs, autre point noir, si Metz est en aussi bonne posture, la tendance actuelle y est pour quelque chose. Sur les 9 dernières journées, en effet, seuls les 4 prétendants au titre font mieux, les Lorrains ayant glané 5 victoires pour 1 seule défaite. Et comptant également 5 clean-sheets à leur actif durant cette période. Pis encore, les Messins n'ont perdu qu'une seule fois à l'extérieur lors de leurs 9 derniers déplacement, la seule fois où ils n'ont pas marqué. Ils restent également sur 3 victoires lors des 4 dernières rencontres hors de leurs bases.
2- L’effectif
Effectif relativement réduit mais compositions équipe caméléon, débutant quasiment autant à 5 derrière (11 fois) qu'à 4 (12 fois) même si la première option semble désormais plutôt prendre le dessus.
C'est particulièrement derrière que l'effectif est serré. Surtout pour une équipe qui utilise régulièrement 5 défenseurs. Pour autant, cela ne concerne évidemment pas le poste de gardien, où Oukidja a bien pu être suppléé par Caillard qui se les caille sur le banc le reste du temps. En revanche, cela concerne de façon très nette les côtés. Tant et si bien que Centonze est le seul arrière-droit. C'est moins vrai à gauche où Delaine et Udol se partage le poste. Dans l'axe, Bronn est évidemment intouchable de même que le vétéran Boye (du haut de ses 33 ans, il fait partie des 5 seuls joueurs de champ de l'effectif de plus de 25 ans). Quant au système à 3 axiaux, il favorise la présence de Kouyaté. Aux dépens du polyvalent Fofana qui joue moins cette saison. Bien évidemment, dans ce secteur, toujours pas de Cabit, dont le combat pour remarcher se poursuit.
Au milieu également, le choix est limité. Et c'est la paire ivoirienne composée de Maïga et Angban qui se détache. Toutefois, ces derniers temps, le jeune Sénégalais Sarr est sorti du lot pour accompagner soit l'un soit l'autre. Profitant il est vrai des absences longue durée de Pajot, jusque là aligné avec les deux compères, et plus encore de N'Doram, pas encore apparu sur une feuille de match depuis le début de saison. Quant à Fofana, et bien il dépanne, de temps en temps, mais n'est, là non plus, pas un premier choix. Enfin, notons que quand l'option d'un milieu à 3 avec pointe haute placée derrière les deux attaquants est retenue, c'est Boulaya qui s'y colle quasiment systématiquement.
A l'inverse des deux précédents, ce secteur ne respire pas la clarté. Déjà parce qu'on y trouve des ailiers tels Maziz et Tchimbembe à gauche ou Gueye à droite, mais aussi Boulaya et Nguette, occasionnels puisque l'utilisation de ces postes l'est. Ensuite parce que la stabilité au poste d'avant-centre n'est pas la norme. Pas moins de 9 joueurs y ont en effet été testés. Exit Diallo, place à Niane, ce dernier se fait les croisés, c'est la voie royale pour Nguette. Qui au-delà d'être aussi utile sur les côtés quand c'est nécessaire, est écarté des terrains depuis décembre... Dès lors, c'est Leya Iseka, arrivé fin octobre, qui apparaît comme le taulier du poste. A ses côtés, en revanche, quand c'est la formule choisie, ça se bouscule avec Vagner qui, lui, revient de blessure, Gueye, Yade et Ambrose. Mais pas Traoré. L'ailier international malien est en effet le mystère du FC Metz. Malgré ses 20 sélections, l'intouchable Aigle se voit systématiquement devancé par le premier jeune offensif qui passe, au point de n'être apparu que 2 fois en championnat sous les couleurs du FCM depuis son arrivée en Lorraine, à l'été 2018.
La compo probable : En plus de Pajot, N'Doram, Niane et Nguette, absents habituels, c'est Tchimbembe qui est en dehors du groupe pour ce dimanche. En revanche, les performances récentes de Sarr rebattent les cartes quant à la composition du milieu :
Oukidja – Centonze, Bronn, Kouyaté, Boye, Udol – Maïga, Angban – Boulaya – Leya Iseka, Vagner
3– Souviens-toi la dernière fois
4 minutes de jeu, un coup-franc, un mur qui se disloque, un match foutu en l'air. C'est plutôt un bon résumé car après cela, la domination verte est sans partage, mais incroyablement stérile malgré les 10 frappes au but tentées mais souvent peu dangereuses. Une bonne tête de Tshibuabua aurait pu changer le cours des choses, mais c'est finalement un csc malheureux de Sissoko moins de 10 minutes plus tard sur un contre qui viendra sceller un match frustrant.
La dernière à GG n'est pas un meilleur souvenir puisque là aussi, un but rapide de Diallo avait permis à Metz de prendre les devants pour ne plus les lâcher, le tout avec, là aussi, une domination relativement stérile, marquée par de nombreuses frappes non cadrées et une défaite au bout de l'ennui (malgré pas moins de 28 frappes, dont 15 vertes !). C'est, de toute façon, globalement la défaite qui rythme les dernières confrontations puisque les Messins restent sur 4 succès consécutifs contre les Verts, dont 3 à Saint-Symphorien, il est vrai. Avant cela, les Lorrains restaient pourtant sur 13 années et 11 rencontres de disette marquées par 7 victoires vertes dont 4 lors des 6 réceptions à GG, à commencer (ou à terminer) par la dernière victoire stéphanoise sur les Messins, un 3-1 signé Pajot buteur ou encore Soderlund passeur pour... Maïga !
4- Le joueur à suivre
Quand Metz se décide à envoyer du jeu, c'est-à-dire relativement rarement contre Sainté, il y a un véritable maître à jouer dans cette équipe. Un joueur fin et habile techniquement, avec une bonne vision de jeu et une relative vivacité, Farid Boulaya. Joueur racé qui aurait sans doute connu une meilleure carrière si sa progression n'avait pas été stoppée nette par un enchaînement de blessures le privant quasiment de compétition pendant plus d'un an, après une très belle saison à Clermont.
En retrouvant la L2 à Metz, il semblait avoir repris le cours de sa carrière, mais sa première vraie saison en L1 était compliquée. La seconde est d'ores et déjà réussie. Surtout, s'il est le joueur le plus décisif des Lorrains avec 5 buts et 4 passes décisives, il est surtout sur une période faste, portant réellement le FC Metz en forme de ces 9 dernières journées avec 3 buts et 3 passes décisives, soit un joueur 2 fois plus décisif en ce moment que son dauphin, Leya Iseka. Et surtout impliqué sur près de la moitié des buts de son équipe. En plus d’être beau à voir jouer, le voilà maintenant décisif en L1. Ça y est, sa carrière est prête à décoller. Gageons toutefois qu'il reste au hangar ce dimanche.