Troisième et dernier volet de l'entretien qu'Ilan a accordé aux potonautes. Obrigado Ilan !
Comment se fait-il que pendant ta période sans club lorsque tu t'entraînais à Sainté, tu n'aies pas signé pour une pige avec l'ASSE ? (Ulysse42)
J'étais là surtout pour ma condition physique. Après, j'aurais accepté avec grand plaisir s'ils avaient pu de nouveau m'engager à ce moment-là où j'avais un problème au Brésil où je n'étais plus payé et où j'ai dû rentrer en France.
En fait, lorsque tu étais à l'Internacional à Porto Alegre... (José)
Exactement. Je n'ai pas été payé pendant trois mois. Du coup, j'ai quitté l'équipe là -bas mais comme je l'ai fait entre décembre et janvier, ils ont fait traîner les papiers pour ne pas que je parte. Du coup, j'ai « perdu » le mercato hivernal et je suis revenu à Saint-Etienne. J'ai demandé à Romeyer si je pouvais m'entraîner un peu avec la CFA pour garder quand même le rythme mais ça n'a jamais été envisagé de leur part à mon avis de me proposer quelque chose.
As-tu côtoyé un ou plusieurs jeunes attaquants qui t'ont fait une forte impression et dont tu penses qu'ils perceront au haut niveau lors de cette même période ? (Ulysse42)
Je crois qu'il y avait des attaquants déjà intégrés dans l'équipe pro mais il y avait surtout le défenseur... Zouba (sic) , c'est ça ?
Oui, Zouma, Kurt Zouma, que tu vas sans doute affronter samedi. (José)
Lui, oui parce que c'était quelqu'un de puissant parmi les jeunes.
Es-tu resté en contact avec des joueurs Verts ? Si oui, avec lesquels ? (Michon, Greenwood)
Oui, encore récemment. Je suis resté pas mal en contact avec Jérémie Janot. Avec Loïc Perrin, aussi. Ma femme rentre de temps en temps et elle est allée manger chez eux il n'y a pas longtemps. On garde pas mal de souvenirs avec le staff aussi, avec les deux kinés, le docteur. On se côtoie bien.
Regrettes-tu les blagues de Geoffrey Dernis ? (Mick)
Bien sûr ! C'était quelqu'un de très marrant et qui nous faisait rire même dans les moments parfois un peu tendus. C'est toujours bien d'avoir quelqu'un avec de l'humour dans le vestiaire.
A mon sens, tu es le dernier vrai avant-centre que nous ayons eu. Le dernier mec ayant eu un vrai sens du but. Comme Alex, Compan... Ce genre de joueur se fait rare de nos jours et les grands clubs Français peinent à en trouver. Comment expliques tu ne pas avoir été sollicité par un peu plus gros que l'ACA ? (Mick)
En France, dès qu'on arrive à 29, 30 ans, les gens pensent qu'on a fini notre carrière. Ils ont vraiment tort parce que si tu prends tous les grands joueurs français, ils n'avaient pas 24, 25 ans lorsqu'ils étaient au sommet de leur carrière. Ils avaient toujours plus. C'est vraiment une erreur, je trouve, en France. Si on compare avec d'autres pays, je suis allé en Angleterre et la majorité de l'équipe avait plus de 30 ans. C'était des joueurs qui couraient énormément et faisaient des efforts. C'est très bien d'intégrer les jeunes avec les plus anciens : on ne fait pas une équipe qu'avec des anciens ni qu'avec des jeunes. Il faut toujours avoir les deux mais, en France, on a cette image dans la tête : « Ah, il a 30 ans, c'est fini, on ne va pas investir ». En sachant que souvent, un joueur arrivé à 30 ans, il est libre, il n'a pas d'engagement avec un autre club et c'est beaucoup plus simple de le faire venir, même pour un an si on a un doute. Je crois que les clubs français ne prennent pas assez de risques dans le recrutement. Ils veulent des choses sûres et certaines, à 100%. Mais ça n'existe pas, ce n'est pas mathématique, le foot.
En même temps, on voit par exemple qu'à Saint-Etienne, on est bien placé avec Laurent Batlles. À 36 ans, on sent qu'il apporte encore beaucoup. Ça illustre un peu ton discours (Aloisio)
Voilà , mais il y a un joueur qui est un peu plus âgé, avec Marchal, on va dire. Jérémie Janot ne joue pas. Si on regarde dans les grands clubs dans toute l'Europe... Je vais donner un seul exemple : Zidane, il a joué jusqu'à quel âge ? Ce sont des grands joueurs mais d'autres Français qui jouent en Angleterre ou ailleurs sont plus âgés. Sagna, il a plus de 30 ans (NDLR : en fait, 29 ans, B. Sagna est né le 14 février 1983). Ça fait des années et des années qu'il joue en Angleterre, l'un des championnats les plus difficiles à jouer. Donc je trouve qu'ici, les gens délaissent beaucoup les joueurs dès qu'ils ont 30 ans.
Tu as signé pour combien de temps à Ajaccio ? Penses-tu signer une prolongation ? (cedric26)
J'ai signé une saison. Pour l'instant, mon ambition est déjà de rester en Ligue 1. Si on arrive à rester en L1 avec Ajaccio, ça me plairait de rester. Après, si on n'y arrive pas, il faudra en discuter.
Tu as un resto à nous conseiller, pour les futurs vacanciers qui iraient faire un séjour en Corse à Ajaccio ou dans les environs ? (cedric26)
(Amusé) Oui, je suis allé manger au restau tout à l'heure. Ça s'appelle l'Amirauté, dans le port Charles Ornano. C'est un très très bon restaurant où les serveurs et les patrons sont des gens très bien et très sympas.
L'objectif de l'ACA étant le maintien, le match contre les Verts te semble-t-il vraiment primordial, ou l'ACA aura d'autres occasions pour jouer le maintien ? (Greenwood)
Depuis quelques journées, tous les matchs sont importants. Il y a des points à prendre. Tous sont capitaux pour le maintien. C'est encore un match chez nous que l'on doit essayer de gagner, comme toutes les équipes qui sont dans la lutte. Mais ce n'est pas un match spécial, c'est un match de plus avec une grande importance.
L'ACA a fait un bon recrutement qui lui permettra très probablement de se maintenir avec notamment une bonne saison de Cavalli et un bon gardien de but Ochoa. Comment est l'ambiance au sein du groupe, on vous sent unis solidaires ? (Sakura)
Je trouve que oui. Toute la première moitié de saison, on a cherché comment on allait jouer, comment placer les joueurs. C'était quand même mitigé et compliqué. Même si on a fait de bons matchs, on a surtout perdu beaucoup. Une fois qu'on a trouvé la manière de jouer et où se placer, il y a eu du mieux. On a toujours eu une bonne ambiance dans le vestiaire, même en ayant des défaites sur une grande partie des matchs de la première moitié du championnat. C'est très important. Aujourd'hui, on continue avec la même ambiance et de meilleurs résultats. Si on arrive ces deux choses, la même manière de jouer, le même engagement et le même état d'esprit dans le vestiaire, on a tout pour s'en sortir.
Peux-tu nous dire quelques mots sur tes coéquipiers Fousseni Diawara et Carl Medjani ? (Poteaux droit)
Carl est quelqu'un que je n'ai pas côtoyé à Saint-Etienne, puisqu'il était déjà parti. Il est très simple, joyeux tout le temps, discret dans le vestiaire mais toujours prêt à faire des blagues s'il y a à rigoler. Sur le terrain, il est rigoureux, s'entraîne beaucoup, sérieux quand même. Fouss, c'est quelqu'un de cool. Pendant le match, il n'est pas du genre à stresser, tranquille. Il a l'expérience, aussi. On se côtoyait déjà à Saint-Etienne. Franchement, ce sont deux très bonnes personnes et deux joueurs vraiment appréciés des autres dans le vestiaire.
Les Verts sont-ils à leur place dans ce championnat ? (Sakura)
Ils ont joué de bonnes rencontres, ils ont engrangé des points et ont été performants donc ce sont leurs efforts qui les ont fait arriver dans les quatre premiers pendant un moment. Aujourd'hui, il faut qu'ils maintiennent ça. Le plus difficile n'est pas d'y arriver, mais de s'y maintenir, on le sait et ça va passer par leurs efforts, c'est tout.
Redoutez-vous des joueurs de l'ASSE samedi ? Quels joueurs de l'ASSE t'impressionnent ? (Greenwood)
Il y a beaucoup de qualité, de jeunes joueurs prometteurs et d'autres un peu plus confirmés. Mais « redouter des joueurs », à mon avis, on ne doit pas penser comme cela. On regarde de notre côté, d'abord, notre qualité et on regarde ce qu'on va faire sur le terrain. Bien sûr qu'on pense à comment défendre sur les qualités des joueurs de Saint-Etienne mais c'est le secret du vestiaire.
Comment vas-tu vivre le match de samedi ? Avec un pincement au cœur ou sans état d'âme ? (Greenwood)
Je crois que je vais l'aborder normalement, comme contre une autre équipe. En ce moment, on a besoin de gagner. Aujourd'hui, je suis ici. Hier, j'étais à Saint-Etienne. Même si ça reste un club très proche de moi, quand on est sur le terrain, ça peut être contre mon frère, je veux toujours gagner.
Les supporters stéphanois ont été interdits de déplacement à Ajaccio. Que penses-tu de cette interdiction ? (Poteau gauche)
Des fois, ce n'est pas plus mal. Certains pensaient venir passer le week-end. Comme l'île n'est pas grande, s'ils se retrouvaient avec d'autres supporters ici... Si c'est pour venir et foutre un peu le bazar, la bagarre, ce n'est pas bien. D'un autre côté, il y a de bons supporters qui veulent simplement venir voir le match, passer le week-end en Corse et, malheureusement, ils en sont interdits.
On a l'impression qu'en ce moment, les supporters stéphanois sont pas mal montrés du doigt par les instances. Qu'est-ce que ça t'inspire ? Trouves-tu dommage d'en venir à de telles extrémités, d'interdire les déplacements ou menacer de faire des matchs à huis clos ou penses-tu qu'il est incontournable de sanctionner le club ? (José)
Malheureusement, le club paie pour des gens qui ne sont pas vraiment des supporters qui sont là , on va dire, un peu bourrés, un peu hors d'eux-mêmes, en train de faire des choses bizarres dans un stade et de donner un mauvais exemple, surtout aux jeunes. C'est vraiment dommage car le foot est quelque chose qui rapproche les gens. C'est un plaisir de voir un match. On n'a pas besoin de crier, de cracher, de montrer un doigt, même si on est fanatique. Ce n'est pas un bon exemple. Aujourd'hui, on se confronte dans le monde entier à des extrémismes ou des fanatismes qui ne mènent à rien.
En même temps, tant qu'il n'y a pas de violence, on pourrait aussi penser que ça fait un peu partie du décor. Que penses-tu notamment de l'utilisation des fumigènes ? Est-ce normal de les interdire ou contribuent-ils à mettre de l'ambiance, dès lors que c'est bien maîtrisé ? (José)
Si c'était vraiment maîtrisé, ça ne poserait pas de problème. Mais les fumigènes, normalement, ce n'est pas fait pour être dans un stade. S'il y a des antécédents avec des gens qui sont brûlés ou des gens atteints par la base d'un fumigène qui est quand même en tôle, comme vous avez dit, on va être obligé d'interdire des choses. Plus on fait, plus on est dépassé et plus on est obligé d'interdire et c'est vraiment dommage.
Ta chanson brésilienne préférée ? (Aloisio)
Il y en a beaucoup, c'est vraiment dur. En ce moment, il y a une musique qui passe tout le temps au Brésil, ça s'appelle Você Me Mata (NDP2 : prononcé en VO, le tube de Michel Teló) que tout le monde a déjà entendu, je pense. Elle est dans les bacs des maisons de disque, c'est une chanson qui vient du Brésil. Je l'aime bien et ma fille me demande toujours de la mettre.
Pour terminer l'entretien, peux-tu nous fredonner cet air ? (José)
Je ne suis pas un chanteur. Je crois que c'est mieux de taper le titre sur Internet, vous allez trouver beaucoup mieux !
Voilà : Você Me Mata. Merci Araujo pour ta disponibilité !
Le troisième volet de l'entretien a été retranscrit par picthdobrasil. Merci à lui !