Pour une reprise, c'est une belle reprise. Même si l'adversaire était modeste, 3-0, ça fait toujours plaisir.
Reprise de la saison, Chaudron plein et bouillant, hommage à René Domingo...tout était réuni pour voir une belle soirée. Et les Verts n'ont pas déçu. Il faut dire que Galette aligne un 11 qui ressemble presque à une équipe-type.
Hamouma, incertain, est titulaire, tout comme Tabanou, qui n'a peut-être même pas eu le temps de défaire ses valises. Pour le reste, aucune surprise.
En face, Milsami ne vient pas pour faire le spectacle : deux lignes de 4 renforcée d'une sentinelle pour défendre bas, avec une pointe (Guilherme) toute seule devant pour réceptionner de longues relances et espérer obtenir un contre ou un CPA. On savait que Negai (gardien et capitaine) et Boghiu (meilleur buteur l'année passée) seraient absents ; en revanche, on s'attendait à voir Leuca, attaquant positionné en faux ailier, qui a marqué trois fois lors des deux derniers matches. C'est finalement un pur ailier, Ciofu, qui est aligné.
Le match rendu facile
Il y a une façon très simple de se faciliter un match contre un adversaire plus faible et arc-bouté sur son but : marquer rapidement. Galette a peut-être retenu la leçon de Meaux : ils veulent défendre ? On va les attaquer immédiatement à fond. Le pressing se fera très haut, par toute l'équipe et sans pause. Balle au pied, il faudra utiliser toute la largeur du terrain, les étirer au maximum, tenter de passer sur un côté ; si c'est bouché, revenir dans l'axe pour relancer aile opposée ; ne pas hésiter à allonger pour changer de rythme (Perrin, Clerc et Bayal sont capables d'ouvertures lumineuses, autant en profiter). D'ailleurs, du rythme, mettons-en : pas de repos pour le catenaccio ! Voilà la recette du premier but. Dès la 3' minute, le plan de Stoica en prend un coup, tandis que celui de Galette fonctionne à merveille.
Les Verts ne vont absolument pas relâcher leur emprise sur la rencontre. On voit le soin particulier apporté, le long des lignes de touche, à la création de triangles latéral/milieu relayeur/ailier. Ces derniers d'ailleurs, sont très actifs, n'hésitent pas à provoquer balle au pied et à permuter : Tabanou reste ainsi plusieurs minutes côté droit. Hamouma aspire quasiment tous les ballons ; les déplacements incessants de tous les joueurs offensifs font tourner la tête aux Moldaves.
Paradoxalement les Verts n'arrivent pas à se créer d'autre occasion marquante ; difficile d'être dangereux quand 10 adversaires campent dans les 20 derniers mètres. Après 15', l'intensité baisse un peu ; Sainté gère un peu plus les efforts mais garde une totale domination. Le deuxième but (21') est on ne peut plus logique.
A 2-0, le réalisme est de 100% et la confiance au top. Guilavogui se paye le luxe de percer vers l'avant, avec une barre à la clé sur un coup de canon soudain (22'). L'occasion de revoir une évolution au milieu que la blessure de Clément avait ralentie : chaque joueur est capable de prendre chacun des rôles. Si on observe une hiérarchie claire (du plus défensif au plus offensif) Guila/Lemoine/Cohade, elle n'est pas figée et peut évoluer en fonction des conditions de jeu. Ex : à la 43', contre Vert ; Guilavogui et Lemoine se projettent vers l'avant à grandes enjambées, tandis que Cohade reste couvrir au niveau de ses défenseurs centraux.
Baisse d'intensité
Cette première demi-heure est dans la lignée du meilleur de l'année passée. Mais ensuite, fatigue et/ou manque de rythme, le pressing stéphanois se fait moins haut et moins appuyé. Milsami peut enfin sortir et tenter de construire, sans se montrer dangereux. Les deux CPA obtenus sont gâchés. Pire : c'est encore Sainté qui touche du bois ! A la 44', une ouverture de Brison déviée par un défenseur se transforme en quasi passe décisive pour Brandao qui bute sur la barre.
Après la pause, les Verts veulent repartir sur les mêmes bases, mais Milsami ne veut pas non plus s'en laisser compter, avec un pressing plus haut et plus de présence en contre. A la 50', Brandao obtient un coup-franc plein axe à 25m, que Lemoine transforme. Dommage que la pénalité ne rapporte des points qu'au rugby. Une certaine facilité stéphanoise, symbolisée par Guilavogui qui, tellement désireux de briller offensivement, en oublie ses tâches défensives, donne de la confiance à Orhei. De ce fait, les Moldaves obtiendront une occase énorme (56') sur un contre bien mené, mais Ruffier est parfait. Ce contre fait office d'avertissement sans frais ; et les Verts vont reprendre quelques minutes une domination sans partage, mais sans risque défensif. Tabanou est à 2 reprises tout près de reprendre des très bons centres d'Hamouma ras de terre deuxième poteau (57', 62').
Expulsion utile
L'entrée de Corgnet à la place de Cohade (63') déstabilise l'équipe. Le néo-Vert a beaucoup de mal à savoir comment se replier à la perte de la balle ; cela va obliger Lemoine à venir systématiquement prêter main forte à sa sentinelle, mais la domination stéphanoise en prend un coup. Milsami s'enhardit à nouveau, et les CPA se rapprochent. Mais Rassulov se fait expulser (67') pour deux cartons jaunes quasi-identiques : percussion de Tabanou, fauchage en règle.
A onze contre dix, les Verts déroulent. Les occasions vont se multiplier avec même, une fois n'est pas coutume, une très belle combinaison collective dans l'axe (79'). Si Corgnet pêche dans le replacement, il est en revanche très bon dans le positionnement offensif ; mais soit qu'il rate ses frappes, soit qu'elles soient contrées, il ne trouve pas la faille (70', 79', 80', 87', 90'). Le troisième but (82') arrive comme le beau temps après la pluie : naturellement. On ne s'épargnera pas le traditionnel serrage de fesses de la dernière seconde sur un coup-franc à 20m plein axe, mais Ruffier reste infranchissable.
Cette deuxième mi-temps aura surtout vu le retour de Jérémy Clément, à la 76' ; une entrée de bonne facture. On attend de voir comment notre n°6 préféré se comportera devant une équipe plus huppée, mais on peut être optimiste.
Les buts
3' 1-0 Brandao
C'est l'application exacte des consignes de jeu. On relance en passes courtes et redoublées côté gauche. Cohade voit que c'est bouché : il se retourne et repasse par sa défense centrale. Le ballon est écarté de l'autre côté, jusque vers Bayal, qui a alors deux choix : chercher Clerc, Lemoine ou Hamouma pour combiner à droite ; tenter le renversement de jeu vers Tabanou, qui mange la ligne de l'autre côté et utilise au maximum la largeur du terrain. Le colosse sénégalais fait le second choix, et réalise un amour de transversale. Tabanou, à l'aise techniquement, contrôle et, c'est important, centre intelligemment sans avoir effacé son adversaire. Brandao conclut à la perfection.
21' 2-0 Cohade
On ne le comptera pas dans les stats comme un CPA ; pourtant c'est bien sur une phase arrêtée que ce but arrive : une touche. Milsami s'attend sans doute à ce que Brison la joue rapidement et courte. Paprika remet en jeu certes rapidement, mais long, vers Brandao qui n'a pas oublié qu'il n'y a pas d'hors-jeu dans cette situation. Passe en retrait spectaculaire et à l'aveugle ; tête lobée de Cohade : trop facile, le foot.
82' 3-0 Brandao
Côté droit, la combinaison en triangle est parfaite : voilà Lemoine tout seul au coin de la surface de réparation. Le centre est millimétré, tout comme la course de Brandao dont le timing et la détente sont au poil. Et un, et deux, et trois zéro !