Ce début d'année 2019 est particulièrement difficile. Après l'avoir entamée par trois victoires, l'année 2019 voit la victoire nous fuir avec une régularité presque chronique. Son retour le semaine passée contre Strasbourg est-il le signe d'une remise sur les rails, malgré la défaite qui s'en est suivie contre Paris ? Nous sommes en droit de l'espérer face à une équipe contre laquelle tous les voyants, ou presque, sont au Vert.
1- Le parcours
Si vous voulez la définition d'une équipe au fond du trou, Dijon peut vous fournir un parfait exemple. Avec seulement 2 victoires lors des 21 dernières rencontres de championnat, les Bourguignons sont au bord du gouffre et le spectre de la descente guette. D'autant que les victoires en question n'ont été acquises que contre deux autres équipes dans le dur, Guingamp et Monaco. Le DFCO reste même sur 6 défaites lors des 8 dernières rencontres. Ainsi, ils sont nettement derniers tant sur les 9 dernières journées de championnat que sur les 22 dernières. Et ce n'est pas leur match en retard qui devrait changer la donne puisque celui-ci se disputera contre le PSG.
Si les Dijonnais n'ont pas totalement réglé leurs problèmes défensifs de la saison passée, c'est tout particulièrement leur attaque, pourtant leur point fort hier, qui est leur talon d’Achille aujourd'hui. Depuis 3 premières journées particulièrement prolifiques, ils n'ont inscrit que 12 buts en 21 rencontres de championnat, dont seulement 4 sur les 8 dernières rencontres.
A la rigueur, la seule statistique qui leur est moins défavorable est celle de leur résultats à Gaston-Gérard. Ils ne comptent en effet qu'une seule défaite lors des 5 dernières rencontres à domicile, contre Marseille et leurs 2 victoires, quoi qu'acquisent contre des équipes assez faibles, l'ont été dans leur antre.
2- L’effectif
Avec 8 joueurs sur 11 titularisés les ¾ du temps au moins, on peut s'attendre à une équipe qui a des repères. Mais à la vue les résultats, c'est surtout une équipe qui a peu de solutions et dont les cadres n'arrivent pas à relever la barre.
Dans les buts, pourtant, ce n'est pas la stabilité qui prime. Recruté cet été Runarsson a finalement cédé sa place de numéro 1 à Allain, pourtant lui-même très peu convaincant. La défense n'est pour sa part que très rarement modifiée. Ainsi, comme la saison dernière, Rosier à droite, Haddadi à gauche et Yambéré dans l'axe sont indiscutables; de même que Lautoa moins embêté par les blessures cette saison. Sur les côtés la principale solution de rechange en cas d'absence, comme c'est le cas en ce moment pour Rosier, est l'arrière-droit Chafik. Alphonse, également latéral droit, a un temps de jeu nettement plus limité, tout comme Bouka Moutou à gauche. Dans l'axe, Ciman déjà reparti cet hiver, plus question de bétonner, il faut désormais faire appel à Aguerd. Le jeune Coulibaly ne joue quant à lui plus beaucoup.
Au milieu, si Abeid ne pose pas question, Amalfitano perd peu à peu de son importance au profit de Marié qui remonte en grade après un début de saison passé sur le banc. Titulaire en début de saison Loiodice fait les frais de ce retour en grâce, ainsi que du passage de plus en plus régulier à un quatuor offensif. S'il n'est plus que rarement aligné d'entré, Balmont est toujours présent pour apporter son expérience en cas de coup dur.
Devant, le retour de blessure de Kwon et le retour progressif de Saïd depuis le changement de coach ont concouru à la constitution d'un quatuor offensif avec les habituels Julio Tavares en pointe et Sliti. Un quatuor toutefois abandonné lors des deux dernières rencontres, la première fois du fait de la mise sur le banc de ce dernier, la deuxième du fait du retour sur le banc des deux revenants. Si Jeannot et, dans une moindre mesure (parce que moins utilisé), Sammaritano ont disparu des radars sur blessure, et si Keita, moins convaincant ces derniers mois, malgré une belle performance à GG en Coupe, peine à être mieux que remplaçant, c'est la récente recrue Sory Kaba, venu d'Elche, qui vient d'entrer dans la danse avec sa première titularisation.
La compo probable : Si les absences de Lautoa et Haddadi sont certaines de même que celles, confirmées par Kombouaré, d'Alphonse et Bouka Moutou, Rosier, Jeannot et Sammaritano en phase de reprise depuis la semaine dernière devraient postuler. Le cas Yambéré, écarté ce week end, pose également question.
Allain – Rosier, Aguerd, Coulibaly, Chafik – Abeid, Amalfitano – Kwon, Sliti, Saïd – Julio Tavares
3– Ne te souviens pas de la dernière fois
Doit-on vraiment revenir bien longtemps sur ce cauchemar en Coupe de France où l'une des équipes les plus faibles de L1 avait réussi à nous planter en un match presque autant de buts (6) qu'ils en avaient mis lors des 17 matchs de championnat qui avaient précédé cette rencontre (9) ? Doit-on vraiment revenir sur le manque de détermination criant en première mi-temps, suivi par une entame cataclysmique où la profonde modification tactique avait mis un peu trop de temps avant d'être ingérée par les joueurs, temps qui avait permis aux Dijonais d'enchaîner 3 buts ? A la rigueur, souvenons nous plutôt des 35 dernières minutes où nous les avions asphyxiés et, enfin, montré notre logique supériorité, trop tard.
La logique voudrait plutôt que nous poursuivions la dynamique que nous avons en championnat contre cette équipe, avec aucune défaite en 7 rencontres, pour seulement 2 matchs nuls, à chaque fois dans nos bases, soit 3 victoires en 3 déplacements sur les terres bourguignonnes.
4- Le joueur à suivre
Dans une équipe plongée dans le marasme, le retour aux affaires de Kwon Chang-hoon est peut-être une double bonne nouvelle.
Tout d'abord parce que c'est un bon joueur. L'argument peut paraître faible, mais il n'en est pas moins réel. Et même s'il faut toujours un peu de temps pour revenir au top après une telle absence, le Coréen a des qualités à faire valoir : sa vivacité, son sens du jeu et une technique au-dessus de la moyenne pour une équipe luttant pour le maintien.
Mais le deuxième élément est peut-être le plus déterminant : il n'a pas participé à cette descente aux enfers collective d'un effectif pourtant très peu modifié par rapport à la très bonne saison dernière. Alors que Tavares ne marque presque plus, que Sliti est devenu intermittent du spectacle et que Saïd a même eu du mal à garder une place de titulaire, leur talent n'a pourtant probablement pas disparu. L'arrivée d'un nouvel élément frais peut être le catalyseur qui relance la machine.
Et ce nouvel élément pourrait bien être le Coréen. Ou Kaba, qui ne serait pas Sory de nous faire des misères dès ce vendredi.