38 matchs de championnat, 8 matchs de Saint Etienne-Coupe d’Europe, 5 matchs de Coupe de France, 2 matchs de Coupe de la Ligue. Les Verts ont vécu, avec 53 matchs, leur saison la plus chargée depuis l’époque où un coq nous habillait de Vert avec une touche raffinée de bleu-blanc-rouge… 


Ils n’ont certes rien gagné d’autre que l’expérience d’une saison longue et harassante. Mais à l’heure d’un dernier coup d’œil dans le rétro, soulignons encore une fois la faculté remarquable que les hommes de Galette ont eue à parcourir ce long marathon sans jamais descendre en dessous d’un certain niveau.

 

Même malmenés par Boulogne, même bousculés par Qarabagh, même souvent décevants dans le jeu, les Verts n’ont été sortis des coupes que face au futur vainqueur (Coupe de France & de la Ligue) ou finaliste (Europa League).

Et, sans oublier la belle 5ème place en Ligue 1, quel autre club Français (Français pas Qatari) peut se targuer d’avoir été aussi représentatif dans 3 coupes différentes ?

 

53 matchs c’est 9 de plus que la saison précédente. Une augmentation de 20% de la charge en matchs officiels dont on pourrait supposer qu’elle a nécessité une gestion en conséquence de l’effectif par Galette.

Oui, mais non.

S’il est un point qui caractérise notre coach -et qui parfois lui est d’ailleurs reproché- c’est bien sa fidélité à un noyau resserré de joueurs.

Les chiffres de cette saison, plus encore que l’an dernier, en attestent de façon spectaculaire voire surréaliste, tant les 9 matchs supplémentaires comme le nombre en croissant de blessures (par rapport à la saison prédédente) auraient pu amener Galette à ouvrir un peu son groupe.

 

Oui mais non, jugez plutôt :

En Ligue 1, si on en croit les chiffres de la Ligue qu’on n’a pas fini d’aduler (à croire qu’elle aime ça me dis-je perturbé par l’image subliminale d’un président à moustache tout de cuir vêtu se déhanchant sur wmca … ces trop longues trêves font décidément des ravages), en Ligue 1 donc :

Galette a utilisé 24 joueurs, contre 26 l’an dernier.

Sur ces 24, seuls 14 comptent plus de 15 matchs (contre 16 à plus de 16 matchs l’an dernier).

Si on prend le classement des 11 joueurs les plus titularisés cette saison, on ne note que 3 changements par rapport à la saison dernière : les sorties de Ghoulam, Corgnet et Clerc et les rentrées de Théophile Catherine (à la place de Clerc), Monnet-Paquet (à la place de Tabanou, lui-même à la place de Ghoulam) et Gradel (à la place de Corgnet).

 

Ainsi au nombre de titularisations apparaît l’équipe-type suivante :  Ruffier (38 matchs en 2014 -> 38 en 2015) - Tabanou (24 -> 30) - Perrin (34 -> 27) - Sall (31 -> 23) - Théophile Catherine (30) - Clément (27 -> 28) - Lemoine (32 -> 31) - Gradel (9 -> 23) - Monnet Paquet (18) - Erding (19 -> 20) - Hamouma (28 -> 23)

 

Une équipe type qui traduit avant tout deux choses :

- le poids croissant des blessures  ayant en particulier pesé sur le temps de jeu de 4 cadres historiques : Perrin (-7 matchs), Sall (-8 matchs), Clerc (-14 matchs), Cohade (-11 matchs)

- le bilan contrasté de notre recrutement : si KTC a profité de la blessure de Clerc (15 titularisations) pour rentrer dans le onze et s’y installer, Monnet-Paquet et Van Wolfswinkel (18 titularisations chacun) ont eu leur chance mais ont gagné un statut -mérité- de cireur de banc après la trêve hivernale. Arrivé à ce moment, N’Guémo (11 titularisations) n’a quant à lui pas complètement profité de la blessure de Cohade (11 titularisations aussi) pour gagner du temps de jeu. 3 recrues sur 4 ont donc globalement décu.

 

Pour le reste, on notera que si Lemoine et Clément ont tenu bon leur rôle de pilier de l’entrejeu, le troisième poste de milieu axial du fameux 433 de Galette  s’est réparti très équitablement entre Cohade, N’Guémo et Diomandé (12 titularisations).

Un petit tiers du championnat pour ces trois là, mais aussi pour trois autres joueurs : pêle-mêle pour un joueur peinant à confirmer sa première saison (Corgnet, 15 titularisations), pour une révélation freinée par les blessures (Pogba, 12), pour un joueur doué mais manifestement définitivement pas en odeur de sainteté (Mollo, 12).

 

Enfin si  le -bon- soldat Brison a grapillé un temps de jeu légèrement inférieur (9 titularisations contre 14 l’an dernier), Baysse (8), Saint Maximin (3) et Karamoko (1) ont connu la joie d’une première titularisation en vert sans parvenir à rentrer durablement dans les petits papiers du coach.

4 titularisations au total pour 2 jeunes du centre de formation plus quelques tout petits bouts de match pour Bamba. Une portion très congrue mais pas très incongrue pour nos jeunes si on se souvient qu’en 2014, Diomandé et Saadi cumulaient à eux deux seulement 7 titularisations.

Depuis les phénomènes Ghoulam, Guilavogui et Zouma, cela fait donc deux saisons consécutives sans qu’un jeune du centre de formation ne perce, le temps de jeu d’Isma devant plus à la blessure de Cohade et à la déception N’Guémo qu’à un réel changement de statut.

 

 

Pour la 3ème fois de suite, les sups Verts entrent dans l’été en conjuguant l’excitation d’une nouvelle saison hexagonale avec l’ardent désir d’une épopée Européenne.

On pourrait imaginer que Galette, souvent conservateur, s’appuie sur cette riche saison pour ne pas (ou si peu) changer une équipe qui gagne. Même pour partie en fin de cycle (Clerc et Brison ont 32 ans, Clément et Cohade auront 31 ans, Perrin et Sall 30 ans avant fin 2015), ce groupe offre de formidables garanties de solidité défensive et d’état d’esprit.

On pourrait l’imaginer. Comme on peut aussi penser que, mû par sa hantise de la saison de trop -fear is a man’s best friend disait John Cale-, il se force à régénérer le groupe, à initier sinon un nouveau cycle, au moins une transition qui nous y amènerait.

A dénicher qui sait les Matuidi et Payet de demain pour insuffler une nouvelle et salutaire dynamique.

Parce qu’à défaut, vieillissant et toujours au taquet question motivation, ce groupe n’a plus de marge de progression et est condamné à stagner. Parce que, aussi, et même si ça peut paraître injuste, les premiers petits agacements d’une partie du public sur la qualité de notre jeu risqueraient d’enfler si rien ne bouge.

Parce qu’au-delà de ces considérations, les temps de jeu très dilués sur certains postes (milieux offensifs, attaquants axiaux) ne sont que la confirmation chiffrée de l’impression ressentie toute l’année : celle d’une équipe peinant plus qu’avant à faire la loi au milieu et à faire jaillir l’étincelle devant, ce malgré la fin de saison d’extraterrestre de Gradel.

 

Pas de doute donc. Même doucement, même dans la continuité, le changement c’est maintenant !